Guerre Hamas-Israël : Qu’est-ce que la zone humanitaire al-Mawassi à Gaza, touchée par une frappe ?SportuneBébés et MamansMinutes Maison

A la main, des dizaines de ont fouillé le sable pour essayer de déterrer des survivants de la frappe. Dans la nuit de lundi à mardi, un bombardement a de nouveau , dans la bande de , tuant au moins 40 personnes. Alors que l’ONU a condamné ces « frappes aériennes meurtrières », a justifié son geste en assurant avoir visé « des cadres du Hamas ». Mais ce type de frappe est-il autorisé par le droit international humanitaire ? Qu’est-ce qu’une zone de sécurité ? 20 Minutes s’est penché sur la question grâce à l’éclairage du docteur Jean-François Corty, président de Médecins du monde.

Qu’est-ce qu’une zone humanitaire ?

Aussi appelée « zone de sécurité », une zone humanitaire est un terme utilisé pour la première fois par l’ONU depuis la guerre de Bosnie-Herzégovine en 1993. « Dans la bande de Gaza, les zones dites humanitaires n’ont qu’une faible valeur juridique car elles ont été choisies de manière unilatérale par les forces israéliennes », explique Jean-François Corty, président de Médecins du monde. En effet, , qui permet de mettre à l’abri les civils mais aussi les blessés et malades, la zone humanitaire d’al-Mawassi n’a pas fait l’objet d’un accord entre les parties.

« Ces zones dites humanitaires ne protègent pas les civils. Il faut un cessez-le-feu, arrêter d’envoyer des armes dans la région et suivre les recommandations des tribunaux internationaux », analyse le médecin qui ajoute « au fond ces zones sont des éléments de propagande dont l’effectivité de protection reste à prouver ».

En effet, la zone de sécurité d’al-Mawassi, où l’armée israélienne a demandé aux civils Gazaouis de se réfugier lors des bombardements massifs de la bande de Gaza, a déjà été visée. En juillet, une frappe a tué plus de 90 personnes, selon les autorités sanitaires. Là encore, a affirmé avoir visé des membres du Hamas et tué Muhammad Deif, le chef de sa branche armée et l’un des cerveaux des massacres du 7 octobre.

Dans quelles conditions vivent les Palestiniens à al-Mawassi ?

Régulièrement, les ONG alertent sur les conditions de vie à al-Mawassi. Philippe Lazzarini, commissaire général de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de dans le (UNRWA), que cette « terre sablonneuse […] ne réuni[sse] pas les conditions minimales nécessaires pour fournir une aide humanitaire d’urgence de manière sûre et digne ». « Il y a environ 35.000 personnes qui ont, pour l’immense majorité, déjà été déplacées à plusieurs reprises. Ils vivent sous des tentes et cherchent à boire et à manger en permanence », décrit Jean-François Corty, évoquant une « ultraprécarité, des conditions de vie dantesques et un dénuement absolu ».

Quelles sont les réactions ?

La a dénoncé un « crime de guerre » et l’Egypte a condamné « la poursuite des massacres israéliens ». Londres, par la voix de David Lammy, le chef de la diplomatie britannique, a regretté « les décès choquants à Khan Younès », estimant que ce nouveau drame « renforçait encore le besoin urgent d’un cessez-le-feu ». La France n’a, elle, pas encore réagi.

De son côté, Tor Wennesland, un représentant de l’, a condamné les « frappes aériennes meurtrières menées aujourd’hui par Israël » tout en ajoutant que « les civils ne devaient jamais être utilisés comme boucliers humains ». C’est en effet ce que reproche Israël au Hamas. Toutefois, pour Jean-François Corty, cette rhétorique est insuffisante : « On ne peut pas savoir s’il y avait des cadres du . C’est possible, mais selon le droit humanitaire, on n’a pas le droit de bombarder une cible prétendue et de faire en parallèle 40 morts civiles… De surcroît dans une zone qu’on a qualifiée de manière unilatérale de zone humanitaire. »

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