Guerre Israël-Hamas : Des campus américains encadrent la liberté d’expression (et les manifs)SportuneBébés et MamansMinutes Maison

Plusieurs universités ont mis en place de nouvelles règles pour encadrer les manifestations et la liberté d’expression sur leurs campus, rapporte le . Ces décisions ont été prises en réaction aux manifestations de grande ampleur liées à la guerre . Ces politiques varient d’une institution à l’autre, mais elles tendent à restreindre les manifestations en matière de temps et de lieu, et interdisent explicitement les campements.

Certaines affirment que les changements sont minimes ou clarifient simplement les règles existantes. Des avocats soutiennent que ces nouvelles mesures restent généralement dans les limites acceptables de la liberté d’expression, à condition qu’elles soient appliquées équitablement. Toutefois, les détracteurs estiment que ces restrictions sont conçues pour étouffer les protestations. Citée par le , Lauren Lassabe Shepherd, professeure à l’Université de la Nouvelle-Orléans, estime que ces nouvelles règles « facilitent la tâche des administrateurs pour dire que les étudiants manifestants ont enfreint quelque chose. »

Limiter les manifestations à certaines heures

Dans le détail, certaines universités ont annoncé restreindre les manifestations à des horaires spécifiques et les interdisent pendant la nuit. A l’université d’Etat de l’Ohio, par exemple, tous les événements doivent se terminer à 22 heures. A Northwestern (Illinois), les manifestations sont interdites avant 15 heures dans certaines zones. Franklin & Marshall College (Pennsylvanie) limite les manifestations à deux heures maximum.

A l’université de l’Indiana, des veillées ont été organisées à 23 heures pour enfreindre ces nouvelles restrictions en réaction à ces décisions. Cela a entraîné des procédures disciplinaires pour neuf personnes, dont un professeur, Ben Robinson, qui avait déjà été arrêté lors d’une manifestation pro-palestinienne au printemps, écrit le New York Times. Toujours dans l’Indiana, l’association American Civil Liberties Union of Indiana (UCLA) a intenté une action en justice contre ces restrictions, « affirmant qu’elles empêchent les gens de discuter de politique ou de tenir des pancartes après 23 heures ».

Exigence d’une autorisation préalable

De nombreuses universités exigent désormais que les organisateurs de manifestations demandent une autorisation à l’avance. Certaines facultés ont ainsi annoncé que les manifestations non enregistrées réunissant plus de 25 personnes pouvaient être dispersées. Autre exemple : les manifestations spontanées nécessitent de remplir un formulaire et de parler avec un membre du personnel.

Par ailleurs, les campements, qui étaient un élément central de l’activisme pro-palestinien, sont désormais explicitement interdits sur plusieurs campus, y compris à Emory (Géorgie), Rutgers (New Jersey) et à UCLA (Californie). En Virginie, Brian Coy, porte-parole de l’université a déclaré au quotidien que « l’université de Virginie est une institution d’enseignement supérieur, pas un camping. »

Restrictions sur certains discours

Dans d’autres cas, les universités ont aussi choisi de limiter les manifestations à des zones spécifiques du campus. Princeton a interdit les manifestations sur Cannon Green, un lieu où les étudiants avaient établi un campement. A la James Madison University, le Quad, où des manifestations ont eu lieu au printemps, est désormais réservé aux événements sponsorisés par l’institution.

Enfin, il faut aussi noter la mise à jour des politiques de conduite des étudiants. A New York, les responsables de l’université ont ainsi précisé que les propos visant les sionistes ou le sionisme pourraient violer sa politique de non-discrimination. Selon l’université, le terme « sioniste » peut être un code pour désigner un Juif ou un Israélien, et les stéréotypes ou l’exclusion de ces personnes pourraient contrevenir aux règles de l’établissement. Bref, face au vaste mouvement du printemps dernier, de nombreuses institutions ont réagi. Et cela est perçu par les étudiants et certains professeurs comme un moyen de limiter les droits à manifester et à s’exprimer librement sur des sujets sensibles.

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