Mohamed Al-Fayed accusé de viols : « L’heure de la justice est arrivée »… Le point sur le scandale qui secoue le Royaume-UniSportuneBébés et MamansMinutes Maison

L’une d’entre elles n’avait que 16 ans lorsqu’elle dit avoir été agressée. Près de 40 femmes accusent depuis de viols, de tentatives de viol et d’agressions sexuelles. Celles qui accusent , décédé en 2023 à l’âge de 94 ans, viennent de Malaisie, de France, du Canada ou encore du Royaume-Uni.

20 Minutes fait le point sur ce scandale révélé par la BBC alors que la plupart des victimes décrivent un « monstre », un « prédateur sexuel », un homme « intelligent et très manipulateur ».

Qui est Mohamed Al-Fayed ?

Mohamed Al-Fayed, né le 27 janvier 1929 dans une banlieue modeste d’Alexandrie, a passé une grande partie de sa vie en , où il était devenu propriétaire de Harrods en 1985 et du club de foot de Fulham FC entre 1997 et 2013. A sa grande frustration, l’homme d’affaires s’est vu refuser la nationalité britannique plusieurs fois. En 2000, la justice avait évoqué « un problème général de caractère ».

Selon la BBC, il avait déjà été accusé de faits similaires et la police avait ouvert une enquête en 2015 pour viol. Mais le père du dernier amant de la princesse Diana, Dodi, mort avec elle dans un accident de voiture à Paris le 31 août 1997, n’a jamais été inculpé.

Mohamed Al-Fayed est d’ailleurs décédé la veille de l’anniversaire de la mort de son fils Dodi. Après la mort du couple Dodi-Diana, Mohamed Al-Fayed avait affirmé à plusieurs reprises qu’ils avaient été assassinés dans le cadre d’un complot de l’establishment britannique. Il a accusé la reine Elizabeth II et son époux le prince Philip

La relation controversée du milliardaire avec la famille royale britannique a été récemment décrite dans la saison cinq de la série The Crown, sur Netflix. On l’y voit tenter de se rapprocher de la reine, puis faire la connaissance de Lady Di.

Que dit le documentaire de la BBC ?

Dans le documentaire Al-Fayed : un prédateur chez Harrods diffusé jeudi sur BBC Two, cinq anciennes employées du grand magasin londonien Harrods accusent de viols leur ancien patron, Mohamed Al-Fayed et plusieurs autres dénoncent des agressions sexuelles dans une enquête de la BBC qui doit être diffusée jeudi. Une vingtaine de femmes au total témoignent. Parmi elles, certaines accusent également de tentatives de viols et de violences physiques l’ancien propriétaire du magasin de luxe entre la fin des années 1980 et des années 2000. Individu qu’elles .

L’une des victimes, surnommée Rachel, avait 19 ans et raconte être restée dormir dans l’un des appartements du patron de Harrods après qu’il avait insisté pour qu’elle travaille tard. Il l’aurait ensuite invitée dans sa chambre et l’aurait fait asseoir sur son lit avant de l’agripper. « J’ai fait clairement comprendre que je ne voulais pas que ça se produise. Je n’ai pas donné mon consentement […] il m’a violée », raconte-t-elle.

Combien de femmes accusent aujourd’hui Al-Fayed de violences sexuelles ?

Depuis la diffusion du documentaire de la BBC, d’autres femmes ont joint leur témoignage. Ainsi, ces cinq femmes l’accusent de viols, commis à Londres ou à Paris, et cinq autres de tentatives de viol. Treize femmes affirment qu’Al-Fayed les a sexuellement agressées dans ses appartements près de Hyde Park à Londres, où il proposait souvent à son personnel féminin de venir travailler le soir. Neuf femmes l’accusent de faits similaires dans sa villa parisienne.

Ainsi, ce vendredi, un total de 37 femmes accusent Mohamed Al-Fayed, décédé en août 2023 et, selon leurs avocats, vont intenter une action au civil contre le célèbre grand magasin. « L’heure de la justice est arrivée », a déclaré l’avocate américaine Gloria Allred, qui fait partie du groupe d’avocats chargés de cette affaire, lors d’une conférence de presse qui s’est tenue ce vendredi matin à Londres et durant laquelle les avocats des victimes présumées ont promis « d’obtenir justice ».

De gauche à droite, l'avocate américaine Gloria Allred, Natacha (aucun nom de famille n'est indiqué) et l'avocate Maria Mulla tiennent une conférence de presse pour évoquer leur implication dans l'enquête et la poursuite judiciaire contre Harrods, à Londres, le vendredi 20 septembre 2024. - Yui Mok/AP/SIPA

Al-Fayed était « un monstre », « un monstre qui a pu agir grâce à un système », a dénoncé l’avocat Dean Armstrong KC. « Nous avons des survivantes du monde entier », a pour sa part ajouté l’avocat Bruce Drummond. Les plaignantes viennent en effet de , d’, d’Italie, de Roumanie, des et du Canada, et l’une d’entre elles n’avait que 16 ans lorsqu’elle dit avoir été agressée.

Que dit Harrods ?

L’enquête de la BBC met également en cause Harrods, depuis racheté par le fonds souverain Qatar Investment Authority, accusé de ne pas être intervenu à l’époque et d’avoir tenté d’étouffer l’affaire. Selon Tony Leeming, ancien cadre du magasin de luxe, « tout le monde était au courant » et les « attouchements » commis par le propriétaire étaient ainsi même devenus un sujet de plaisanteries.

Gloria Allred, avocate américaine connue pour défendre les droits des femmes, a souligné vendredi que « sous le strass et le glamour » du célèbre grand magasin, existait « un environnement toxique, dangereux et violent ». Selon elle, les agissements d’Al-Fayed étaient « constants et répétés ». « Il y a eu un quart de siècle de violences sexuelles à Harrods », a-t-elle encore dit.

Se disant « absolument consternée », la direction actuelle du célèbre magasin a « fermement » condamné le comportement de son ex-propriétaire et a présenté ses excuses pour avoir « laissé tomber (les) employées qui ont été ses victimes ». « Harrods est aujourd’hui une organisation très différente », indique le magasin sur son site, précisant avoir commencé dès 2023 à « trouver des règlements amiables » avec les victimes, pour leur « éviter de longues procédures judiciaires ».

Que sait-on sur le volet français de l’affaire ?

Me Gloria Allred a souligné que les agressions n’avaient pas été confinées à Harrods, mais s’étaient produites aussi au Ritz à Paris, dont l’homme d’affaires était aussi propriétaire, ainsi que dans sa résidence parisienne, la villa Windsor. Des agissements connus de tous, ont affirmé les avocats. Effectivement, d’anciennes employées du Ritz à Paris comptent parmi les 37 femmes. « Nous représentons aussi des femmes qui étaient employées par le Ritz », a assuré l’avocate Maria Mulla, lors de la conférence de presse à Londres.

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