Russie : Un mode de « vie sans enfant » ? Le pays veut interdire le mouvement du « childfree »SportuneBébés et MamansMinutes Maison
Les députés entament mardi l’examen d’une proposition de loi interdisant la promotion de la vie sans enfants, sur fond de crise démographique, amplifiée par le conflit en , et de tournant ultra-conservateur pris par le . La défense des valeurs dites « traditionnelles » est un cheval de bataille du président , qui n’a de cesse de dénoncer la « décadence » occidentale. La Russie réprime déjà à ce titre les droits des .
Désormais, la classe politique veut bannir la « propagande » du mouvement « childfree », terme utilisé pour les personnes faisant volontairement le choix de ne pas avoir d’enfant, pour des raisons personnelles, économiques ou environnementales notamment.
« Une famille nombreuse est la base d’un Etat fort »
« Il est proposé d’interdire la propagande du « sans enfants » : sur Internet, dans les médias, les films et dans les publicités », a indiqué sur Viatcheslav Volodine, le président de la Douma (chambre basse du Parlement russe) avant l’examen du texte en commission mardi. « Une famille chaleureuse et nombreuse est la base d’un État fort », a martelé ce responsable proche de Vladimir Poutine.
D’après Viatcheslav Volodine, une personne physique risquera 400.000 roubles (environ 4.000 euros) d’amende, les fonctionnaires le double, tandis que pour les personnes morales la sanction peut être portée à 5 millions de roubles.
Aucun de ces responsables n’a évoqué la question de la et le texte n’a pas encore été rendu public.
Elvira Aïtkoulova, une députée qui a co-écrit la proposition, avait assuré lundi que les idées défendues par les partisans du mouvement « Childfree » représentaient « un comportement destructeur » à même de mener au « dépeuplement » de la . « Ce mouvement ne correspond pas aux attentes actuelles des femmes », a affirmé Valentina Matvienko, la présidente du Conseil de la Fédération, la chambre haute du Parlement. « Je pense qu’il doit être légalement interdit », a-t-elle martelé.
Une véritable crise démographique
Depuis son arrivée au Kremlin en 2000, Vladimir Poutine a affiché comme priorité d’enrayer la crise démographique , héritée de l’époque soviétique, mais n’y est jamais parvenu. Les mesures natalistes n’ont pas eu les effets escomptés, le Kremlin reconnaissant en juillet une situation « catastrophique pour l’avenir de la nation ». Les pertes sur le front en Ukraine depuis 2022 n’ont fait qu’accentuer cette tendance.
Les autorités défendent leur ligne conservatrice sur les questions de société, y voyant une extension de la lutte contre les Occidentaux.
La a banni fin 2023 le « mouvement international LGBT » pour « extrémisme », une formulation floue ouvrant la porte à de lourdes peines de prison.
Cette semaine la doit également examiner un texte interdisant l’adoption d’enfants russes par des ressortissants de pays autorisant la transition de genre.