Sahel : Un journaliste français visé par des enquêtes ouvertes au Mali, Burkina Faso et NigerSportuneBébés et MamansMinutes Maison
C’est bien la preuve qu’il dérange les juntes militaires au pouvoir au Sahel. Wassim Nasr, journaliste français spécialiste des mouvements djihadistes chez France 24, est visé par des enquêtes distinctes ouvertes par les appareils judiciaires du , du et du .
Basé en France, le journaliste souvent , a adressé sur les réseaux sociaux « une pensée aux confrères sahéliens et à ceux qui subissent l’arbitraire de ces régimes dans leur chair ».
Accusations identiques
« L’analyse combinée des différentes interventions de Wassim Nasr sur les différents médias où il intervient laisse apparaître des prises de position et des commentaires s’assimilant à des actes de publicité et de soutien flagrant aux terroristes et aux actions des terroristes sévissant au », accusent les parquets burkinabé, malien et nigérien dans des termes rigoureusement identiques, dans des communiqués lus mercredi soir sur les télévisions d’Etat respectives.
Les trois pays, confrontés à la propagation djihadiste et à des crises multidimensionnelles profondes, sont alliés depuis un an dans une Confédération des Etats du Sahel après avoir rompu avec la France et s’être tournés vers de nouveaux partenaires, dont , sous les militaires qui y ont pris le pouvoir par la force depuis 2020.
Des sources djihadistes
Les parquets invoquent des interventions de Wassim Nasr à la suite de la qui a fait des dizaines de morts dans les rangs des forces de sécurité maliennes à Bamako en septembre et qu’ont revendiquée les djihadistes affiliés à . Le parquet burkinabé argue de ses informations sur une attaque qui avait fait des dizaines de morts civils en novembre 2023 à Djibo, dans le nord.
Ils lui imputent d’avoir été en contact avec les djihadistes qui lui communiquent selon eux leurs objectifs, leurs positions ou le bilan humain de leurs opérations.
Difficile exercice du métier de journaliste au Sahel
Les faits visés par les enquêtes sont « association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste, complicité d’acte terroriste et apologie du terrorisme », disent-ils. Ils affirment leur volonté de mettre « hors d’état de nuire » les auteurs de ces faits.
Les militaires au pouvoir dans les trois pays ont , dont France 24 et Radio France Internationale. Les correspondants d’un certain nombre de médias étrangers ont été contraints au départ, à l’exil ou au silence faute de pouvoir travailler.
Les journalistes continuant à couvrir la situation au Sahel malgré les difficultés d’accès à l’information font souvent face sur les réseaux sociaux aux attaques des partisans des juntes qui les accusent de complicité avec les adversaires des régimes militaires ou de trahison.