Conflit au Proche-Orient : Les Etats-Unis peuvent-ils vraiment s’impliquer dans la réplique contre l’Iran ?SportuneBébés et MamansMinutes Maison
Après l’, par deux fois, et l’, les soldats américains peuvent-ils à nouveau aller s’embourber dans un conflit au Moyen-Orient ? a semblé ouvrir la voie à cette hypothèse mardi soir en soutenant après l’attaque de l’Iran. Les forces américaines ont d’ailleurs participé à suivre et abattre certains missiles iraniens, et des discussions étaient « en cours » dans la nuit de mardi à mercredi sur une participation des Etats-Unis à la réplique israélienne.
Mais à quoi pourrait ressembler cette participation ? « Elle est déjà là », note l’historienne et politologue Nicole Bacharan, « la seule question est celle du degré » d’accompagnement à « une réplique israélienne qui est la seule certitude ». Pour l’heure, « le cabinet de guerre de et les services de renseignements à Washington échangent 24 heures sur 24 ». « Les responsables américains déconseillent à Israël de frapper les installations nucléaires iraniennes, que les Israéliens ne pourraient de toute façon pas atteindre sans les renseignements et le soutien technique américains », ajoute Alix Frangeul-Alves, coordinatrice de programmes pour le German Marshall Fund of the United States.
Washington face à un « dilemme » au Proche-Orient
« Pour ce qu’on en sait, les sont protégées, dispersées, sous terre et parfois au milieu des villes. C’est très compliqué de les toucher, il faudrait percer des tunnels solides, et ça pourrait être dangereux », explique Nicole Bacharan. Pour la spécialiste des relations internationales américaines, « la première réplique attendue sera sur les installations militaires, puis sur des installations pétrolières et ensuite sur le nucléaire ». Et sur cette action, elle imagine difficilement les participer directement, « mais ils seront sur l’aspect logistique, le guidage et les renseignements ».
La participation des troupes américaines est en effet loin d’être évidente. Les Etats-Unis « font face à un dilemme entre la garantie de sécurité et éviter une escalade régionale », reprend Alix Frangeul-Alves. Stratégiquement, une implication directe « pourrait renforcer le sentiment anti-américain dans certaines factions de la région » et mettrait « des alliés comme l’ et l’Egypte dans une position ambivalente ». Washington avance donc ses troupes avec précaution.
Renforcées depuis un an, « les troupes présentes dans la région ne partiront pas demain », souligne Nicole Bacharan, laissant toute latitude aux Etats-Unis à rentrer dans le conflit au moment opportun. Mais la zone n’est pas leur priorité absolue. « La et l’indo-pacifique sont la priorité absolue, le Proche-Orient et la défense d’Israël en deuxième, et l’Europe arrive après », liste Alix Frangeul-Alves. C’est en raison de cette hiérarchie que « le dernier paquet d’aides à a mis six mois à être voté ».
La présidentielle américaine, pas forcément déterminante
Reste aussi à appréhender l’adhésion de l’opinion publique américaine à un conflit ouvert, en particulier au beau milieu d’une . Côté pile, « la question du et de l’Iran est beaucoup plus simple aux Etats-Unis que celle de », pointe Nicole Bacharan. Le régime des mollahs y est largement vu comme « une puissance nuisible » qui ne doit surtout pas accéder à l’arme nucléaire. Par ailleurs, démocrates comme républicains ont réaffirmé avec force leur soutien inconditionnel à Israël, et l’aide en matière de renseignements et de matériel ne se tarira pas.
Mais côté face, « l’escalade militaire est un échec pour l’administration Biden », balance Alix Frangeul-Alves, et en cas de non-intervention, après avoir dénoncé une politique « menant les Etats-Unis au bord de la Troisième Guerre mondiale », « pourrait en tirer profit auprès de la communauté juive ». En bref, « les Etats-Unis ont à la fois intérêt et pas intérêt à rentrer en conflit avec l’Iran », résume Alix Frangeul-Alves. Pour l’instant, ils temporisent, mais on est loin de voir des Marines fouler le sol iranien.