Attaque du 7 octobre : «Personne n’a vu venir le carnage», se souvient Olivier, proche de victimes et d’otages du HamasSportuneBébés et MamansMinutes Maison

Le 7 octobre 2023, Olivier ne se doute pas que son réveil, dans son appartement parisien, va être profondément plus douloureux que n’importe quel autre samedi matin. La stupeur s’installe rapidement alors qu’il allume la télévision. Son épouse vient de le prévenir que quelque chose d’anormal se passe en . A cette heure-ci, vers 10 heures en France, le a déjà lancé son attaque aérienne, terrestre et maritime sur les territoires les plus proches de la bande de , prenant par surprise les autorités israéliennes, la population et le monde entier. Le bilan sera le plus lourd jamais subi par l’Etat hébreu depuis sa création en 1948 : 1.200 personnes tuées, 7.500 blessés et 240 otages, hommes, femmes, enfants. Parmi eux, trois proches d’Olivier. Mais ça, il ne l’apprendra que plus tard. Alors que le premier anniversaire de cauchemar éveillé aura lieu ce lundi, beaucoup de mauvais souvenirs reviennent à la mémoire d’Olivier.

« Un bilan inconcevable à l’époque, et toujours inconcevable »

Pendant toute la journée, il est « scotché » sur les infos, qui révèlent un bilan « inconcevable à l’époque, et toujours inconcevable », confie-t-il à 20 Minutes. Les chiffres s’envolent, « 30 morts, 50 morts, 100 morts, 200, 300 morts »… Quand il comprend que les attaques ont lieu dans une zone proche de la bande de Gaza, Olivier cherche à avoir des nouvelles de sa famille sur place via une boucle WhatsApp.

Il a une cousine, Carmela Dan, âgée de 80 ans. Ses filles, Galit Dan, 53 ans, et Hadas Kalderon, 50 ans. Et des petits-enfants, Noya Dan, 12 ans, Erez et Sahar Kalderon, 12 ans et 16 ans, qui vivent à Nir Oz, un situé à quelques kilomètres du territoire palestinien. Ça ne répond pas, mais un autre cousin germain les rassure, estimant que ça devrait aller. « Personne n’a vu venir ce qu’il se passait, le carnage qui se déroulait », se souvient Olivier.

L’annonce terrible

Puis le couperet tombe sur le groupe WhatsApp familial - une phrase « qui m’a beaucoup marqué » : « On a une bonne nouvelle, on a vu une vidéo d’Erez [le petit garçon de 12 ans] se faire emporter par le Hamas à Gaza ». « La bonne nouvelle, c’était qu’il n’était pas mort », se souvient avoir pensé Olivier.

Sa cousine Hadas a réussi à s’enfuir avec un de ses fils. Mais le reste de la famille n’a pas suivi. « On a d’abord cru que Carmela et Noya faisaient partie des otages parce que leur corps, brûlés par le Hamas, n’ont pas été tout de suite identifiés. Puis on a finalement appris qu’elles étaient mortes toutes les deux ». Ofer [Kalderon], le mari d’Hadas, et leurs deux enfants Erez et Sahar font partie des otages. « On se retrouve avec ces deux enfants parmi les otages, dont une jeune fille pour laquelle on s’est particulièrement inquiets vu les images qui ont tourné sur des femmes en sang à des endroits que je n’ai pas besoin de décrire. C’était effrayant. Leur mère était dans un état pas possible », souffle Olivier.

Une inconnue invivable autour du père toujours otage

Près de deux mois plus tard, le 27 novembre, à l’issue d’un accord passé entre le Hamas et Israël. « Le soulagement, ça a été un moment très fort ». Mais « ils ne vont pas bien, ils ne s’en remettent pas », signale Olivier. Après 52 jours et 52 nuits enfermés dans une cave de Gaza, prisonniers du groupe terroriste, les enfants en sont ressortis meurtris. D’autant que leur père n’est pas rentré avec eux.

« Erez ne supporte pas les portes fermées »

« Erez est très marqué, il a beaucoup de mal à reprendre le collège, il ne supporte pas les portes fermées parce qu’il craint que derrière, il y ait un terroriste. Sahar est très solide, elle a du caractère. Elle intervient dans des manifestations et rencontre des familles d’otages. Mais elle dit clairement que même si elle a été libérée, son corps, sa tête, son âme et son cœur sont encore à Gaza », rapporte leur grand-cousin.

« Leur père est à Gaza, leur grand-mère a été assassinée, leur cousine qu’ils voyaient tous les jours a été assassinée, ils vivent dans un immeuble quelque part en Israël parce que leur kibboutz n’existe plus… Inutile de dire qu’ils se remettent difficilement », ajoute-t-il. Un quotidien douloureux aggravé par le manque de nouvelles concernant Ofer. Il est l’un des deux derniers otages franco-israéliens du Hamas. « On n’a aucune nouvelle, aucune trace de vie. Israël estime qu’il reste une centaine d’otages, qu’une trentaine seraient morts. On ne sait pas qui », souligne Olivier. « On ne peut qu’espérer mais l’espoir s’amenuise chaque jour. Parce que même s’il rentre, dans quel état sera-t-il ? », se demande-t-il enfin.

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