Attaque du 7 octobre : « Chez chacun d’entre nous, ça a laissé quelque chose de différent », confie Johana à AshkelonSportuneBébés et MamansMinutes Maison
«Je ne pensais pas qu’un an après, on serait toujours en guerre, et qu’une majorité des kidnappés ne seraient pas rentrés », lance Johana. avait livré son témoignage à 20 Minutes depuis Tel-Aviv, où elle s’était réfugiée pendant trois semaines avec ses trois enfants de 11, 8 et 4 ans, quelques jours après l’incursion du . « Après avoir passé quelques semaines en France pour fuir et déconnecter la réalité qu’on avait en , on est rentrés fin novembre. Et depuis, on essaie de reprendre un quotidien ''normal'' malgré ce qui arrive », confie cette habitante d’Ashkelon, à une dizaine de kilomètres de la frontière avec la .
« Ça a mis du temps à ce que tout se remette en marche, détaille-t-elle. Pendant longtemps, on a entendu tous les jours les ''boums'' des explosions qui faisaient trembler les murs de la maison. Les écoles ont d’abord donné les cours par Zoom. Puis quand elles ont accueilli à nouveau les élèves, ça se faisait par petits groupes pour qu’ils ne soient pas trop nombreux et puissent se réfugier dans le miklat [le bunker] en cas d’attaque. »
« Est-ce qu’on sera plus en sécurité en France ? ! »
Malgré ce « semblant de vie retrouvée », « il y a un stress qui est constant », lance-t-elle. Avant d’enchaîner : « Quand on venait de revenir, lorsque je sortais pour promener mon chien, je prenais un couteau avec moi. Je ne me sentais pas en sécurité. Dès qu’on entend le bruit d’un avion, on a l’impression que ça va être une roquette qui va exploser. Parfois, j’entends une moto arriver et je pense que ce sont des coups de feu. On est vraiment traumatisés par le 7 octobre 2023. C’est hors du commun. Chez chacun de nous, ça a laissé quelque chose de différent. On ne peut pas s’imaginer ce qu’il s’est passé tant qu’on ne l’a pas réellement vécu. »
Face à cette situation, cette mère se questionne sur son avenir en Israël. « C’est dur de se dire qu’on vit dans un pays en guerre. Est-ce que j’ai vraiment envie de laisser grandir mes enfants dans un pays avec ce qui nous est arrivé le 7 octobre ? ! » Ayant de la famille en France, Johana se demande alors si elle ne ferait pas mieux de repartir. « Mais la situation n’est pas mieux là-bas », répond-elle automatiquement, rappelant .
« Revenir, ça voudrait dire faire ''low profile'' par rapport à notre religion et ne pas forcément dire qu’on est juifs par exemple, assure-t-elle. Est-ce que si on vient, on sera vraiment plus en sécurité qu’ici ? Je ne sais pas. Ce sont des questions qui restent en suspens. On verra comment les choses évoluent dans le temps. »