Tunisie : Kais Saied officiellement réélu président avec un score fleuveSportuneBébés et MamansMinutes Maison

C’est un résultat écrasant. Le président sortant Kais Saied a remporté avec 90,7 % des voix l’élection présidentielle de dimanche, a annoncé l’autorité électorale Isie ce lundi.

Le taux de participation s’est établi à 28,8 %, a aussi indiqué l’Isie, soit le plus fort taux depuis l’avènement de la démocratie en 2011. Les deux autres candidats, Ayachi Zammel et Zouhair Maghzaoui, se sont adjugé respectivement 7,35 % et 1,97 % des suffrages, selon l’Isie. Le scrutin était « verrouillé » pour une victoire « haut la main » de Kais Saied, avait prédit l’expert Michaël Ayari de l’International Crisis Group.

Une quinzaine de candidats éliminés

Seuls deux concurrents - des seconds couteaux - étaient autorisés à se présenter sur 17 initialement, après l’élimination des rivaux les plus solides de Kais Saied. Ayachi Zammel, un industriel libéral, 47 ans, n’a recueilli que 7,35 % des voix et Zouhair Maghzaoui, un ancien député de la gauche panarabe, a obtenu seulement 1,97 %.

Mounir, 65 ans, un habitant de , qui a voté avec enthousiasme pour Kais Saied, a résumé les principales attentes des Tunisiens : « une baisse des prix, un bon système éducatif et de santé, et la sécurité ». A l’inverse, Houcine, 63 ans, n’a pas voté : « je n’ai plus confiance et je suis désespéré ». Kais Saied, 66 ans, « conserve son socle électoral », a souligné l’analyste tunisien Hatem Nafti, même s’il a perdu plus de 300.000 voix par rapport à 2019, quand cet enseignant en droit constitutionnel, novice en politique, était devenu président à la surprise générale avec 73 % des suffrages et une participation de 58 %.

Une participation largement en berne

Mais les jeunes très mobilisés il y a cinq ans, ont déserté les urnes, avec 6 % de votants dans la tranche d’âge entre 18 et 35 ans, selon des chiffres donnés dimanche par l’Isie, face à une participation de 65 % chez les 36-60 ans. « La légitimité de est entachée », a estimé Hatem Nafti, soulignant que « les candidats pouvant faire de l’ombre à Kais Saied ont été systématiquement écartés ».

Le dépôt des candidatures s’était apparenté à une course d’obstacles avec un nombre élevé de parrainages exigé, l’emprisonnement de candidats potentiels connus, et l’éviction par l’Isie des concurrents vraiment dangereux pour Kais Saied.

Des ONG tunisiennes et étrangères ont dénoncé une Isie « ayant perdu son indépendance » et un processus « faussé en faveur de Kais Saied ». L’Union européenne a dit avoir « pris note » des critiques de différentes ONG et opposants « concernant l’intégrité du processus électoral » et « différentes mesures jugées préjudiciables aux exigences démocratiques de crédibilité » du scrutin.

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