Fêtard, héros soviétique, nazi… Qui était Richard Sorge, l’un des plus grands espions de tous les temps ?SportuneBébés et MamansMinutes Maison
Sa brillante carrière a pris fin il y a 83 ans jour pour jour. Le 18 octobre 1941, Richard Sorge était arrêté par la police japonaise avant d’être pendu trois ans plus tard à . Si son nom n’est pas resté gravé dans les mémoires, il est pourtant considéré par plusieurs experts comme « le plus grand espion de tous les temps ». Auteur de la série des , Ian Fleming s’est d’ailleurs inspiré pour ses romans des aventures de double, qui travaillait à la fois pour le NKVD russe et les services secrets allemands.
Né en 1895 en Azerbaïdjan d’un père allemand et d’une mère russe, Richard Sorge a d’abord servi comme volontaire pour l’armée allemande. Engagé sur le front ouest , il sera gravement blessé en 1916. Durant sa convalescence, il se passionne pour l’idéologie marxiste avant de rejoindre les rangs du Parti communiste allemand.
Il prévient Staline de la date de l’opération Barbarossa
Repéré par le Komintern, l’Internationale communiste, il part faire ses gammes à Moscou comme agent avant de se faire embaucher comme journaliste dans un grand quotidien allemand en Chine puis au Japon. Entre deux articles, Richard Sorge mène en fait une vie double et œuvre en secret allemands et russes. Gros fêtard et séducteur habile, il s’introduit rapidement dans les milieux diplomatiques allemands à Tokyo, devenant même le confident de l’ambassadeur nazi en poste au Japon.
Adhérent du parti national-socialiste, Richard Sorge profite de ses entrées et de son réseau d’informateurs pour distiller des informations cruciales aux deux pays. En 1941, il préviendra même en avance de la date exacte de l’opération « Barbarossa », quand l’Allemagne nazie a envahi l’Union soviétique le 22 juin. Se méfiant de cet agent alcoolique et « pas fiable à 100 % », les services russes refuseront de l’écouter avec la suite que l’on sait.
Décoré à titre posthume par l’Union soviétique
En août 1941, il informera également son employeur du refus du Japon d’attaquer l’URSS, convainquant cette fois Staline de concentrer ses forces à l’Ouest. Cela lui vaudra de recevoir à titre posthume le titre de héros de l’Union soviétique le 5 novembre 1964. Posthume car notre espion a été démasqué quelques semaines après avoir livré ses scoops, puis exécuté après que Staline a refusé de l’échanger.
Dans la prison de Tokyo où il sera pendu le 7 novembre 1944, il déclarera juste avant de mourir : « Aujourd’hui est un jour de fête pour moi puisque c’est l’anniversaire de la grande révolution socialiste d’octobre ».