Guerre en Ukraine : C’est quoi cette base navale pour l’Otan en mer baltique, qui provoque la colère de la Russie ?SportuneBébés et MamansMinutes Maison

Situé sur la côte de la , face au Danemark, un nouveau centre de commandement naval, le Commander Task Force Baltic (CTF Baltic), vient d’être inauguré à Rostock. Ce nouveau QG aura pour objectif de « coordonner les activités navales des Etats membres de l’ dans la zone faisant face à la Russie », selon l’armée allemande, et surveiller le trafic maritime dans la région.

La Russie voit, elle, d’un très mauvais œil la création de cette nouvelle structure otanienne, et a convoqué mardi l’ambassadeur allemand à pour protester. « Washington, Bruxelles et Berlin doivent savoir que l’expansion des infrastructures militaires de l’Otan sur le territoire de l’ancienne RDA aura les conséquences les plus négatives et ne restera pas sans réponse », a annoncé la diplomatie russe. Voici ce qu’il faut savoir sur ce nouveau site.

Pourquoi ce nouveau QG en mer baltique ?

« La sécurité de la région baltique est indissociable de la sécurité de l’ensemble de l’Europe, , Boris Pistorius, lors de l’inauguration du site, le 21 octobre dernier. L’importance de la région est devenue encore plus évidente dans le contexte de en cours dans notre voisinage immédiat. » L’Otan a ainsi décidé que ses membres devaient mettre en place un quartier général maritime permanent au plus haut niveau tactique, pour assumer des tâches de commandement pour l’Alliance dans cette zone maritime.

Le Commander Task Force Baltic va « planifier des exercices et des opérations maritimes et diriger les forces navales assignées par l’Otan en temps de paix, de crise et de guerre, coordonner les activités navales dans la région de la mer Baltique avec les Alliés et leur fournir, 24 h sur 24, un aperçu de la situation maritime », . Dès 2025, deux exercices navals de l’Otan sont programmés en mer baltique : Baltops et Northern Coasts.

Qui participera au fonctionnement de ce QG ?

Dirigé par un amiral allemand, le CTF Baltic ne relève pas directement de l’Otan, même si plusieurs pays membres de l’Alliance y participent. Le poste de son adjoint est occupé par un officier général polonais, le poste de chef d’état-major par un officier d’état-major suédois. « Tous les Alliés baltes - Danemark, Estonie, Finlande, Lettonie, Lituanie, Pologne, Suède - [assumeront] des rôles importants au sein du staff », souligne le vice-amiral Didier Maleterre, numéro deux du commandement maritime de l’Otan.

L’effectif du CTF Baltic peut comprendre jusqu’à 180 personnes en temps de paix, et monter à 240 en cas de crise ou de conflit. Outre l’Allemagne, douze autres pays fournissent actuellement du personnel : le Danemark, l’Estonie, la Finlande, la France, l’Italie, la Lettonie, la Lituanie, les Pays-Bas, la Norvège, la Pologne, la Suède et le Royaume-Uni.

Pourquoi la Russie proteste-t-elle ?

« L’ambassadeur d’Allemagne à Moscou a été convoqué au ministère russe des Affaires étrangères » et il lui « a été adressé une vive protestation », a annoncé la diplomatie russe dans un communiqué, cité par l’AFP. « Washington, Bruxelles et Berlin doivent savoir que l’expansion des infrastructures militaires de l’Otan sur le territoire de l’ancienne RDA aura les conséquences les plus négatives et ne restera pas sans réponse », a-t-elle poursuivi.

Selon le gouvernement russe, cette démarche des autorités allemandes violerait les dispositions du traité de Moscou de 1990 - dit traité 2 + 4 - qui fixe le statut international de l’Allemagne après sa réunification et qui interdit le déploiement de troupes étrangères sur le territoire de l’ancienne RDA. Berlin a rejeté ces accusations : le CTF Baltic « apporte sa contribution aux forces de préparation de l’Otan », a expliqué le porte-parole du ministère, selon lequel « l’affectation d’unités de l’armée allemande aux structures de l’Otan est expressément autorisée » dans le traité de 1990. Pour l’Allemagne, « l’affectation individuelle de personnels d’autres États membres de l’Otan dans le cadre de la coopération internationale », qui les place dans ce cas « sous la direction de l’armée allemande », « n’est pas mentionnée dans le traité » et est donc possible.

La diplomatie russe a également dressé un parallèle avec la « remilitarisation de la Rhénanie par l’Allemagne en 1936 », un épisode clé de la marche de l’Allemagne nazie vers la , accusant les Occidentaux de ne pas avoir tiré les leçons de l’histoire.

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