Inondations en Espagne : « Nous n’avions plus de nouvelles pendant des heures… l’angoisse absolue »SportuneBébés et MamansMinutes Maison

«Il n’y a plus rien à sauver. » Le retraité Emilio Muñoz peine encore à réaliser ce qu’il vient de se passer. « J’ai tout perdu en une nuit. » Et il n’est pas le seul. Maisons inondées, arbres arrachés, carcasses de voiture retournées sur la chaussée : la région de est sinistrée après les qui ont balayé le sud-est de l’ et fait au moins 158 morts, selon le dernier bilan provisoire.

Dans les rues d’Utiel, comme dans les nombreuses villes touchées par les pluies diluviennes de mardi, tout le monde est à pied d’œuvre pour remettre en état une ville défigurée et à laquelle la boue marron donne une nouvelle couleur. Dans la nuit de mardi à mercredi, une année entière de précipitation est tombée dans la région.

« Ils ne savent pas par où commencer »

« Je venais de refaire ma cuisine », se lamente Emilio Muñoz, qui espère « que les ne fuiront pas ». C’est également ce que se demande Manuela, auprès de 20 Minutes. Cette Espagnole a évité le drame mais a vu l’horreur depuis Paris. Toute sa famille est concernée. « On essaie d’aider de loin mais mes proches ne savent pas par où commencer. Ils espèrent surtout que les assurances pourront prendre en charge les dégâts. Ma tante a perdu sa maison. Mon oncle sa voiture et des cousins ont vraiment pas mal de dégâts chez eux. »

De son côté, à Utiel, Maria Gomez tente de sauver ce qu’il reste de sa papeterie. « On fait ce qu’on peut, les secours sont débordés, alors on se débrouille seul et surtout on doit garder le moral, il ne nous reste que cela », philosophe la jeune femme. « Je n’avais jamais vu autant de pluie et d’eau dans ma vie, assure la trentenaire. Je n’ai rien compris à ce qui s’est passé, , puis tout est allé très vite. à plus d’un mètre. »

« J’ai une amie qui n’a toujours aucune nouvelle de sa cousine »

« C’est un événement assez récurrent dans la région », rappelle Manuela. « Au début, je me suis juste dit « wahou, il y a beaucoup de pluies ! » et puis vers 16 heures, mardi, le groupe WhatsApp de ma famille a commencé à raconter des choses horribles et à nous montrer le début des inondations. Et puis, on ne pouvait plus vraiment les joindre pour garder de l’espace réseau pour les urgences », explique la Franco-Espagnole qui n’a pu que constater la catastrophe à laquelle sa famille devait faire face.

« Plus tard dans la journée, vers 20 heures, l’électricité a été coupée et là… ça a été l’angoisse absolue. Nous n’avons plus de nouvelles pendant presque dix heures. Fort heureusement, toute ma famille va bien. Mais, j’ai une amie qui n’a toujours aucune nouvelle de sa cousine, c’est vraiment dur », témoigne tristement la jeune femme auprès de 20 Minutes. L’ambassadeur espagnol à s’est d’ailleurs entretenu avec la fédération Casa de Espana pour tenter de facilité les prises de contact avec les victimes en Espagne.

L’entraide espagnole se joue à tous les niveaux désormais. De jeunes bénévoles effectuent du porte à porte pour s’assurer « qu’aucune personne n’a été oubliée ». A Utiel, un élan de solidarité s’est créé, chacun tentant de rendre service en prêtant une pelle, en apportant des bouteilles d’eau ou en offrant des bras pour ouvrir les portes de garages obstrués par la boue. « On doit aider nos aînés, on ne peut pas rester à ne rien faire », explique Ricardo, 16 ans.

« Tout le monde est épuisé là-bas. Ils sont forts et solidaires mais le réveil est toujours aussi difficile », conclut Manuela. Il y aura sûrement d’autres : l’alerte rouge est toujours en cours pour la province de Castellón, au nord de Valence.

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