Allemagne : Le gouvernement met un tour de vis sur les armes blanches et l’immigration après l’attentat de SolingenSportuneBébés et MamansMinutes Maison

Le port d’armes blanches restreint et une politique d’accueil des demandeurs d’asile durcie : sous pression après et quatre jours avant deux scrutins régionaux cruciaux, le gouvernement a annoncé ce jeudi une série de mesures.

Parmi les principales mesures annoncées jeudi figure l’interdiction du qui vaudra notamment lors des rassemblements populaires - fêtes, foires, manifestations sportives - ainsi que dans les transports longue distance et les gares (trains, bus), a précisé Nancy Faeser, la ministre allemand de l’Intérieur, social-démocrate.

Elle a aussi annoncé la suppression des aides pour les demandeurs d’asile entrés dans un autre pays de l’UE avant de venir en Allemagne. Il s’agit là de permettre une mise en œuvre rapide du « règlement de Dublin » sur lequel se sont entendus les pays de l’UE : le premier pays de l’Union dans lequel est entré un étranger clandestin est responsable de sa demande d’asile.

L’attentat de Solingen a en effet mis en lumière des failles dans le système : le meurtrier suspecté était arrivé en Allemagne en décembre 2022. Il faisait l’objet d’une mesure d’expulsion vers la Bulgarie, où son entrée avait été enregistrée et où il aurait dû déposer sa demande d’asile. Au moment où les autorités allemandes avaient voulu l’expulser, il avait disparu.

En coupant ces prestations, il s’agit, selon le ministre allemand de la Justice, Marco Buschmann, de mettre sous pression les demandeurs d’asile concernés afin qu’ils se présentent aux autorités allemandes ou qu’ils partent d’eux-mêmes.

Berlin veut aussi faciliter l’expulsion de réfugiés ayant fait usage d’armes. Les bénéficiaires de l’asile retournant dans leur pays d’origine « sans raisons impérieuses », par exemple pour des vacances, devraient perdre aussi leur droit à la protection en Allemagne, selon les mesures annoncées.

Egalement dans le collimateur du gouvernement allemand : le renvoi « des criminels dangereux vers l’Afghanistan et la Syrie », alors que la situation politique de ces pays rend cette procédure compliqué.

La discussion sur ce dernier aspect s’était déjà enflammée après une autre attaque au couteau perpétrée cette fois par un Afghan de 25 ans à Mannheim fin mai. L’assaut, qui avait visé un rassemblement anti-islam et pourrait avoir une motivation islamiste, avait coûté la vie à un policier et fait cinq blessés.

Des données récemment publiées par la police fédérale ont montré que l’Allemagne avait procédé à l’expulsion de 21.206 personnes l’an passé, alors qu’elle en avait prévu près de 53.000.

L’échec des procédures est lié souvent à une absence de documents officiels des personnes visées ou un manque de place dans les centres de rétention.

Les mesures présentées jeudi ont été jugées insuffisantes par l’opposition conservatrice. « Certaines choses, comme le durcissement des lois sur le port d’armes ont plutôt une valeur symbolique », a critiqué un membre de la CSU, la branche bavaroise des chrétiens-démocrates allemands (CDU), au magazine Funke.

Les syndicats de policiers avaient alerté, ces derniers jours, sur la difficulté de procéder aux contrôles nécessaires pour véritablement restreindre le port de couteaux.

Le brûlant dossier migratoire tiraille depuis des mois la coalition d’Olaf Scholz qui avait il y a un an renforcé les contrôles aux frontières où les flux de migrants étaient en forte hausse. Lors de la crise migratoire de 2015-2016, la première économie européenne avait accueilli plus d’un million de réfugiés, dont un grand nombre de Syriens.

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