Guerre en Ukraine : Mandat d’arrêt, Statut de Rome… Que risque vraiment Poutine en allant en Mongolie ?SportuneBébés et MamansMinutes Maison

Pour la première fois depuis l’émission d’un mandat d’arrêt à son encontre par la Cour pénale internationale (CPI) en mars 2023, effectue une visite dans un pays membre de la Cour. Le chef du Kremlin peut-il être judiciairement inquiété en Mongolie ? 20 Minutes fait le point sur la question.

La Mongolie, membre de la CPI, a-t-elle l’obligation d’arrêter Vladimir Poutine ?

Comme tous les autres Etats adhérents au Statut de Rome qui a fondé la CPI, la Mongolie « a l’obligation de coopérer » avec elle, a déclaré à la presse un porte-parole de cette juridiction, Fadi el-Abdallah. La Mongolie a procédé à la signature du Statut de Rome le 29 décembre 2000, avant de ratifier le statut le 11 avril 2002.

En tant que membre de la CPI, le pays est donc tenu d’arrêter Vladimir Poutine. La Cour a émis contre le président russe le 17 mars 2023 pour « crime de guerre de déportation illégale de population (d’enfants) et du transfert illégal de population (d’enfants) des zones occupées de l’Ukraine vers la Fédération de Russie. »

L’Ukraine, qui n’est pas membre de la CPI, a exhorté les autorités mongoles à « transférer (Vladimir) Poutine à la Cour pénale internationale de La Haye. »

Que risque la Mongolie si elle n’arrête pas Vladimir Poutine ?

Quand un pays membre ne remplit pas ses obligations vis-à-vis de la CPI, cette dernière peut saisir l’Assemblée des Etats « membres » qui se réunit une fois par an mais dont les éventuelles sanctions se limitent essentiellement à une remontrance verbale.

Dans le passé, d’autres individus faisant l’objet d’un mandat d’arrêt de la CPI, comme , se sont rendus dans des pays signataires du Statut de Rome, sans être inquiétés.

Pourquoi le président russe a-t-il tout de même décidé de se rendre en Mongolie ?

La Russie, qui ne reconnaît pas la CPI, a toujours par cette juridiction contre le président russe. Mais depuis un an et demi, Vladimir Poutine a toutefois pris soin d’éviter certains voyages à l’étranger, faisant par exemple l’impasse sur le sommet des Brics en Afrique du Sud en août 2023, puis sur celui du G20 en Inde en septembre de la même année.

Poutine a préféré une visite en Chine en mai, en Corée du Nord en juin ou encore en Azerbaïdjan mi-août, aucun de ces pays n’étant membre de la CPI.

En Mongolie, pays qu’il n’a plus visité depuis 2019, Vladimir Poutine doit s’entretenir avec son homologue Ukhnaa Khurelsukh et participer aux célébrations du 85e anniversaire de la victoire des armées soviétique et mongole contre le Japon, à la bataille de Khalkhin Gol en 1939.

Et le chef d’Etat russe est plutôt serein. « Il n’y a pas d’inquiétude » à ce sujet du côté du Kremlin. « Nous avons un excellent dialogue avec nos amis mongols », a déclaré le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov aux journalistes. « Bien entendu, tous les aspects de la visite ont été soigneusement préparés », a-t-il ajouté, sans donner plus de détails.

La Mongolie est enclavée entre la Russie et la Chine, qui convoitent notamment ses riches ressources naturelles et veulent y accroître leur influence, tout comme les Etats-Unis. En août, le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken s’y est déplacé. Pour renforcer les liens bilatéraux en matière énergétique, s’est également rendu dans ce pays d’Asie l’an dernier.

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