« Babel Show » : Zelensky, Sanna Marin… Indochine de retour avec une imagerie politiqueSportuneBébés et MamansMinutes Maison

Le secret a été gardé jusqu’au bout. a tourné mardi soir le « Babel Show » diffusé ce vendredi, à 21h10 sur , révélant dix des dix-sept titres de son nouvel album, Babel Babel, qui sortira samedi. 300 personnes seulement ont été conviées, sur invitation et via un concours, à y assister. Le lieu du tournage est resté un mystère jusqu’au dernier moment.

Rendez-vous était donné, un peu avant 18 heures, porte de la Chapelle, au nord de Paris, pour prendre place à bord d’un bus assurant le trajet jusqu’à la destination finale : les studios Dushow, à Roissy. Sur place, les téléphones portables étaient scellés pour éviter la fuite de tout son ou image… Le show, auquel 20 Minutes a assisté, a duré près d’une heure, sans temps mort. Au milieu d’un grand entrepôt, sur une scène centrale surélevée, le groupe a enchaîné les morceaux inédits.

Du Indochine pur jus

« C’est assez risqué, ce qu’on est en train de faire, parce que vous ne connaissez aucune de ces chansons », s’est amusé Nicola Sirkis - qui a très peu pris la parole au cours de la soirée - à l’adresse d’un public, majoritairement composé de fans conquis d’avance, trop heureux d’avoir la primeur de cet aperçu musical en petit comité.

Les aficionados ne risquent guère d’être déçus ou déconcertés par ce nouvel album : musicalement, cela reste du Indochine pur jus, fouillant les champs lexicaux guerriers et religieux pour parler aussi bien d’amours romantiques, que d’utopies ou d’adversités à affronter à l’échelle intime ou universelle.

Les plus grosses surprises provenaient surtout des visuels projetés sur les quatre écrans géants bordant le plateau, rendant l’expérience immersive. Le show s’est ouvert par une succession de faux extraits de journaux télévisés, notamment de pays où la liberté de la presse est entravée, comme la Russie et la Corée du Nord, faisant aussi bien référence aux guerres, qu’à la vaccination ou à Emmanuel Macron. Un choix iconographique dans la lignée des images d’actu intégrée à la scénographie de la dernière tournée du groupe.

Zelensky et Romain Duris

Ces références à l’actualité et/ou à l’histoire ont émaillé l’ensemble du spectacle. L’Ukraine y a tenu une place conséquente, avec l’apparition du visage de , suivie d’un rang de soldates ukrainiennes jouant de la trompette. Des images moins incongrues cependant qu’un maelström de visuels, avec une patine « conçue par IA », claires allusions aux œuvres surréalistes - mouvement dont on fête cette année le centenaire de la création - et dans lequel on a pu reconnaître les profils d’Olga Kurylenko et Romain Duris extraits d’un plan de Dans la brume. Dans ce film fantastico-horrifique sorti en 2018, une brume létale s’abattait sur Paris. Le choix est donc raccord avec les préoccupations du groupe pour l’avenir de la planète et de l’humanité.

Plus mystérieux encore, ces plans de femmes perchistes, aux championnats du monde d’athlétisme de 2019, entrecoupés par moments par le visage d’Henry Kissinger, prix Nobel de la Paix accusé de crimes de guerres. Une ambivalence que le groupe a voulu faire contraster avec les exploits sportifs féminins ?

Sanna Marin, « comme Marie sur la croix »

Sanna Marin, elle, a droit à sa propre chanson. Indochine rend hommage à l’ex-Première ministre finlandaise, qui a dû . Elle a démissionné en 2023 après la défaite de son parti face au centre-droit et l’extrême droite aux législatives. Son visage apparaît, tantôt la bouche barrée d’un bandeau symbole de parole confisquée, tantôt serti dans une croix. La métaphore religieuse est filée dans le texte de ce morceau intitulé Sanna sur la croix.

« Oh Sanna », scande Nicola Sirkis, cherchant l’homophonie avec « Osanna », prénom qui, en hébreux, signifie « qui sauve », et « hosanna », employé comme acclamation par les juifs et les chrétiens. « Ils ne te méritent pas », clame le refrain qui se poursuit en s’aventurant dans une lecture biblique apocryphe : « Comme Marie sur la croix ».

Sur Tokyo Boy, dans lequel on note l’irruption d’un argot contemporain lorsqu’il est question de ceux qui « bitchent [médisent] dans le dos », ce sont des plans de la capitale japonaise - là encore, comme la plupart des images projetées, semblant passés à la moulinette IA - et une esthétique manga qui prédominent.

Comment apparaîtra ce cocktail parfois psychédélique à l’écran sur TMC ? Pour l’instant, on l’ignore. Toujours est-il que sur place, il participait à l’ivresse de l’expérience, rappelant qu’une image vaut parfois mille mots.

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