Premier ministre : Michel Barnier est-il « RN compatible » sur l’immigration ?SportuneBébés et MamansMinutes Maison
«Lu et (presque) approuvé. » Voici la mention que pourrait porter le au bas « du programme » sur l’ de , . Moratoire, fin de l’Aide médicale d’Etat, et du regroupement familial, le tout validé par référendum, voilà, entre autres, ce qu’a pu proposer Michel Barnier, notamment lors de sa candidature à la primaire des en 2021. Une primaire, remportée par Valérie Pécresse qui concourra à la présidentielle, lors de laquelle l’ancien commissaire européen et ministre de Jacques Chirac avait fini troisième. Derrière , mais devant Xavier Bertrand.
Point par point, reprenons les propositions du nouveau premier ministre, et comparons-les avec celles du .
Sur le regroupement familial
Dans son programme pour 2022, le Rassemblement national émettait la proposition suivante, sans plus de détail : mettre fin à l’immigration de peuplement et au regroupement familial. Lors de la primaire LR, Michel Barnier avait, lui, déclaré lors d’un débat entre candidats sur le plateau de BFMTV : « il faut donner un coup d’arrêt immédiat à un certain nombre de flux, et même à tous les flux. […] Je demanderai au gouvernement de préparer une série de règlements et une série de lois. Sur des sujets comme le regroupement familial que nous limiterons drastiquement ».
Michel Barnier précise ensuite sa pensée sur sa chaîne YouTube : sur « la question du regroupement familial […] Aujourd’hui une famille peut être accueillie chez nous, avec un certain nombre de droits importants, dès l’instant où il dispose d’un revenu de 1.456 euros pour l’ensemble du groupe […] Je pense que l’on doit renforcer les conditions d’attribution de ces droits, par exemple, en relevant le niveau du revenu minimum dont ce groupe doit faire la preuve ».
Sur le droit d’asile
Pour le RN, l’ambition sur ce sujet pour 2022 était de traiter les dossiers de demandeurs d’asile uniquement à l’étranger. De son côté, Michel Barnier proposait, une nouvelle fois lors de la primaire LR de préparer une loi sur « le droit d’asile, qui sera réformée », sans donner davantage de détails mais toujours avec l’idée de « donner un coup d’arrêt » à l’immigration.
Sur les aides sociales
Si le RN entendait en 2022 « réserver aux Français et conditionner à cinq années de travail en France l’accès aux prestations de solidarité », Michel Barnier, alors candidat à la présidence LR, proposait de purement « supprimer l’Aide médicale d’Etat (AME), sauf cas d’urgence ».
Sur les régularisations de sans papiers
« Dans ce moratoire, il y a des initiatives que nous prendrons immédiatement. par exemple […] il y a un arrêt immédiat des procédures de régularisations, et puis il y a, par exemple, l’obligation de pratiquer et connaître notre langue, le français, pour toutes les demandes de visas longs », expliquait le nouveau premier ministre dans une vidéo de sa chaîne YouTube, riche de 36 vidéos et alimentée essentiellement à l’occasion de la primaire des LR. Notons d’ailleurs que si la plupart des vidéos consistent à la republication de passages télévisés ou radiophoniques, l’immigration est le seul sujet avec le pass sanitaire et le, à a voir fait l’objet d’un traitement à part.
De son côté le RN proposait de « supprimer le droit du sol et limiter l’accès à la nationalité à la seule naturalisation sur des critères de mérite et d’assimilation ». Une proposition que reprenait de manière non extensive Michel Barnier qui avait pu émettre
Une validation par référendum
l’appelle de ses vœux de longue date et Michel Barnier l’a proposé, toujours lors de la primaire LR de 2021 : un référendum sur l’immigration pour « refondre l’ensemble du droit applicable aux étrangers », expliquait la patronne du RN.
La voix référendaire pour réformer la politique d’immigration française n’est pas une simple lubie électorale : il a une utilité constitutionnelle et s’avère même incontournable. En fin connaisseur du droit, Michel Barnier expliquait aux électeurs LR de la primaire la nécessité de ce référendum : « ce moratoire va exiger des précautions. Car nous avons à faire depuis une vingtaine d’années à une accumulation de jurisprudences, européennes, la convention européenne des droits de l'homme, la cour européenne de justice, national, le conseil constitutionnel, le conseil d’Etat, qui peuvent nous interdire de prendre des mesures dont nous avons besoin. Voilà pourquoi je propose ce bouclier constitutionnel à l’occasion d’un référendum. »