Gouvernement Barnier : L’idée d’une hausse d’impôts met Barnier sur le fil du rasoir avec sa précaire coalitionSportuneBébés et MamansMinutes Maison
C’est un sujet explosif auquel pourrait s’attaquer le prochain gouvernement. a en effet fait sursauter certains de ses interlocuteurs macronistes en évoquant une hausse des prélèvements, au risque de se priver de soutiens dans sa propre famille politique.
en avait fait une de ses marques, revendiquant 50 milliards d’euros de baisses d’ depuis 2017. Mais ce quasi-dogme est en passe d’être remis en cause par le qui pourrait se creuser à 5,6 % du PIB cette année, voire 6,2 % en 2025. Le Premier ministre avait déjà laissé entrevoir une inflexion lors de sa première interview télévisée le 6 septembre, au lendemain de sa nomination. « Les Français ont envie et besoin de justice » fiscale, avait-il glissé.
Darmanin vend la mèche
Si l’hypothèse n’est pas nouvelle, elle a trouvé une seconde vie mardi en agitant la réunion des députés macronistes, où a allumé la mèche, selon . D’après le ministre de l’Intérieur démissionnaire, Michel Barnier a abordé à plusieurs reprises - y compris devant lui - la piste d’une augmentation d’impôts.
Une version corroborée par un autre interlocuteur récent du Premier ministre au sein du camp présidentiel, qui confirme avoir entendu Michel Barnier évoquer des augmentations d’impôts « sur les hauts revenus ».
« Les rumeurs sur la fiscalité sont de pures spéculations. Le Premier ministre analyse la situation budgétaire et aucune option n’est aujourd’hui arrêtée », insiste-t-on par contre dans l’entourage du Premier ministre.
Wauquiez ne veut « pas de hausse d’impôts »
Car Michel Barnier, qui n’a toujours pas constitué de gouvernement et n’a qu’une coalition précaire derrière lui à l’Assemblée, évolue sur le fil du rasoir, parmi des lignes rouges parfois fluctuantes. Le camp présidentiel s’était par exemple lui-même à plusieurs reprises divisé autour de la taxation des superprofits, poussée par le MoDem. Et la thématique de « justice fiscale » pourrait rencontrer un écho chez certains élus de ce bloc.
Et au sein des Républicains, dont est issu Michel Barnier, le cap est en théorie très ferme. « Notre conviction, c’est que sur un certain nombre de domaines, on a besoin d’une politique de droite », qui ne comprend « pas de hausse d’impôts », a réaffirmé la semaine passée le patron des députés LR .
Le RN pose ses conditions
Le Rassemblement national a pour sa part exposé les conditions de son appui par la voix du député Jean-Philippe Tanguy sur BFMTV : « Si c’est une mesure de justice fiscale, c’est-à-dire qu’on impose davantage les plus privilégiés et les surprofits de certaines multinationales en échange d’une baisse de la pression fiscale qui est très forte sur les classes moyennes et les classes populaires […], là M. Barnier aura notre soutien. »
Alors le Premier ministre pourrait-il trouver des appuis à gauche ? « Ça dépendra des détails : combien et surtout pour qui », a éludé la députée PS Christine Pirès Beaune.