Impôts : Michel Barnier en justicier fiscal voulant taxer les riches… Dingue, non ?SportuneBébés et MamansMinutes Maison
Thomas Coutrot, à la Dares, a beau se creuser la tête, rien n’y fait : « De mémoire, je n’ai jamais vu un seul de plus fortement les plus riches ». C’est pourtant la proposition de , gaulliste depuis l’adolescence - laquelle, sans offense, commence à dater - et nouveau . Le néorésident de Matignon a ainsi déclaré sur France 2 dimanche soir « ne pas exclure que les personnes les plus fortunées participent à l’effort national », via des « prélèvements ciblés », visant également « certaines grandes entreprises », afin d’épargner la majorité des Français d’une hausse . Un discours qui rappelle plus un barbecue à la Fête de l'Huma que la philosophie d’un ou d’un Adam Smith.
La droite plaiderait-elle désormais pour davantage de justice fiscale ? « Ce serait une première », ironise Thomas Coutrot. Qui rappelle que même pour la gauche, jouer les Robins des bois de l’impôt n’a rien de systématique. « Sous ou Premier ministre, de nombreuses aides aux entreprises et cadeaux économiques aux plus riches ont été votés. »
Taxer les riches, une mission impossible pour la droite ?
Cette justice fiscale est d’autant plus complexe à envisager que le Macron lui-même a fait de la baisse des impôts pour tout le monde, et riches compris, un des piliers économiques de son mandat. avait demandé des « garanties » à son successeur, refusant de quitter sans avoir la certitude que les impôts des classes moyennes ne seraient pas augmentés. L’économiste Thomas Piketty se montre alors cinglant face au discours de Michel Barnier : « Lui et , ou LR-Ensemble pour la République, n’ont absolument aucune crédibilité sur la question de la justice fiscale. »
Entre une macronie qui a fait des impôts le plus gros tabou économique du pays « et le passé politique propre à Michel Barnier », Dominique Plihon, spécialiste de la politique fiscale, reconnaît un certain scepticisme : « D’autant plus que le Premier ministre s’est montré extrêmement vague. Il ne parle pas explicitement de plus imposer les plus riches, catégorie qu’il ne détaille pas d’ailleurs. » Le Premier ministre a indiqué qu’il épargnerait « les Français qui travaillent », sans préciser si ce terme englobait ou non les grosses fortunes.
Manque de mesure tangible pour le moment
attend également plus que des mots : « Si ce gouvernement veut rétablir de la justice fiscale, il faut d’urgence qu’ils formulent des propositions précises et chiffrées. ». Dominique Plihon veut croire « en des mesures, mais pour quels effets autres que symboliques ? »
L’une des seules pistes officiellement évoquées pour le moment est celle de désindexer une partie de . Ce « serait un premier pas efficace, mais largement insuffisant », poursuit l’expert. Une autre idée serait de davantage taxer les « superprofits ». Cette piste est sur la table depuis deux ans et représente l’une des rares mesures économiques souhaitées et par le Rassemblement national et le Nouveau front populaire. Mais là encore, le concept reste flou.
De la com plus que des taxes ?
Dominique Plihon « a du mal à concevoir un total renversement de la philosophie macroniste. » Et de la philosophie barniériste ? Désolé pour nos lecteurs de gauche, mais pour le retour de l’impôt sur la fortune ou de la flat tax, il faudra sans doute attendre un autre tour.
Ce premier pas franchi dimanche vers plus de justice fiscale « ne sera probablement que de la communication, forcée par le à venir », prévoit Thomas Coutrot. « Le gouvernement ne peut se permettre d’uniquement réduire les dépenses publiques. Au vu de son manque de légitimité démocratique, il serait extrêmement compliqué de ne pas taxer un peu les plus riches. A voir si l’austérité se fait quand même à 90 % sur ou de manière plus équilibrée ».
Dernière tentative peu reluisante pour y croire : et si les comptes publics étaient tellement dans le rouge que même la droite plaidait sincèrement pour une plus forte justice fiscale ? « J’ai du mal à l’imaginer, balaie Dominique Plihon. Que des électeurs LR soient pour plus d’impôts, oui, sans doute. Mais la France reste dans l’imaginaire de droite ''le pays avec le plus de prélèvements obligatoires'', ce qui fait qu’un tel discours n’est pas très audible. » Michel Barnier tient sans doute plus de l’homme politique sur une ligne de crête que du nouveau Zorro des impôts.