Clermont-Ferrand : Au sommet de l’élevage, la nouvelle ministre de l’Agriculture attendue de pied fermeSportuneBébés et MamansMinutes Maison
La nouvelle ministre de l’Agriculture est attendue au tournant. Le Sommet de l’ ouvre ses portes mardi à Cournon-d’Auvergne, près de , dans un contexte de tension agricole alimentée par plusieurs dossiers brûlants auxquels est sommée d’apporter des réponses.
L’événement, l’un des plus grands rendez-vous européens dédiés aux professionnels, se tient jusqu’à vendredi. Il compte plus de 1.700 exposants et prévoit de franchir la barre des 120.000 visiteurs.
Des résurgences de maladies dans les troupeaux
Le 22 septembre, Arnaud Rousseau, président du premier syndicat agricole, la FNSEA, lui avait donné 15 jours pour annoncer des mesures rapides sur des prêts bonifiés aux céréaliers, viticulteurs et éleveurs en crise et sur la vaccination des troupeaux.
Les éleveurs font face à une résurgence de maladies qui affectent leurs cheptels comme la MHE (maladie hémorragique épizootique) chez les bovins ou la FCO (Fièvre catarrhale ovine) chez les ovins.
Le Sommet, qui accueille habituellement 2.000 animaux, sera réduit cette année à 1.600 bêtes, encadrées par un protocole sanitaire strict avec désinsectisation et prises de sang en amont, a détaillé lors d’une conférence de presse Fabrice Berthon, commissaire général du Sommet.
« Nous attendons de premières annonces au Sommet de l’élevage : il y a urgence », a déclaré Arnaud Rousseau à l’issue d’une première prise de contact avec Annie Genevard jeudi soir. La ministre « a bien entendu notre message (sur l’attente d’annonces dans les 15 jours) […] Elle est consciente qu’elle passe du "Doubs" au dur si je puis dire. Elle était parlementaire d’une zone rurale dans le Doubs, elle connaît ses sujets », a-t-il ajouté.
Quid de la loi d’orientation agricole, stoppée après la dissolution ?
« Il y a des mesures d’urgence, et ensuite des mesures plus structurantes […] On veut bien faire preuve de patience mais le chrono est enclenché, il faudra que les engagements pris au printemps se concrétisent », estime quant à lui David Chauve, secrétaire général de la FRSEA (Fédération régionale Auvergne-Rhône-Alpes).
La nouvelle ministre est, en effet, attendue sur la qui devait mettre en œuvre les revendications exprimées lors des manifestations du début d’année, mais a été stoppée par la .
Le dossier brûlant Lactalis
Autre motif de mécontentement : l’annonce du géant laitier aux éleveurs français a ranimé la colère du monde agricole.
Pour Lactalis, la baisse des volumes est la contrepartie d’un meilleur prix pour chaque tonne de lait. La FNSEA n’a pas hésité à parler de « déflagration pour le milieu laitier ». « Cette diminution de la collecte sert pour Lactalis à éliminer des producteurs et à faire pression sur celles et ceux qui restent », selon la Confédération paysanne, organisation classée à gauche.
Un modèle d’élevage plus durable ?
Chez les éleveurs produisant de la viande, le contexte est tout aussi morose. Dans un rapport présenté cette semaine, la Fondation pour la nature et l’homme (FNH), ex-fondation , alerte sur la situation « catastrophique » d’une filière « perfusée aux aides publiques ». Elle préconise un vaste plan de restructuration, passant par le soutien au maillage des abattoirs, une modification du système d’engraissement, l’utilisation de races mixtes, etc.
La fondation préconise aussi de limiter les importations, favoriser les circuits courts et les labels (bio, Label Rouge) auprès des consommateurs. Dans ce contexte de crise, le Sommet se veut le rendez-vous de « l’élevage durable », a déclaré lors d’une conférence de presse Bruno Dufayet, éleveur cantalien chargé du sujet pour le Sommet.