Gouvernement Barnier : Migaud critique le budget de la Justice avant même sa présentation par le Premier ministreSportuneBébés et MamansMinutes Maison
Sur la question des finances publiques, marche sur un fil aussi bien avec les oppositions, ses alliés macronistes qu'avec ses propres ministres. Avant même la présentation du budget ce jeudi par le locataire de Matignon, est ainsi monté au front mardi soir pour dire tout le mal qu’il pensait de l’enveloppe qui allait être consacrée à son ministère.
Le budget de la Justice « ne sera pas satisfaisant », a ainsi estimé le garde des Sceaux devant la commission des lois de l’Assemblée nationale. « Je ne peux pas vous en dire plus », a poursuivi le ministre de la Justice, affirmant cependant être « mobilisé » pour que « les engagements principaux soient tenus, notamment au niveau des effectifs » de magistrats ou encore de greffiers.
« -487 millions pour le budget de la justice »
« Nous avons un problème d’exécution du budget 2024 et nous avons un problème aussi sur le budget 2025 à partir du moment où la lettre plafond qui a été adressée et qui va être reprise, au moins dans un premier temps, par le gouvernement actuel et qui vous sera présenté, représente -487 millions pour le budget de la justice pour 2025 », a-t-il précisé.
« Je pense que le Premier ministre est tout à fait conscient de la priorité qu’il faut conserver au régalien et je pense que ses arbitrages iront tout à fait dans ce sens », a cependant ajouté Didier Migaud en réponse aux questions des députés.
Objectif 3 % pour le déficit public en 2029
Le chef du gouvernement doit présenter ce jeudi en Conseil des ministres le budget de l’Etat pour 2025. Michel Barnier a souhaité une réduction du à 5 % l’an prochain, avant de passer sous le seuil maximal européen de 3 % à l’horizon 2029, deux ans plus tard que ce qui était promis par le précédent gouvernement.
Dans son discours de passation de pouvoirs à Didier Migaud le 23 septembre, Éric Dupond-Moretti avait souligné qu’il était « indispensable » que la loi sacralisant le budget de la justice soit « respectée », notamment pour permettre l’embauche prévue de 1.500 magistrats supplémentaires, 1.800 greffiers, plus de 1.100 contractuels et la poursuite du plan de construction de 18.000 places de prison supplémentaires. En déplacement à Dijon vendredi dernier, le nouveau ministre avait promis de « faire en sorte que la justice soit toujours considérée comme une priorité », malgré des finances publiques « plus dégradées que prévu ».