Budget 2025 : Moins pour la justice, plus pour l’armée… Quelles sont les principales mesures ?SportuneBébés et MamansMinutes Maison
Déjà contesté avant même d’être dévoilé, le gouvernement a présenté son projet de pour 2025. Ce dernier, dans un climat politique très instable, ambitionne d’assainir les finances publiques. Après un dérapage attendu à 6,1 % du PIB cette année, l’objectif est de ramener le déficit public à 5 % dès 2025, pour revenir en 2029 sous la limite de 3 % tolérée par Bruxelles.
L’exécutif veut donc faire une économie de « 60 milliards d’euros ». Mais alors, quelles sont les principales mesures ? Qui y gagne et qui y perd ? 20 Minutes fait le point pour vous sur les principales annonces qui seront très probablement modifiées alors que le gouvernement est minoritaire à l’.
Un demi-million en moins pour la justice
Le budget du ministère de la s’établira à 10,24 milliards d’euros, soit près de 500 millions d’euros de moins que ce qui était prévu. Cette annonce confirme les craintes de l’ancien garde des Sceaux et des magistrats.
Ce montant est en très légère hausse par rapport au budget de 2024 (+ 0,11 milliard d’euros), mais reste inférieur aux 10,68 milliards d’euros qui étaient prévus pour 2025 dans la loi de programmation de la justice, adoptée en octobre 2023.
Un report de la revalorisation des retraites
Pour économiser 4 milliards d’euros, le gouvernement va reporter de six mois, au 1er juillet 2025, la revalorisation des , indexée sur l’inflation, qui intervient habituellement en janvier.
« Contribution exceptionnelle » des grandes entreprises
Le gouvernement va soumettre environ 400 grandes entreprises, pendant deux ans, à une « contribution exceptionnelle » sur leurs bénéfices réalisés en France en 2024 et 2025 afin de participer au redressement des finances publiques, selon le projet de budget pour l’an prochain présenté jeudi.
Cette mesure, qui concerne les entreprises réalisant un chiffre d’affaires d’au moins 1 milliard d’euros, doit rapporter 8 milliards d’euros en 2025 et 4 milliards en 2026. Elle s’appliquera à l’ensemble des bénéfices réalisés en France en 2024 et 2025. La contribution correspond à 20,6 % de l’impôt sur les sociétés dû au titre de 2024 pour les entreprises dont le chiffre d’affaires va d’un milliard d’euros à moins de trois milliards d’euros, et à 41,2 % de cet impôt pour celles qui atteignent ou dépassent trois milliards d’euros de chiffre d’affaires.
« Contribution exceptionnelle » des ménages les plus aisés
Le gouvernement n’a pas oublié les ménages les plus riches et ambitionne de leur demander un effort pendant trois ans, afin de récupérer 2 milliards d’euros en 2025. Ce mécanisme, qui s’appliquera jusqu’en 2027 (avec l’impôt sur les revenus de l’année 2026), permettra de garantir l’imposition de ces ménages à un taux moyen minimum de 20 % et de lutter contre l’optimisation fiscale, selon le gouvernement.
Il concerne ceux qui sont déjà soumis à la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus (CEHR), c’est-à-dire ayant un revenu fiscal de référence supérieur à 250.000 euros pour un célibataire et 500.000 euros pour un couple. Cela représente moins de 65.000 ménages imposables (0,3 %).
Les dépenses de santé en ligne de mire
La hausse de l’objectif de dépenses de (Ondam) sera contenue à 2,8 % (après 3,3 % en 2024) pour un montant de 264 milliards d’euros en 2025. Cet objectif comprend les revalorisations tarifaires récemment négociées avec les syndicats de médecins libéraux (un milliard d’euros supplémentaires). Il repose notamment sur un objectif de 4 milliards d’économies, dont 1,2 milliard sur les prix des médicaments et dispositifs médicaux, des mesures de maîtrise des prescriptions médicales, d’imagerie et de biologie médicale, ou de « lutte contre la fraude ».
De plus, le gouvernement prévoit de diminuer la part de l’Assurance maladie dans le remboursement des consultations chez le médecin et les sages-femmes et baisser le plafond de remboursement des des Français. L’Assurance maladie versera toujours, à partir du 4e jour d’arrêt, une indemnité équivalente à 50 % du salaire journalier, mais dans la limite d’un plafond de 1,4 smic, contre 1,8 auparavant. Le reste à charge est souvent compensé par les entreprises, mais une partie des Français devront mettre la main à la poche.
4.000 postes d’enseignants en moins
Le budget 2025 de , premier poste de dépenses de l’Etat, prévoit 4.000 postes en moins par rapport à 2024, principalement en maternelle et en élémentaire, a indiqué jeudi le ministère. La rue de Grenelle justifie cette baisse des postes enseignants par « la baisse du nombre d’élèves qui devrait s’accélérer avec 97.000 élèves en moins à la rentrée 2025 ».
Le budget prévoit, en revanche, le financement de 2.000 AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap) supplémentaires. Dans le détail des postes d’enseignants en moins, le premier degré public (maternelle et élémentaire) est le plus touché avec une baisse de 3.155 postes. Le second degré public (collèges et lycées) perd 180 postes, le premier degré privé 660 et enfin le second degré privé 40, selon le ministère de l’Education.
Les aides à l’apprentissage rabotées
Les exonérations de cotisations sociales, salariales et patronales dont bénéficient les contrats d’apprentissage ne s’appliqueront plus que jusqu’à la moitié du smic, et non jusqu’à 0,79 smic comme aujourd’hui, ce qui va augmenter le coût pour les employeurs des apprentis les mieux rémunérés.
Pour ces derniers, le salaire net diminuera : ils paieront plus de cotisations sociales et verront également leur rémunération au-delà d’un demi-Smic assujettie à la CSG et à CRDS.
Le budget des armées, l’un des rares gagnants
Le gouvernement propose au un budget 2025 une nouvelle fois en hausse pour le ministère des Armées, épargné par les efforts de réduction du déficit public et conforme à la Loi de programmation militaire (LPM), selon le projet de loi présenté jeudi. Comme l’an passé, le budget des Armées doit progresser de 3,3 milliards d’euros et atteindre 50,5 milliards d’euros hors pensions, soit 2 % du , selon le texte présenté en .
Une nouvelle taxation de l’aérien « envisagée »
Le gouvernement envisage bien d’alourdir la taxation du secteur aérien français d’un milliard d’euros, mais une « étude d’impact » est en cours pour en déterminer les modalités, a indiqué jeudi une source gouvernementale.
Le document mentionne dans le cadre d’un « verdissement de la fiscalité » des recettes fiscales supplémentaires de 1,8 milliard d’euros, soit 300 millions issus du renforcement du malus automobile, inscrit dans le PLF, et 1,5 milliard au total concernant un alourdissement de la fiscalité sur « les billets d’avion » et « les énergies fossiles », deux mesures qui feront l’objet d’amendements ultérieurs.