Etats-Unis : Qu’est ce qui se cache dans le programme économique de Donald Trump ?SportuneBébés et MamansMinutes Maison

économie. Ramener la production aux et en baisser le coût tout en imposant des droits de douane sur la production étrangère, voilà comment pourrait être résumé le programme économique du candidat républicain , qui pourrait cependant faire face à une réalité plus complexe.

« Un pays bousillé sans les droits de douane »

L’objectif affiché est de voir les droits de douane améliorer les recettes fiscales et servir d’argument de négociation face à des pays qui, comme la , « nous mettent en pièces » dit-il, tout en incitant les entreprises à relocaliser.

« Après 75 ans, les autres pays vont enfin nous rembourser tout ce que nous avons pu faire pour le monde », a résumé Donald Trump à l’occasion de son débat contre sa concurrente démocrate, la vice-présidente , en septembre.

« Pour moi, ''droits de douane'', ce sont de très jolis mots. Ce sont des mots qui vont rendre notre pays à nouveau riche », a-t-il déclaré lors d’une interview à diffusée dimanche. « Sans les droits de douane, nous avons un pays bousillé », a-t-il ajouté.

L’ex-président souhaite porter les droits de douane sur l’ensemble des importations à 10 ou 20 %, selon les produits, et même à 60 % sur les importations chinoises, et jusqu’à 200 % sur les importations de véhicules depuis le .

L’objectif est de financer l’extension de ses baisses d’impôts, instaurées durant son premier mandat et qui doivent prochainement expirer. Mais des économistes s’inquiètent des effets d’une telle politique.

Vers une hausse des prix dans les rayons ?

Pour le cercle de réflexion Tax Foundation, elle pourrait même « contrer les effets positifs de ses baisses d’impôts sans compenser les pertes de recettes » pour l’Etat.

Bernard Yaros, économiste pour Oxford Economics, estime qu’une telle politique pourrait entraîner une hausse de 0,6 point de pourcentage de l’inflation avec un impact plus marqué si les droits de douane étaient rapidement appliqués.

« Les entreprises ont vu les prix de leurs importations augmenter, elles se sont adaptées », explique Kyle Handley, professeur d’économie à l’Université de à San Diego, « s’il y a une hausse générale de 10 ou 20 %, elle se verra sur les prix dans les rayons ».

Donald Trump a encore nié dimanche sur Fox News qu’une hausse des droits de douane entraînerait une hausse des prix. Mais Kyle Handley estime que les hausses précédentes ont correspondu à une hausse de 2 à 4 % des prix pour les importations.

Une étude du Journal des perspectives économiques, publiée en 2019, a estimé que l’année précédente, les droits de douane avaient coûté 3,2 milliards de dollars (2,9 millions d’euros) par mois aux consommateurs américains.

Déréguler l’énergie

En cas de mis en place de droits de douane souhaités par Donald Trump, le commerce entre les Etats-Unis et la Chine pourrait se réduire de 70 %, avec la réorientation ou la disparition de centaines de milliards de dollars d’échanges.

Ceux mis en place en 2018 ont entraîné une redirection des exportations chinoises vers d’autres marchés, provoquant « des pressions protectionnistes supplémentaires dans les pays recevant plus de produits chinois bon marché », souligne Adam Slater, d’Oxford Economics.

L’impact serait très marqué sur les produits électroniques, avec une baisse de 10 % des échanges américains, qui se concentreraient dès lors sur l’Amérique du Nord et d’autres partenaires commerciaux.

Mettre fin à certains mécanismes protégeant Pékin des initiatives américaines, tels que la loi de 2000 pour des « relations commerciales normales permanentes », entraînerait une hausse de l’inflation de 0,4 point de pourcentage, selon l’Institut Peterson.

Réduire l’importation des produits agricoles

Or Donald Trump s’est engagé à éliminer l’inflation, un des principaux sujets d’inquiétude des électeurs, en promettant notamment de diviser par deux les factures d’énergie dès sa première année de mandat. Pour les analystes, cela doit passer par une dérégulation en faveur du secteur pétrolier et gazier.

Enfin, au sujet de l’, l’ancien président des entre 2016 et 2020 espère réduire les coûts en restreignant considérablement l’importation de produits agricoles, une mesure qui, selon les économistes, entraînerait des représailles conséquentes sur un secteur agricole américain largement exportateur. Un programme pour une « America Great Again » ?

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