Gouvernement Barnier : Et si le Premier ministre funambule était parti pour durer à Matignon ?SportuneBébés et MamansMinutes Maison
«C’est un effort nécessaire, partagé et ciblé. »a présenté jeudi soir son très attendu projet de budget en . Le chef du gouvernement a dit vouloir « prévenir une crise dont les premières victimes seraient les plus faibles d’entre nous ». Malgré ces précautions oratoires, les pistes d’économie évoquées ont fait enrager de La France insoumise au Rassemblement national. Sur un fil depuis sa nomination, le Premier ministre funambule continue malgré tout sa route à Matignon.
Une focalisation sur le budget
Quelques jours seulement après son arrivée aux manettes, Michel Barnier avait alerté sur l’état des comptes publics. « La situation budgétaire du pays que je découvre est très grave », avait-il lancé le 18 septembre dernier. Une manière de préparer les esprits aux 60 milliards d’euros d’efforts demandés aux pour abaisser le déficit public à 5 % en 2025. Il fallait aussi y voir un message au camp présidentiel sur la nécessité de rester soudés dans la tempête à venir.
Car si l’ex-commissaire européen a une mission à mener, c’est bien celle de trouver une majorité pour voter un budget avant la fin de l’année, comme il l’a encore martelé ce jeudi : : « Jamais un Premier ministre n’a dû fabriquer un budget pour la France en une période de quinze jours. C’est pas possible de tout faire bien en si peu de temps. »
Sur une ligne de crête, le Premier ministre se défend presque de devoir annoncer les mauvaises nouvelles et ouvre la porte à des amendements lors des discussions parlementaires. « Il a un rôle difficile, mais c’est un pragmatique, ce n’est pas un sectaire », loue Eric Pauget, député LR des . « C’est un montagnard, il avance pas à pas. Mais plus il monte en altitude, plus il aura besoin de trouver de l’oxygène. »
Des macronistes agacés mais légalistes
Côté météo, les relations entre Michel Barnier et les macronistes sont glaciales depuis sa nomination. Alarmés par la feuille de route gouvernementale, les élus du camp présidentiel ont rappelé pendant des jours qu’ils ne voteraient pas de hausse d’impôts. « La politique va se faire à l’Assemblée nationale, pas à Matignon et nous avons annoncé nos lignes rouges », prévient , l’ancienne porte-parole du gouvernement Attal. « Qui aurait envie de savonner la planche de Michel Barnier ? Personne, on veut que ça avance. Mais pour l’instant les preuves d’amour sont surtout de notre côté », ajoute la députée des .
Qu’importe, le Premier ministre est - pour le moment - resté sur sa ligne, proposant environ 19,3 milliards d’euros de hausses d’impôts pour l’année prochaine. Car en cas de blocage, le chef du gouvernement sait qu’il aura le dernier mot avec la possibilité de faire passer le budget par un 49.3. « Il sait que nous n’avons pas envie de faire du bazar, on ne censurera pas car ce n’est pas un jeu. Mais se mettre à dos Attal et le groupe reste quand même une stratégie risquée… », soupire un député proche de Gérald Darmanin.
Il ménage le RN
En « pragmatique », Michel Barnier sait plus que personne que son avenir à Matignon dépendra de la position du Rassemblement national. Il s’est donc permis d’appeler en personne , fin septembre, pour la rassurer après une attaque de son ministre de l’Economie contre le RN. « L’entourage de Barnier prend régulièrement la température auprès de nous et du RN. On sent bien que le Premier ministre n’a pas envie de ne faire qu’un petit tour de témoignage à Matignon… », assure un député proche d’, allié au RN.
L’ancien négociateur du Brexit sait que le parti de Jordan Bardella ne devrait pas - sauf surprise - voter de censure sur le budget. D’autant que le RN attend beaucoup de . Le nouveau ministre de l’Intérieur s’est montré très offensif sur les questions migratoires et sécuritaires. Dans l’hémicycle, aussi, Michel Barnier n’a pas souhaité répliquer de manière directe aux attaques contre lui. « Il a la posture du sage, qui contribue à apaiser le pays, on le voit bien avec les oppositions, il ne met pas d’huile sur le feu », salue Julien Dive. Alors qu’on lui promettait une espérance de vie très courte à Matignon, le député LR de l’ sourit : « Finalement, ce n’est pas impossible qu’il soit parti pour durer. »