Rennes : « Surréaliste, injuste et infaisable »… Le coup de gueule de la maire contre les coupes budgétairesSportuneBébés et MamansMinutes Maison
Elle est comme la plupart de ses collègues « en colère », encore sonnée annoncées la semaine dernière par Michel Barnier afin de rétablir le déficit public à 5 % du PIB en 2025. « C’est totalement surréaliste, injuste et infaisable », dénonce . Maire de Rennes depuis 2014, l’élue socialiste ne digère pas la cure d’austérité réclamée aux collectivités locales qui vont devoir réaliser au bas mot cinq milliards d’euros d’économies l’an prochain. « On nous présente aujourd’hui la note alors que ce sont les orfèvres de la finance qui ont en réalité vidé les caisses de l’État », s’étrangle-t-elle, fustigeant les « cadeaux fiscaux » faits aux riches et aux grandes fortunes.
Lors de la séance du conseil municipal lundi soir, Nathalie Appéré a d’abord dénoncé le timing des annonces alors que le budget 2025 de la ville venait tout juste d’être bouclé. Comme tous les autres maires, elle devra donc détricoter le budget élaboré, une mission « absolument impossible à gérer », selon elle. Mais c’est surtout la somme que l’État va prélever dans les caisses municipales qui rend dingue la maire de Rennes. Après avoir sorti la calculette, Nathalie Appéré assure que cette diète réclamée par aura « un impact direct de 11 millions d’euros pour la seule ville de Rennes rien que pour 2025 ».
« Des conséquences dramatiques » sur le service public
Un coup de rabot « totalement inédit » qui aura « des conséquences dramatiques pour nos services publics », prévient l’élue. Pour rendre la chose concrète, Nathalie Appéré dresse la liste de ce qu’elle ne pourra pas faire avec onze millions de recettes en moins. « C’est une nouvelle école, explique-t-elle. Boucler avec une telle somme en moins, cela reviendrait à fermer nos crèches pendant quatre mois. Ou tous nos équipements culturels pendant six mois. Ou ne plus entretenir les espaces verts la moitié de l’année. »
Rennes n’est pas la seule collectivité qui va devoir se serrer la ceinture puisque la métropole, également présidée par Nathalie Appéré, va également perdre environ 14,4 millions d’euros de recettes. « Et ce n’est pas fini », assure la maire, craignant que « cette situation dramatique » pour les finances « sape encore plus la démocratie et fasse le jeu du Rassemblement national ».