Plan « Marseille en grand » : La Cour des comptes dénonce un suivi « indigent »SportuneBébés et MamansMinutes Maison
La dénonce un suivi « indigent » du , trois ans après son lancement en grande pompe par , et regrette des « insuffisances organisationnelles » qui « pèsent sur sa mise en œuvre », dans un rapport publié ce lundi. « Les moyens que l’État a consacrés au suivi du plan ne sont pas à la hauteur des enjeux et peuvent être qualifiés d’indigents », insiste la chambre régionale de la dans ce rapport.
Dans ces conditions, ce plan avance très lentement : Fin 2023, seulement 1,31 % du - avait été décaissé par l’État, selon le rapport. Par ailleurs, « en grand » souffre « d’un défaut majeur de formalisation » puisqu’il « ne s’appuie sur aucun autre document que la transcription du discours du président de la République », le 2 septembre 2021.
Un bon point pour les écoles toutefois
En outre, « les montants annoncés apparaissent surévalués », « une part significative des financements » correspondant à des crédits préexistants, des garanties d’emprunt ou des prêts. Selon les magistrats, les cofinancements nouveaux s’élèvent en réalité à seulement 28 % - soit 1,55 milliard d’euros - du montant global du plan.
Toutefois, « ce plan est une chance pour les Marseillais, » a nuancé Nathalie Gervais, présidente de la chambre régionale des comptes Provence-Alpes-Côte d’Azur, lors d’une conférence de presse. Elle a notamment relevé « des résultats avec les premières livraisons d’écoles », neuves ou rénovées. Le délabrement des écoles de la deuxième ville de France avait été un des dossiers ayant motivé ce plan « Marseille en grand », destiné à rattraper les retards de la cité phocéenne, notamment en matière d'infrastructures.
Mais Nathalie Gervais a averti que faute de « contrat » formalisant le plan et sa mise en œuvre, « les choses ne sont pas figées et peuvent évoluer », alors même que le gouvernement prévoit d’importantes coupes dans les dépenses pour faire face aux déficits publics.
Mairie et métropole se renvoient la balle
Côté transports, comme l'ont déjà martelé de nombreux acteurs locaux: les 15 projets prévus par le plan « ne répondent que partiellement à l'objectif affiché de l'Etat de désenclaver les quartiers nord » qui ne bénéficient d'aucune liaison directe avec le centre-ville. Sur le logement, « le plan ne prévoit aucune action relative au renforcement de la mixité sociale et de lutte contre la ségrégation résidentielle (entre le nord et le sud de la ville), ni sur l'enjeu de production de logements, notamment sociaux ». Sur l'emploi, les mesures se limitent à l'« entrepreneuriat des jeunes des quartiers défavorisés » sans prendre en compte « la diversité des publics concernés par les difficultés d'accès à l'emploi ».
Globalement, estime la Cour, le plan « présente des insuffisances intrinsèques et organisationnelles de nature à compromettre la pleine satisfaction des besoins qu'il vise en priorité ». La Cour préconise donc de définir « un cadre contractuel » assorti d'un calendrier et d'un dispositif d'évaluation, et de « formaliser des modalités de gouvernance » en associant « les différents acteurs au sein d'une même instance ».
Dans leurs réponses à la Cour, Etat, mairie et métropole se renvoient la balle, les services du Premier ministre soulignant une « absence de consensus entre acteurs locaux » et l'incapacité « des collectivités locales à adhérer à l'ambition du plan ».