Budget 2025 : Pourquoi les macronistes désertent-ils les bancs de l’Assemblée ?SportuneBébés et MamansMinutes Maison

«On a l’impression d’être dans le film Un jour sans fin… », soupire une cadre macroniste. L’Assemblée nationale n’est pas parvenue à examiner jusqu’au bout le volet recettes du budget de l’Etat pour l’année 2025. Ecrasés sous les milliers d’amendements, les députés reprendront les débats le 5 novembre, après s’être penchés sur le budget de la , examiné pour sa part depuis lundi.

Un exercice qui pourrait virer au bis repetita pour les macronistes. Le texte du gouvernement devrait en effet subir de nouveau la moulinette des oppositions, lesquelles profitent de l’absence de majorité du bloc central mais aussi… de leur absentéisme. « Avoir des parlementaires qui considèrent […] qu’ils ont mieux à faire qu’être présents à leurs bancs à l’Assemblée nationale, c’est purement et simplement inadmissible », s’est d’ailleurs fâché , . Comment expliquer cette démobilisation ?

Des débats « usants »

« Il y a une raison purement mathématique. Quand le RN et le NFP se serrent la main, ils écrasent le vote. C’est comme ça, on n’y peut rien », soupire une députée d’Ensemble pour la République (ex-Renaissance). D’un point de vue comptable, il est vrai, les élus du bloc central ne disposent pas de majorité, même relative, pour s’assurer du résultat d’un vote. De quoi décourager une partie des troupes, peu habituée à subir défaite sur défaite, dans l’hémicycle comme en commission. Et si l’absentéisme touche tous les camps depuis le début de l’examen budgétaire, il est particulièrement remarqué dans les rangs du bloc central.

« On aurait dû être battus sur plein de trucs s’ils étaient venus. Je dis pas à 100, mais si au lieu de venir à 20, ils étaient venus à 40… On sent chez eux une forme de lassitude, il n’y a que les plus motivés en séance, les plus idéologues », remarque un député socialiste. « La mobilisation est relative, on ne va pas se mentir. Mais les surenchères de la gauche et les effets de manche font durer inutilement les débats », soupire Xavier Albertini, député Horizons de la Marne. « Quand on en est à débattre de crédits d’impôts (une proposition de l’insoumis , finalement rejetée), cela use tout le monde », ajoute l’élu.

La méthode Barnier en question

Le manque de motivation de l’ex-majorité s’explique aussi par la stratégie de sur ce budget. De nombreux s du bloc central font part de leur étonnement face au choix de laisse traîner les débats, au risque de voir la gauche et le Rassemblement national détricoter jour après jour le projet de loi initial. « On laisse croire que le débat permettra de construire un budget correspondant au cadre fixé par le Premier ministre. C’est faux », assure une ex-ministre de . « Le budget ne pourra pas être voté, donc arrêtons de faire semblant. Utiliser un 49.3 rapidement, comme l’a fait Borne l’année dernière, aurait été plus courageux ». Si elle n’a pas été encore utilisée, cette arme constitutionnelle peut être dégainée à tout moment - même en fin de course - par le chef du gouvernement.

« Tout le monde sait que ça va se terminer par un passage en force, c’est déresponsabilisant, analyse Boris Vallaud, patron du groupe PS à l’Assemblée. Les macronistes ne viennent pas débattre et préfèrent laisser le faire le sale boulot. Ils n’assument pas leur responsabilité. Chacun sait que le budget final ne sera pas voté », dit-il.

Le retour en circonscription

Malgré le coup de gueule de François Bayrou le week-end dernier, certains élus assument leur absence. A l’image de Karl Olive, député Ensemble : « J’assume de pas faire le concours Lépine du plus présent à l’ quand on n’a pas grand-chose à y faire de façon concrète et qu’on peut être bien plus efficace sur le terrain, dans nos collectivités et en commission », a indiqué l’élu des sur ce lundi. Ces derniers jours, plusieurs élus ont opté pour le retour en circonscription.

« Je comprends que certains privilégient la circonscription plutôt que l’hémicycle, sachant que le 49.3 est toujours d’actualité. Quand vous mettez 10 ou 12 heures à retourner sur votre territoire, ce n’est pas évident d’être toujours présent, répond Xavier Albertini. Le débat budgétaire n’est pas un 100 mètres, c’est un marathon, il faut savoir se ménager ».

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