Futur Premier ministre : La fronde au PS peut-elle se transformer en véritable « trahison » ?SportuneBébés et MamansMinutes Maison
Il va y avoir du sport à l’université d’été , qui s’ouvre, jeudi. Dans , mardi, la maire socialiste de Vaulx-en-Velin, Hélène Geoffroy, opposante interne au numéro un , n’a pas hésité à évoquer un parti « au bord de la rupture ».
Et l’élue dissidente n’y va pas de mains mortes. « A quel moment avons-nous voté la doxa économique de l’extrême gauche qui va accélérer les difficultés de notre outil de production et donc aggraver le chômage ? », s’interroge sévèrement Hélène Geoffroy.
Divergences de méthodes
« Il y a toujours eu des divergences de méthodes, mais le programme a été voté à une grande majorité le 14 juin », répond Sarah Kerrich, première secrétaire du PS du Nord, une des plus grosses fédérations de France. Cette dernière s’insurge d’ailleurs des mots employés. « Il faut faire attention. Notre programme économique est proche de celui d’un Joe Biden et n’a rien d’extrême gauche », affirme-t-elle.
Ainsi, depuis quelques jours, certains socialistes étalent leurs divisions sur les conditions de la participation à un gouvernement, au risque d’un nouveau procès en « trahison » que ne manqueront pas de leur faire leurs alliés de gauche.
Réunis mardi en bureau national, les députés socialistes se sont néanmoins accordés sur « une position extrêmement claire », à savoir que « tout gouvernement qui sera la perpétuation du macronisme sera évidemment censuré », a indiqué le parlementaire Arthur Delaporte sur Sud Radio.
« La trahison, ce serait d’aller négocier »
« La trahison, ce serait effectivement d’aller négocier et de se soumettre à Emmanuel Macron qui ne respecte pas les institutions de ce pays », renchérit Roger Vicot, député du Nord, contacté par 20 Minutes. Pour lui, aucune ambiguïté, « le programme du Nouveau Front populaire doit être appliqué ».
« Un faux procès nous est fait concernant une prétendue soumission aux Insoumis, assure-t-il. Or, l’accord que nous avons signé est équilibré et n’a été dicté par aucun parti. Je peux en témoigner pour y avoir participé sur le volet sécurité. »
Pourtant, les vieux démons du PS réapparaissent depuis la fin de non-recevoir envoyé par le chef d’Etat concernant la nomination de la candidate du NFP, Lucie Castets, comme Première ministre.
A l’instar d’Hélène Geoffroy, l’autre chef de courant minoritaire au sein du PS, le maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, n’hésite pas, lui non plus, à remettre en question la ligne officielle du parti qui refuse, comme les autres membres du NFP, de retourner à l’Elysée pour discuter d’autre chose que d’une cohabitation avec Lucie Castets à Matignon.
« Positions irréconciliables à gauche »
De quoi mettre en péril l’union de la gauche ? En février 2016, l’encore socialiste Manuel Valls avait mentionné dans un discours les . A l’époque, le PS commençait à perdre de sa superbe, notamment avec la perte de nombreuses collectivités territoriales. Un chemin de croix lié aux choix politiques du quinquennat présidentiel de François Hollande.
« Ce ne serait pas une bonne idée pour le PS de quitter le NFP, estime Rémi Lefèvre, professeur à Sciences Po Lille. Le parti se relève tout juste de deux élections présidentielles catastrophiques. Il est encore en convalescence et a besoin de l’union pour se ressourcer. »
Même constat chez Roger Vicot. « Il n’est pas exclu que le président parvienne à des petits débauchages chez nous, mais les petites voix qui prônent la négociation avec un président qui nous méprise sont isolées et le seront de plus en plus », pronostique le député.
En 2022, David Habib, député socialiste des Pyrénées-Atlantiques, estimait que et qu’il fallait « tout changer ». Deux ans plus tard, le même souhaitait, cette fois, au moment des élections législatives, « écarter de façon définitive la France insoumise de la gauche ». Voilà sans doute l’idée sous-jacente qui ne cesse de traverser une frange du PS et qui s’affiche ouvertement aujourd’hui.