On a lu « Les derniers jours du Parti Socialiste » politiquement incorrects d’Aurélien Bellanger
Christian Dorsan, auteur, blogueur et du groupe de lecture , vous recommande « Les derniers jours du Parti Socialiste » d’Aurélien Bellanger, paru le 19 août 2024 aux Éditions du Seuil.
Sa citation préférée :
« Pour la première fois de sa longue carrière, les jeux internes du PS étaient derrière lui. Il savait que sa ligne avait gagné. Et pas seulement la bataille interne de l’hégémonie sur le parti, mais celle de l’opinion tout entière, dans un pays encore traumatise par les attaques de l’année précédente et la terrible réplique du 14 juillet à Nice. Le Parti socialiste lui paraissait même trop étroit pour son nouveau courant, sa ligne, son Mouvement – principal évènement politique, jusque-là, de la fin du quinquennat. »
Pourquoi ce livre ?
- Parce qu’on aime bien les livres polémiques où se mêlent réalité et fiction, surtout quand le sujet concerne la politique. Sur le ton de la satire caustique, et non sans un certain cynisme, Aurélien Bellanger raconte l’échec du Parti Socialiste à tirer profit du Printemps Républicain, né dans la foulée du massacre de Charlie Hebdo et rebaptisé ici Mouvement du 9 décembre.
- Parce qu’en abandonnant la laïcité au profit du communautarisme, la gauche aurait, selon l’auteur, laissé prospérer le racisme. Aurélien Bellanger règle ses comptes avec un parti qui a fini par privilégier les bobos urbains au détriment des employés et aux ouvriers des périphéries des villes.
- Parce qu’on s’amusera à mettre sur les personnages des visages de personnalités connues : Emmanuel Macron, mais aussi Philippe Val, Raphaël Enthoven, Michel Onfray, Caroline Fourest ou Laurent Bouvet, le fondateur du Printemps Républicain… et l’auteur lui-même, qui se met en scène dans les derniers chapitres.
- Parce que cette écriture virtuose donne le tournis à force de manier les références littéraires, philosophiques et politiques. Alors bien sûr, les idées exprimées ne sont pas souvent compatibles, mais elles ne sont pas non plus toujours très crédibles.
- Parce qu’on ne remarque pas, en le lisant, que l’auteur est de gauche tant il est hautain et cynique avec les Socialistes. Cette satire politique peut même agacer par son air condescendant ou ses portraits froids voire glaçants, mais ses péripéties cocasses et ses sous-entendus raviront les amateurs du genre.
L’essentiel en 2 minutes
L’intrigue. Un apparatchik du PS mène dans un l’ombre un combat pour la laïcité. Son mouvement va faire imploser le parti.
Les personnages. Grémond l’éminence grise, Taillevent et Frayère les philosophes, Revêche, le patron de presse, Sauveterre l’écrivain, Véronique Bourny la journaliste, les éléphants du PS, le Chanoine devenu président et tout le microcosme politique français.
Les lieux. Essentiellement à Paris, mais aussi à Toulouse ou à Aurion.
L’époque. De 2015 à 2022.
L’auteur. Ecrivain, journaliste, chroniqueur radio, Aurélien Bellanger est un romancier ouvertement situé (très) à gauche, grand fan de Balzac et du Michel Houellebecq des débuts.
Ce livre a été lu comme une chronique politique entre fiction et réécriture de la réalité ; une lecture qui amusera ou agacera suivant ses opinions, truffée de références philosophiques et politiques ; une défense de la laïcité malgré tout, et un livre qui ambitionne, qui sait, de ressusciter le PS ?
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