Premier ministre : « Michel Barnier ne suscite pas d’inquiétude au RN »SportuneBébés et MamansMinutes Maison
Fumée blanche à , colère noire au . Après deux mois de tergiversations, de consultations, de coups de téléphone et de discussions, . Celui qui fut pour l’UE prendra ses fonctions dans l’après-midi pour préparer son gouvernement. Si ce choix a été plutôt bien accueilli par la majorité des formations politiques du centre à l’extrême droite, il a suscité la colère du Nouveau front populaire arrivé en tête aux législatives. Analyse du politologue Pascal Perrineau.
Le choix de Michel Barnier vous surprend-il ?
Pascal Perrineau : Oui et non. Le nom de n’a été évoqué que très récemment. En cela, . Mais si on regarde ce qu’il représente politiquement, alors cela n’a rien d’étonnant. Depuis plusieurs jours, on notait que le choix s’orientait vers un homme de droite, capable de rassembler jusqu’au camp présidentiel, voire jusqu’à la gauche modérée. Le cherchait manifestement quelqu’un avec une surface politique suffisante pour faire une coalition nationale. En cela, nommer Michel Barnier à Matignon n’a rien de très surprenant.
Quels éléments ont, selon vous, pu faire pencher la balance en sa faveur ?
D’abord, c’est un homme de métier. Il a quasiment occupé tous les métiers politiques : élu local, député, ministre, etc. Il a occupé des fonctions importantes au niveau européen : c’est l’homme du Brexit, ce qui lui a donné une excellente image sur le plan international. Ce n’est pas anodin. C’est également quelqu’un qui bénéficie d’une bonne image, il est considéré comme étant un homme droit. Il est gaulliste et l’est resté. Enfin, il est porteur d’une certaine rigueur, or on risque d’en avoir besoin.
Mais Michel Barnier est issu des Républicains. Or, cette formation politique est arrivée derrière le Nouveau front populaire, Renaissance et le Rassemblement national…
Ce qu’on connaissait a changé. Nous ne sommes pas dans une cohabitation classique, nous sommes désormais dans un régime parlementaire. Le NFP est une alliance de plusieurs groupes et s’il est arrivé en tête, il n’a pas la majorité absolue. D’où la volonté de chercher un homme capable de chercher une coalition. Finalement, le parti duquel il est issu importe relativement peu. Cela me fait penser aux partis charnières sous la IVe République : de petites formations pouvaient être au cœur des négociations pour leur capacité à faire des coalitions.
Pensez-vous qu’il y aura une motion de censure ?
C’est impossible à dire tant qu’il n’y a pas de gouvernement. Cela dépendra notamment de ses choix et de sa capacité à faire un gouvernement de compromis. Mais en l’état, on note qu’il ne suscite pas d’inquiétude au RN [le parti a déjà annoncé qu’il ne voterait pas de motion de censure]. Seul, le NFP n’a pas suffisamment de députés pour le destituer.
Combien de temps peut prendre la formation du gouvernement ?
Je pense au moins une ou deux semaines le temps de trouver les équilibres politiques. Il y aura ensuite son discours de politique générale devant l’Assemblée. Engagera-t-il sa confiance ? Il n’y est pas obligé.