Pourquoi une mutuelle « non responsable » peut être intéressante pour les seniorsSportuneBébés et MamansMinutes Maison
La couverture représente un poste de budget conséquent pour les seniors. De fait, non seulement les besoins médicaux augmentent avec l’âge, mais le coût des complémentaires santé également, sans compter l’ galopante à l’œuvre sur le marché… Maîtriser sa facture est ainsi un véritable jeu d’équilibriste pour les retraités. À l’heure de comparer soigneusement les offres, il peut alors être tentant de rogner sur certaines garanties que l’on estime moins utiles pour limiter le coût.
Explosion tarifaire
S’il existe un vaste choix d’ santé estampillées seniors, la grande majorité est des contrats dits « responsables », c’est-à-dire qu’ils obéissent à un strict cahier des charges défini par la loi. Respect du parcours de soins coordonnés sous peine de pénalité, plafonnement des remboursements, limitation des dépassements d’honoraires, participation forfaitaire et application du 100 % santé qui permet un zéro reste à charge pour un panier de soins dentaire, d’optique et de prothèses auditives, font partie de ce package réglementaire.
Le problème, c’est que ces contrats coûtent de plus en plus cher… Après la généralisation de la couverture collective en entreprise en 2016, c’est l’intégration du 100 % Santé en 2020 qui a alourdi la sinistralité et s’est répercutée sur les cotisations. « Cette mesure a entraîné une explosion de consommation de l’ordre de 40 % pour les prothèses dentaires et de 60 % pour les prothèses auditives selon une étude de la Drees », nous explique Myriam Saada, directrice de l’offre pour le courtier grossiste Solly Azar. Tout récemment, Josette Guéniau, directrice de l’observatoire santé et innovation de l’Institut Sapiens, dressait le même constat auprès de L’Argus de l’assurance en arguant que cette réforme « pèse sur les niveaux de cotisations ».
Les factures des assurés ont ainsi flambé de + 7,1 % en 2023 et + 8,1 % en moyenne pour 2024 d’après l’estimation de la Fédération nationale de la Mutualité française. Un chiffre d’ailleurs revu à la hausse par l’UFC-Que Choisir qui cette année…
L’alternative à bas coût
Pour pallier la hausse de prix, les assureurs mettent alors en avant une alternative : les contrats dits « non responsables ». Logiquement, on parle ici des formules qui ne respectent pas le fameux package légal. Si ces offres suivent tout de même des standards de prise en charge, elles sont bien moins encadrées et peuvent dès lors répondre à des besoins spécifiques. Les clients aisés y recourent notamment pour profiter d’une couverture « premium » intégrant des remboursements supérieurs aux limitations légales. Mais ces contrats non responsables permettent surtout de diminuer le coût des cotisations, en réduisant la prise en charge.
« Les garanties varient selon les assureurs. Certains proposent par exemple des formules uniquement centrées sur les frais d’hospitalisation », évoque Myriam Saada. Solly Azar a pour sa part lancé au mois de mai une offre non responsable quasi en tous points identique au package responsable, à ceci près que « le panier 100 % Santé a été remplacé par des forfaits classiques de remboursement plafonnés, comme c’était le cas avant la réforme ». Le public visé ? « Les seniors modestes qui n’arrivent plus à faire face aux cotisations d’un contrat responsable. » Cette formule est en effet facturée 20 % de moins que son équivalent intégrant le 100 % Santé. Un compromis intéressant dans la mesure où ce ne sont pas l’optique, l’audio et les soins dentaires qui suscitent le plus de dépenses à partir de 65 ans mais bien la pharmacie, l’hospitalisation et les consultations médicales.