Botulisme : Repas de famille, pesto… Ce que l’on sait des cinq cas potentiels actuellement en réanimationSportuneBébés et MamansMinutes Maison

Une nouvelle suspicion de . Cinq personnes sont en réanimation au centre hospitalier de après avoir ingéré des conserves de pesto à l’ail des ours, a annoncé mardi Patrice Latron, le préfet d’Indre-et-Loire.

En tout, 600 bocaux sont recherchés à travers la France. Une enquête alimentaire ainsi qu’une enquête judiciaire ont été ouvertes. En quoi consiste le botulisme ? Quels sont les symptômes ? Quels bocaux sont potentiellement contaminés ? On vous explique tout.

Quelle est cette maladie ?

Le botulisme est une affection neurologique rare et grave provoquée par une toxine très puissante produite par une bactérie qui se développe notamment dans , faute de stérilisation suffisante. « La maladie se déclare généralement de 12 à 72 heures après la consommation d’un aliment contaminé et provoque des symptômes avec une sévérité variable », explique le ministère de la Santé.

Parmi eux : des troubles digestifs pouvant être fugaces, comme des douleurs abdominales, des nausées, des vomissements et une diarrhée, mais aussi une atteinte oculaire avec un défaut d’accommodation, une vision floue ou double, une sécheresse de la bouche accompagnée d’un défaut de déglutition voire d’élocution ou encore des symptômes neurologiques comme des fausses routes et une paralysie plus ou moins forte des muscles. Il n’y a habituellement pas de fièvre. Le botulisme est mortel dans 5 à 10 % des cas. « La grande majorité des malades pris en charge sans délai guérissent sans séquelle, mais la durée du traitement et de la convalescence peut durer plusieurs mois », explique le ministère de la Santé.

En France, cette maladie est rare. Depuis 1980, entre 20 et 30 foyers sont touchés par an, impliquant le plus souvent chacun un à trois malades. En septembre 2023, seize clients, dont une femme qui en est décédée, dans un restaurant touristique du centre de Bordeaux.

Dans quel état se trouvent les malades ?

« Deux couples se sont présentés aux urgences samedi » et une cinquième personne dimanche après avoir participé à un même « repas d’anniversaire », a indiqué Patrice Latron lors d’un point presse. Les patients, tous majeurs, « sont actuellement en réanimation, conscients, intubés, ventilés » au centre hospitalier de Tours, a-t-il précisé.

« Sur la base d’indices convergents », les autorités sanitaires suspectent des cas de botulisme liés à l’ingestion « d’un produit qui s’appelle "Ô p’tits Oignons", qui est un pesto à l’ail des ours, produit en Touraine », a ajouté le préfet. Ce produit est « fortement suspecté d’être à l’origine de cette contamination », qui peut être mortelle, a-t-il souligné.

« Les restes alimentaires de ce repas, et notamment le pesto à l’ail des Ours fabriqué par un producteur local, ont été envoyés à l’Institut Pasteur pour être analysés », fait savoir le ministère de la Santé dans un communiqué. « Les résultats sont attendus dans les deux jours. » La priorité est désormais de « valider scientifiquement l’hypothèse du botulisme et puis de leur assurer le meilleur traitement possible », a insisté le préfet.

Quels bocaux sont concernés ?

Pour éviter que d’autres personnes ne consomment le produit, 600 bocaux sont recherchés dans toute la France. Il s’agit donc d’un pesto à l’ail des ours en conserve nommé "Ô p’tits Oignons", produit en Touraine et commercialisé à l’occasion de quatre fêtes ou foires organisées dans le département entre fin mars et septembre, a indiqué le préfet.

Des investigations ont été menées auprès du producteur de ces conserves par la Direction départementale de la protection des populations d’Indre-et-Loire. « Les conditions artisanales de production ne permettant pas de garantir la stérilisation des bocaux, un rappel de l’ensemble des bocaux fabriqués a donc été décidé immédiatement par précaution (toutes dates de fabrication, toutes dates limites d’utilisation optimale) », fait savoir le ministère de la Santé.

Que faire si je détiens ces conserves ?

« Les personnes qui détiendraient encore ces produits sont invitées à ne pas les consommer, à ne pas les ouvrir, et à les jeter », a ajouté le préfet.

Les personnes qui auraient consommé ce pesto sont, elles, appelées à la plus grande vigilance et à consulter un médecin en cas de symptômes en mentionnant cette alerte.