Fièvre catarrhale : « On est sous tension »... Dans le Nord, un laboratoire sur la piste de l'épidémieSportuneBébés et MamansMinutes Maison
«Aujourd’hui encore, on a reçu 80 échantillons à analyser. » Anne Fruchart est technicienne au laboratoire départemental , à Villeneuve d'Ascq, près de Lille. Depuis plus d’un mois, la surveillance de la (FCO) est entre ses mains et celles de son collègue François Rénaux.
Car la maladie gagne du terrain. Inexorablement. Dans le Nord, où le premier cas a été détecté le 7 août sur le sol français, près de 400 élevages (un tiers , deux tiers de bovins et une dizaine de caprins) sont désormais touchés par la FCO de sérotype 3, arrivée depuis la Belgique. Le Nord reste le département le plus touché par cette crise sanitaire qui fait des dégâts dans les .
« Une course contre la montre »
Faire un travail de dépistage est donc primordial pour ce laboratoire géré par le conseil départemental. C’est ici, dans ce vieux bâtiment des années 1980, coincé au bout d’une impasse, que transitent tous les tests sanguins PCR chargés de déceler la présence de la maladie chez les ovins, mais aussi les bovins.
« La FCO se répand très vite, c’est un peu une course contre la montre », reconnaît Patrick Valois, vice-président du département du Nord chargé des affaires agricoles. Ainsi, depuis le 1er août, près de 700 bêtes ont été testées dans tout le département. Les échantillons ont été traités par les deux techniciens, seuls habilités à le faire. « Les habilitations sont difficiles et longues à obtenir. Le temps de faire les démarches, l’épidémie sera terminée », précise Alain Lemaire, directeur du laboratoire.
Le premier cas de FCO a été décelé le 7 août dans ce laboratoire qui a aussitôt instauré le branle-bas de combat. « On est sous tension, mais pas débordés. Nous sommes habitués à gérer les situations de crise », souligne encore le directeur.
Un test pris en charge par l’administration
En 2007, une précédente épizootie de FCO avait touché plus de 15.000 foyers en France parmi les élevages. « Il faut être le plus réactif possible car la mortalité peut atteindre 30 % d’un cheptel chez les ovins et il y a une perte de rendement pour ceux qui guérissent, explique Patrick Valois. Le laboratoire assure une réponse 24 ou 48 heures après le dépôt d’un échantillon de sang. »
Chaque échantillon coûte de 35 euros, s’il est négatif, à 60 euros, s’il est positif. Un coût supplémentaire qui pourrait effrayer les éleveurs. Pour les aider à affronter cette nouvelle épizootie, la direction départementale de la Protection des populations (DDPP) du Nord prend en charge trois analyses par élevage. Aujourd’hui, plus de 85 % de ces échantillons se révèlent positifs, après un travail d'analyse qui demande une attention minutieuse. « Il faut préparer chaque échantillon avec extraction du génome qui est alors soumis à une réaction chimique », raconte François Rénaux.
Prioriser les élevages pour la campagne de vaccination
Si l’analyse se traduit par une courbe fluorescente, l’échantillon est positif, ce qui signifie que l’animal est atteint de FCO. « L’élevage sera alors priorisé pour accéder », indique Patrick Valois. Sauf que la campagne de vaccination tarde à se mettre en place, selon les éleveurs.
D’autant que d’après Anne Fruchart, « cette épidémie est loin d’être terminée ». Le rythme des tests ne va donc pas ralentir de sitôt. « Les moucherons qui infectent le bétail n’aiment pas beaucoup le froid, on devrait donc être débarrassé de cette épidémie dès que les températures vont fortement baisser », assure Alain Lemaire. Reste, pour les éleveurs à voir la campagne de vaccination s’accélérer ou à espérer une arrivée rapide de l’hiver.