Médecine : Les doyens jugent l’objectif gouvernemental de 16.000 étudiants en 2027 « pas réaliste »SportuneBébés et MamansMinutes Maison
L’objectif affiché par l’ex-Premier ministre de passer de 10.800 à 16.000 étudiants en 2e année de d’ici à 2027 n’est « pas réaliste », cette « augmentation massive » nécessitant « cinq à dix ans », a estimé jeudi Benoit Veber, le président de la Conférence des doyens de médecine.
En avril, avait annoncé une série de mesures pour faire face à la pénurie croissante de médecins en France. Il avait notamment promis de recruter 12.000 étudiants en médecine en 2e année dès 2025 – au lieu de 10.800 en 2023 – puis 16.000 à partir de 2027.
Un objectif non réaliste
« C’était juste pas réaliste. C’est une montée en charge qui doit se faire sur cinq à dix ans », a expliqué Benoit Veber. « Tout le monde s’accorde » sur le fait qu’il faut « former plus de médecins » et « on accompagnera cette augmentation, mais dans une vision pluriannuelle, avec un étalement de celle-ci, pour maintenir la qualité de formation », a-t-il dit, appelant l’ à accompagner les facultés, « en termes de moyens » humains et financiers.
« On ne forme pas des universitaires d’un coup de cuillère à pot. Il faut du temps pour avoir des professeurs et des maîtres de conférences capables d’encadrer correctement nos étudiants », a-t-il poursuivi. Le rythme de montée en charge dépendra « des moyens qui seront affectés », a-t-il ajouté.
Des structures saturées
Les effectifs d’étudiants ont déjà augmenté de 20 % en quatre ans, a rappelé Benoit Veber, et les facultés « sont clairement saturées ». « Les Bibliothèques universitaires sont trop petites, les Crous sont trop petits, les amphis sont trop petits et les petites salles pour faire de l’enseignement par petits groupes, il n’y en a plus assez », a-t-il énuméré.
Les formations sont enfin « très professionnalisantes » et « se font vite en alternance, c’est-à-dire en stage », a-t-il ajouté. « Il faut nous laisser le temps, a-t-il plaidé, souhaitant s’appuyer, outre les centres hospitaliers universitaires qui resteront le vaisseau amiral de la formation », sur un certain nombre d’autres lieux de stages « publics et éventuellement privés » dans lesquels « il faudra former » les futurs maîtres de stage.