Urgences : « Il n’est plus viable de maintenir tous les services », déplorent les médecins urgentistesSportuneBébés et MamansMinutes Maison
Après un troisième été très difficile, le constat est clair : du pays connaissent une « dégradation inexorable » de leur fonctionnement, selon le principal syndicat de médecins qui propose de revoir l’organisation territoriale de ces services.
« Le fonctionnement en mode dégradé est devenu habituel », avec « moins de médecins présents pour accueillir un nombre de patients toujours plus important, moins de médecins dans les Smur (ambulances avec médecin pour les urgences vitales), moins de lits pour hospitaliser les patients à partir des services d’urgence », déplore le , chiffres à l’appui.
Selon le syndicat, 61 % des services d’urgences répondants ont dû fermer au moins une ligne médicale (équipe de soins) pendant l’été, contre 57 % l’an dernier. Côté Smur, Samu Urgences de France a comptabilisé 174 fermetures de lignes, contre 166 l’an dernier.
Réviser le « maillage territorial »
Face à la rareté des médecins urgentistes, il serait donc nécessaire de « réviser le maillage territorial » des urgences, estime le syndicat, pour qui « il n’est plus viable de maintenir tous les services d’urgences » actuels. Comment ? En faisant évoluer certains services existants en « antenne de médecine d’urgence » (douze heures par jour d’ouverture seulement), tandis que d’autres pourraient être « regroupés », « pour consolider les équipes sur des sites facilement accessibles à la population », indique-t-il. En revanche, il faut maintenir un maillage d’équipe Smur suffisant pour que, sur tout le territoire, les urgences vitales puissent être traitées à temps.
Des réorganisations ont déjà lieu, par exemple en Mayenne, ou les urgences du centre hospitalier de – le chef-lieu de ce département rural de 305.000 habitants – n’arrivent pas à recruter suffisamment d’urgentistes pour parvenir à fonctionner normalement 24 h/24, 7 j/7. La direction de l’hôpital a proposé que la régulation médicale du Samu de la pendant la nuit soit parfois assurée par le département voisin du , pour libérer du temps aux urgentistes locaux. La mesure a suscité une levée de boucliers sur place. Samu Urgences de France est chargé d’une médiation pour tenter de trouver une solution, a-t-il indiqué.
Manque de lits en aval
Le problème de l’engorgement estival n’est toutefois de médecins urgentistes, souligne le syndicat. Selon son étude, les services d’urgences ont aussi de plus en plus de mal à trouver des lits en aval pour hospitaliser leurs patients. Par exemple, 23 % des établissements étudiés ont fermé plus de lits de réanimation que d’habitude cet été, et 65 % des établissements ont fermé plus de lits en médecine ou chirurgie que les étés précédents.