Virus mpox : Efficacité, vaccins disponibles, personnes éligibles… Que sait-on de la vaccination proposée ?SportuneBébés et MamansMinutes Maison
Une épidémie d’abord localisée. Qui s’est étendue aux pays voisins. Avant l’apparition de cas sporadiques à travers le monde. Et aujourd’hui, la peur d’être face à la prochaine pandémie qui échapperait à tout contrôle. En quelques jours, le virus mpox, anciennement appelé variole du singe, sème un début de panique internationale. La recrudescence du mpox en (RDC), portée par une , qui touche aussi le Burundi, le Kenya, le Rwanda et l’Ouganda, a incité l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à décréter le 14 août une urgence de santé publique de portée internationale, l’alerte sanitaire du niveau le plus élevé.
Après l’importation de cas en Europe de voyageurs revenus d’Afrique, les autorités sanitaires françaises ont pris les devants en pour faire face au risque, « et de nombreux autres seront disponibles », a indiqué mardi le Premier ministre démissionnaire . Qui est concerné par cette campagne d’immunisation déployée dans l’Hexagone ? Quel est le vaccin administré et est-il efficace ?
« Tester et vacciner »
« Nous nous tenons prêts à faire face à tous les scénarios et à tous les risques », a écrit le chef du gouvernement sur X (ex-twitter). Vendredi, il avait annoncé le placement du système de santé français en « état de vigilance maximale », et une nouvelle réunion s’est tenue à Matignon lundi après-midi.
A ce jour, aucune contamination par le clade 1, plus mortel et virulent que le clade 2, n’a encore été recensée en France, a précisé le gouvernement dans la soirée. Mais les autorités sanitaires s’y préparent. Dans une interview à , le ministre démissionnaire délégué à la Santé Frédéric Valletoux a dit s’attendre à ce que des « cas sporadiques » du nouveau variant de mpox « apparaissent, et sans doute prochainement » en France.
L’Institut Pasteur s’est ainsi dit prêt lundi à « tester et vacciner les patients à la demande des autorités » françaises. Le centre médical de l’Institut Pasteur, spécialisé en médecine du voyage, qui avait pris en charge des patients atteints de mpox lors de la précédente épidémie en 2022, « a déclenché son protocole interne lui permettant de tester les patients présentant des symptômes évocateurs de mpox (…) dans des conditions optimales de sécurité ». Et « depuis ce week-end, après activation par la (DGS), la cellule d’intervention biologique d’urgence (CIBU) de analyse, sur demande des autorités sanitaires, les prélèvements suspects », a précisé l’Institut.
Qui est concerné par la vaccination ?
« L », a rassuré mardi le directeur Europe de l’OMS, Hans Kluge, et « nous ne recommandons pas la vaccination de masse. Nous recommandons d’utiliser les vaccins en cas d’épidémie pour les groupes les plus à risque ». Vacciner le grand public n’est donc pas à l’ordre du jour pour les autorités sanitaires, qui prévoient une campagne ciblée. Mais « la HAS rappelle que les vaccins sont le moyen le plus efficace de lutter contre une épidémie liée à un orthopoxvirus », famille à laquelle appartient mpox.
Dans son dernier avis datant de janvier 2023, la Haute autorité de santé (HAS) recommandait la vaccination uniquement pour les personnes ayant été en contact avec des malades si le nombre de cas restaient « isolés ou dispersés ». Mais « si les cas sont nombreux et simultanés sur le territoire, la HAS recommande en supplément la vaccination préventive des personnes à haut risque d’exposition et des personnels de santé amenés à prendre en charge, diagnostiquer, traiter, ou vacciner des cas ou des personnes-contact », ajoute-t-elle.
Il y a deux ans, avait « maîtrisé le mpox grâce à un engagement direct auprès des communautés les plus touchées, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes », a précisé Hans Kluge, rappelant que le risque pour la population générale est « faible ». Mais aujourd’hui, la stratégie vaccinale pourrait vite évoluer. « A ma demande, le ministère de la Santé a saisi la HAS pour mettre à jour, d’ici fin août, ses recommandations vaccinales », a précisé Gabriel Attal.
Des vaccins disponibles
Quel les personnes éligibles vont-elles recevoir ? Selon l’OMS, deux vaccins ont déjà été utilisés ces dernières années : le MVA-BN, du laboratoire pharmaceutique danois Bavarian Nordic, et le LC16, produit pour le compte du gouvernement japonais. « L’utilisation de deux vaccins dits de "troisième génération" produits par la firme Bavarian Nordic est recommandée par la HAS dans le cadre de la stratégie vaccinale réactive en post-exposition et en préexposition pour les personnes les plus à risque d’exposition, explique l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Ces deux vaccins sont identiques en termes d’efficacité et de profil de tolérance ». Il existe un troisième vaccin, a indiqué un porte-parole de l’OMS à Genève, Tarik Jasarevic : l’ACAM2000, que le Groupe consultatif stratégique d’experts sur la vaccination (SAGE), un comité de l’OMS, recommande « au cas où le MVA-BN et le LC16 ne seraient pas disponibles ».
Ces vaccins sont-ils efficaces ? « Environ 150.000 personnes » ont été vaccinées en France sur les trois dernières années, suite à la vague épidémique du clade 2 de 2022, mais « il est trop pour tôt pour avoir des certitudes sur le niveau d’efficacité des vaccins » sur le nouveau variant, a expliqué . Toutefois, « puisque l’efficacité de ces vaccins a été démontrée durant l’épidémie de 2022 qui a touché la France, il y a lieu de penser qu’ils seront efficaces aussi sur cette nouvelle souche qui sévit », rassure le Pr Yazdan Yazdanpanah, chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l’Hôpital Bichat à Paris et directeur de l’.
De son côté, le gouvernement précise que le numéro du « Mpox info service » (08 01 90 80 69), service téléphonique d’information gratuit, est « ouvert tous les jours de 8 heures à 23 heures ».