Mais c’est quoi le syndrome de la fesse morte ? Et en souffrez-vous ?SportuneBébés et MamansMinutes Maison
Il porte un nom flippant. Il est un mal des temps modernes. Et il en veut à notre postérieur. Après le mal de dos, dont nous sommes nombreux et nombreuses à souffrir, vous apprendrez qu’il est possible d’avoir « syndrome de la fesse morte ». Un syndrome qui touche les personnes , en particulier celles qui passent huit heures par jour assises sur une chaise de bureau.
Rassurez-vous, même si vous en souffrez, vos fesses ne vont pas mourir. Mais peut-être qu’elles souffrent d’une amnésie et ont besoin d’un traitement adapté. Vous n’y comprenez rien ? Vous vous demandez quels sont les symptômes de ce syndrome de la fesse morte ? Comment savoir si vous en souffrez ? Et s’il est possible d’y remédier ? 20 Minutes vous explique tout.
Un effet direct de la sédentarité
Que ce soit au bureau ou en télétravail, nombreux sont celles et ceux qui passent toutes leurs journées en position assise. Et si on n’est pas d’une nature sportive et que l’on a tendance à prendre la voiture même pour aller acheter une baguette, cela n’arrange rien à l’affaire. Or, « en France, plus d’un tiers des adultes cumulent un niveau de sédentarité élevé et une activité physique insuffisante », rappelle l’Anses.
Mais comment en arrive-t-on à développer ce syndrome de la fesse morte ? « Il semble y avoir des problèmes lorsque les gens restent assis pendant une longue période. Il ne s’agit pas de rester assis pendant une seule journée, pendant quelques heures, a indiqué au média irlandais le Dr Kenneth Monaghan, physiothérapeute clinicien, spécialiste en musculosquelettique et chargé de cours en sciences de la santé et en physiologie à l’Université technologique de l’Atlantique. Il s’agit de personnes qui restent assises en permanence à un bureau ou derrière un écran d’ordinateur pendant des jours, des semaines, voire des mois, tout au long de leur vie ». Soit, en temps cumulé, des années entières passées en position assise.
Une « amnésie fessière »
Et pour nos muscles fessiers, ce combo position assise et manque d’activité physique n’est pas bon. Et il a des effets délétères sur l’ensemble du corps. Ainsi, ce syndrome de la fesse morte, aussi baptisé « amnésie des fessiers », se traduit par le fait que les muscles fessiers trop peu sollicités « oublient » comment entrer en mouvement. Selon le scientifique irlandais, « les habitants de cette partie du monde [l’Occident] connaissent probablement la désactivation fessière ou la tendinopathie fessière », avance-t-il.
Côté anatomie, « les muscles fessiers sont constitués de trois muscles situés dans vos fesses et ils absorbent les chocs lorsque vous faites un pas, lorsque vous marchez ou courez, détaille-t-il. Ils sont également responsables du contrôle de votre bassin et de certains mouvements de votre dos, ils travaillent donc tout le temps, en particulier lorsque vous êtes debout ou que vous faites des activités en position assise ».
Des répercussions sur l’ensemble du corps
Comment savoir si on en souffre ? C’est simple : on le sait si on expérimente les effets délétères de la sédentarité. « Il y a une relation entre le fait de rester assis et la fréquence de phénomènes douloureux tels que les lombalgies et les sciatiques, explique le Dr Fabrice Kuhn, médecin du sport, spécialiste de la nutrition d’endurance et auteur de (éd. Thierry Souccar). D’ailleurs souvent, quand les gens ont des lombalgies, ils ont peur de faire du sport alors qu’au contraire, cela les soulagerait ».
En pratique, « si on reste assis, tous les muscles érecteurs – les muscles de la posture – ne travaillent pas, poursuit le médecin du sport. Il y a donc les muscles fessiers, mais aussi les lombaires ou encore les muscles abdominaux qui ne travaillent pas. Dès lors, tout se désadapte, on perd en tonicité et en efficacité à travailler. Conséquence : le métabolisme diminue et les muscles sont moins capables de produire d’efforts. Ils perdent en endurance et en force, ce qui est très mauvais ».
Et les effets délétères font boule de neige : « cela entraîne des répercussions locomotrices, comme des lombalgies et des sciatiques, mais aussi des répercussions organiques, avec un surrisque de développer des maladies de civilisation : maladies cardiovasculaires, neurodégénératives ou encore , insiste le Dr Kuhn. Tout cela est lié à la sédentarité, et au fait d’être assis trop longtemps ».
Bouger dès qu’on peut
Mais ce syndrome de la fesse morte n’est heureusement pas une fatalité. « Le plus important, c’est la mobilité, le pire c’est d’être assis, martèle le Dr Kuhn. Ce syndrome de la fesse morte soulève un problème musculaire, donc pour compenser, on commence par se lever régulièrement dans la journée, pour aller faire quelques pas toutes les heures et . Car cette inactivité pose un problème d’ordre mécanique, que l’on peut corriger facilement avec de la musculation, prescrit le médecin du sport. Le mot peut effrayer certain, mais quelques petits exercices simples peuvent être faits en quelques minutes à la maison : comme faire le pont en soulevant les fesses, le refaire sur une jambe ou encore monter les escaliers ».
Mais qui dit syndrome de la fesse morte, dit problème global : « si les fesses ne vont pas bien, c’est que le reste ne va pas bien non plus, souligne le Dr Kuhn. Et comme on est un corps complet et pas seulement un fessier, il faut tout faire travailler ». Pas besoin de se préparer un programme olympique (que l’on ne tiendrai pas dans la durée, « il faut se dire que chaque minute d’ pour le corps, et qu’on ne peut que progresser. Même durant la journée : on peut téléphoner en marchant, aller se promener quelques minutes après le repas. Et, si on le peut, essayer d’atteindre les recommandations de l’OMS de 150 minutes d’effort par semaine. Et si c’est moins, toujours c’est mieux que rien. L’important, c’est de trouver une activité qui nous fait plaisir ».
Et votre corps vous remerciera. Lutter contre le syndrome de la fesse morte, donc et l’inactivité physique n’a que des bienfaits : « un des problèmes de l’âge est que l’on perd de la masse musculaire notamment au niveau des membres inférieurs, indique le Dr Kuhn. Or, plus on perd en masse musculaire, plus on meurt tôt, parce qu’on ne tient plus sur ses jambes et que l’on a un risque plus élevé de chutes. Alors qu’en musclant ses fesses, et le reste des muscles du corps, on crée de la masse musculaire, qui consomme de l’énergie et lutte ainsi contre le surpoids, pourvoyeur de maladies. C’est donc un élément clé d’une longue vie en bonne santé ».