Mort de Michel Blanc : Qu’est-ce que le choc anaphylactique, qui a emporté l’acteur ?SportuneBébés et MamansMinutes Maison
Le monde du cinéma s’est réveillé en deuil ce vendredi. Michel Blanc, inoubliable dans « Les Bronzés », dans la nuit de jeudi à vendredi. Acteur majeur du cinéma comique dans les années 1980, il s’était ensuite orienté vers des rôles dramatiques et une carrière de réalisateur.
L’acteur aurait, selon les informations de , succombé à un malaise cardiaque causé par un choc anaphylactique. De quoi s’agit-il ? 20 Minutes vous explique ce que l’on sait de ce type de réactions allergiques graves et potentiellement mortelles.
Les formes les plus sévères d’allergies
Comme le rapportent nos confrères, Michel Blanc serait décédé des suites d’un choc anaphylactique qui se serait manifesté par un . « L’anaphylaxie est la manifestation la plus sévère de l’allergie : elle correspond à une réaction généralisée, à risque de récidive, expose l’Inserm. Près de 5 % des allergiques sont concernés par ce type de réaction. Le choc anaphylactique est lui-même la forme la plus sévère de l’anaphylaxie. Potentiellement mortel, il constitue une urgence médicale absolue ».
Le choc anaphylactique « peut revêtir différentes formes cliniques », poursuit l’Inserm, dont « l’œdème de Quincke ». Il « se déclenche sous l’effet de certaines substances sécrétées par l’organisme en réaction à une exposition du corps à un élément extérieur, explique l’Assurance maladie. Celles-ci circulent dans les vaisseaux sanguins, qui deviennent plus perméables. Le passage accru de liquide des vaisseaux vers les tissus est responsable d’un gonflement de ces tissus ». Une réaction qui peut être très rapide, mais « souvent associé à des images impressionnantes lorsqu’il touche certains tissus mous du visage (lèvres, paupières gonflées…), l’œdème ne provoque pas systématiquement une asphyxie lorsqu’il se présente de façon isolée, précise . Mais l’œdème laryngé, c’est-à-dire qui touche le larynx (la gorge) représente un danger car il peut provoquer une asphyxie. C’est le signe d’une réaction sévère ». Et « une atteinte de la glotte pourrait provoquer un étouffement ». Comment reconnaître un œdème grave ? « En cas de voix rauque, de gêne à respirer, d’un gonflement de la langue, d’un goût métallique dans la bouche ou d’une salivation importante ».
Un produit de contraste en cause ?
Dans quelles circonstances Michel Blanc a-t-il eu un choc anaphylactique ? Toujours selon nos confrères de BFMTV, c’est à la suite d’un examen médical au cours duquel il s’est vu injecter un produit de contraste que Michel Blanc aurait fait cette réaction, qui aurait provoqué dans la foulée un malaise cardiaque. Pour quels types d’examens en utilise-t-on ? « Les produits de contraste sont utilisés pour la réalisation de certains examens à visée diagnostique tels que scanner, IRM ou encore échographie », indique le Vidal, la bible du médicament. « Ils servent à augmenter artificiellement le contraste afin de mieux visualiser un organe ou une pathologie, complète (ANSM). Ils sont injectés le plus souvent par voie intraveineuse quelques minutes avant la réalisation de l’examen ».
Pour ce type d’examens, « un produit de contraste peut permettre de visualiser un vaisseau sanguin, de faire ressortir une tumeur au sein d’un tissu sain, etc., explique-t-on chez Bayer Radiology France, laboratoire pharmaceutique. Et si certains examens ne nécessitent pas d’administration de produit de contraste car le procédé d’imagerie permet une bonne visibilité des structures anatomiques, pour d’autres en revanche, l’administration de produit de contraste est nécessaire pour mettre en évidence ce que l’on cherche ».
« Ce que l’on redoute de pire »
Mais l’administration d’un produit de contraste est très strictement encadrée. Ainsi, « seul le médecin radiologue est habilité à décider s’il faut administrer ou non un produit de contraste et comment », poursuit le laboratoire. Pourquoi ? Parce que ces substances sont connues pour déclencher fréquemment des . Ainsi, « l’ANSM est régulièrement informée de la survenue de réactions d’hypersensibilité immédiate (HSI) avec les produits de contraste à visée diagnostique, indique l’agence du médicament. Ces réactions d’HSI, bien que rares, peuvent engager le pronostic vital et parfois être d’issue fatale ». Or, « tous les produits de contraste peuvent être à l’origine de réactions mineures ou parfois graves (choc anaphylactique), poursuit l’agence sanitaire. Et les réactions d’HSI sont souvent imprévisibles et peuvent survenir immédiatement après l’injection ».
« Les allergies aux produits de contraste ne sont pas fréquentes, mais elles peuvent être très sévères, souligne le Dr Sylvie Silcret-Grieux, allergologue. C’est ce que l’on redoute de pire avec ces produits. Il existe différents produits de contraste, dont certains qui contiennent de l’iode. Or, certains pensent à tort que c’est l’iode qui peut déclencher ces réactions allergiques graves mais ce n’est pas le cas, c’est une autre molécule présente dans les produits de contraste. Il n’y a pas d’allergie à l’iode ». Pour autant, « Inutile de voir un allergologue en amont d’un examen par imagerie pour savoir si on est allergique au produit de contraste, indique le Dr Silcret-Grieux. On ne fera un bilan que s’il y a déjà eu une réaction allergique. Les tests médicamenteux n’ont pas de valeur prédictive : on ne peut pas prévoir une future allergie, on ne peut que diagnostiquer une allergie qui a déjà eu lieu ».