Brosses à dents : Manuelles ou électriques, que choisir pour un sourire radieux (et une bonne santé bucco-dentaire) ?SportuneBébés et MamansMinutes Maison
72 % des Français se lavent les dents au moins deux fois par jour (sondage Doctolib/UFSBD en 2022) ; 56 % deux fois par jour et… 25 % une seule fois par jour ! Si la classique brosse à dents est la plus utilisée, de plus en plus de personnes cèdent à la tentation d’une .
On estime qu’il s’en vendrait ainsi 2,2 millions dans l’Hexagone chaque année. Ces modèles, qui peuvent être utilisés par toute la famille ne répondent pas tous à la même technologie. Et n’ont pas forcément les faveurs des professionnels, à l’image de Patrice Guiader, chirurgien-dentiste dans le Val-d’Oise, que 20 Minutes a interrogé…
Les manuelles : les basiques toujours fantastiques ?
De toutes les tailles, couleurs, pour les enfants et les adultes, avec ventouse pour qu’elles tiennent debout… il en existe des tonnes ! Il s’en écoulerait chaque année un peu moins de 300 millions dans nos supermarchés. Les Français en utiliseraient 2,4 par an contre six, recommandées par les dentistes qui préconisent un brossage soigneux de deux minutes deux fois par jour au minimum. Les brosses à poils souples sont aussi les plus recommandées car moins agressives pour l’émail dentaire et la gencive.
Reste que ces brosses représenteraient en France 1.200 tonnes de déchets par an ! Il existe cependant des modèles plus responsables, comme de la marque française Bioseptyl (oui, Edith, ils ont osé…), dont le manche (rose, donc) est en plastique recyclé et la tête jetable.
On peut aussi reporter son choix sur des brosses à dents en bambou avec des poils en nylon, plus naturelles et qui ne risquent pas de contenir dans leur structure du bisphénol A, comme celles en plastique. En circuit court on peut par exemple privilégier les brosses en bois français Bioseptyl fabriquées à Beauvais (environ 5 euros pièce).
L’avis du dentiste : « Le but du brossage est d’enlever la plaque dentaire, qui équivaut à la poussière qui se dépose sur le sol. La brosse la plus souple au monde suffit à bien nettoyer cette plaque, qui naturellement est toute molle. Si on ne la brosse pas, elle durcit et devient du tartre qui, lui, ne s’enlève pas avec une brosse à dents, mais par un dentiste. Les brosses médium ou dures n’ont finalement pas de sens. Elles se vendent bien car elles lissent les dents. On est dans l’illusion, car on a l’impression que les dents sont plus propres. »
Les oscillo-rotatives : efficacité et propreté ?
Ces brosses à dents électriques disposent d’une tête de brossage ronde qui tourne à haute vitesse : jusqu’à 48.800 mouvements chaque minute. Reconnues pour proposer un brossage plus « agressif » que celui des brosses à dents électriques soniques, elles donnent la sensation d’avoir une bouche bien propre après utilisation.
La plupart des BDE oscillo-rotatives disposent d’une minuterie intégrée. Toutes les 30 secondes, elles vibrent légèrement, indiquant à leur utilisateur qu’il peut, s’il effectue un brossage zone par zone (en haut à gauche ; en haut à droite ; en bas à gauche ; en bas à droite) en changer. D’autres intègrent également un capteur de pression qui alerte si l’on effectue un brossage un peu trop fort, qui pourrait attaquer l’émail.
La marque du groupe Procter & Gamble possède le quasi-monopole sur le marché de la brosse oscillo-rotative et propose des modèles dont le prix et les performances font le grand écart. De quelques dizaines d’euros pour un modèle d’entrée de gamme à… 520 euros (oui, le prix d’un iPhone SE !) pour le modèle iO Series 10, qui est connecté.
L’avis du dentiste : « La haute vitesse avec les brossettes, c’est tout ce qu’il ne faut pas ! Le but du brossage est, outre de supprimer les impuretés, d’enlever la plaque dentaire à proximité des gencives. Passer une brosse sur une gencive un peu irritée ou enflammée reste nécessaire, mais impossible avec du matériel agressif. Et de leur côté, les dentifrices abrasifs augmentent l’usure des dents en enlevant l’émail couche par couche. Plus on en enlève, plus les dents vont jaunir. »
Les soniques : razzia sur la plaque dentaire ?
Avec elles, pas de tête de brossage rotative, mais des brossettes qui vibrent à raison de 15.000 à 40.000 mouvements par minute. Certaines disposent de poils d’une finesse extrême (jusqu’à 0,02 micron) qui leur permet de parfaitement nettoyer les espaces inter dentaires et ce que l’on appelle les poches parodontales (espace qui se crée entre la dent et la gencive). Les BDE soniques ont ainsi plutôt bonne réputation auprès des personnes dont les gencives sont sensibles : leur brossage s’effectue avec davantage de douceur.
Petit inconvénient : les BDE soniques créent dans la bouche un mélange dentifrice/salive assez moussant qu’il peut être nécessaire de cracher en cours de brossage. Elles aussi intègrent un minuteur, voire un capteur de pression qui alerte en cas de brossage trop « appuyé ». Et même, pour certaines, des modes de brossage, comme Sensible, Blancheur, Polish…
Selon , qui se partage le gros du marché de la BDE sonique avec , un brossage sonique serait jusqu’à vingt fois plus efficace pour éliminer la plaque dentaire qu’un brossage avec une brosse manuelle. D’autres acteurs ont investi ce marché, comme , ou récemment les Français de . Comptez d’une trentaine d’euros à 250 euros environ pour une brosse à dents sonique.
L’avis du dentiste : « Je suis moins gêné par les brosses à dents soniques que par les oscillo-rotatives ; par celles qui vibrent, plutôt que par celles qui tournent. Mais elles ne font rien de plus que l’équivalent d’un bon brossage avec une brosse manuelle souple. Imagine-t-on passer sur le sol un balai qui vibre pour ramasser la poussière ? Il y a beaucoup de marketing derrière tout cela. En revanche, pour les personnes ayant un problème physique, un bras dans le plâtre, pourquoi pas… »
Les hydropulseurs : hygiène dentaire pour tous ?
Sur secteur ou batterie, sédentaires ou pour le voyage, ces « mini Kärcher » pour l’hygiène bucco-dentaire projettent un jet d’eau très fin et assez puissant qui, orienté entre les dents ou sur les gencives à l’aide d’une canule, permet de parfaire son hygiène bucco-dentaire.
Ils peuvent se révéler très efficaces auprès des ados qui disposent d’un appareil dans lequel les résidus alimentaires trouvent refuge. Mais aussi des personnes équipées d’une couronne, d’un implant ou d’un bridge. Pour les gencives sensibles, certains modèles projettent un mélange d’eau et de microbulles d’air qui participeraient elles aussi à la lutte contre les bactéries.
Autre intérêt, et non des moindres, la lutte contre les infections du tissu de la gencive dû à une inflammation chronique. Et la préservation d’une meilleure haleine ! L’usage d’un hydropulseur est souvent peu ragoûtant, puisqu’il faut évacuer simultanément l’eau à mesure qu’elle est projetée dans la bouche en la crachant. Panasonic, Philips Sonicare, mais aussi Neopulse, Oral-B… et même Xiaomi proposent des hydropulseurs, souvent vendus entre 50 et 80 euros.
L’avis du dentiste : « L’hydropulseur peut être très utile, mais dans des cas précis : pour les appareils d’orthodontie ou les bridges, afin de supprimer des résidus d’aliments et des détritus qui se coincent entre les dents. Mais l’utilisation de l’hydropulseur ne se substitue pas au brossage. Et pour quelqu’un qui n’a pas de débris qui se logent entre les dents, il ne sert à rien. »