Qui de la grippe ou du Covid-19 a fait le plus de décès l’an passé ?SportuneBébés et MamansMinutes Maison
Le une étude sur les causes principales de mortalité en France en 2022. Après les tumeurs et les maladies cardio-neurovasculaires, les maladies de l’appareil respiratoire (hors ) arrivent en 3e cause de décès tandis que le nombre de morts dus au Sars-CoV-2 est devenu la 5e cause de mortalité, après avoir diminué de près d’un tiers par rapport à 2021.
Pour 20 Minutes, Isabelle Parent du Châtelet, responsable d’unité infections respiratoires et vaccinations à , a analysé les dernières données concernant la et le Covid, notamment comme causes de mortalité lors de la saison 2023-2024.
Quels constats pouvons-nous faire à propos du nombre de morts de la grippe et du Covid, lors de la saison dernière ?
Parmi les 161.416 décès déclarés par certificat électronique de décès toutes causes, 1.862 [1,2 %] l’ont été avec une mention de grippe comme affection morbide ayant directement provoqué ou contribué au décès. Parmi eux, 88 % étaient âgés de 65 ans et plus. Concernant le Covid-19, 5.671 décès [3,5 %] ont été déclarés avec la mention de l’infection, dont 95 % étaient âgés de 65 ans ou plus. Il y a donc eu davantage de décès avec mention « Covid » que de décès avec mention « grippe ».
Cependant, les mentions des virus attribuables aux décès ne sont sans doute pas systématiques dans les certificats. Des travaux de modélisation avaient permis d’estimer un nombre de 9.000 à 10.000 décès annuels pour la grippe.
Pour précision, le bilan de Santé publique France, publié en avril 2024 qui présente ces données, mentionne que les données de mortalité issues de la certification électronique des décès, ne couvrent que 43 % de la mortalité nationale. Mais les décès qui surviennent à la suite des hospitalisations, ce qui est souvent le cas pour les deux infections mentionnées, représentent à peu près 66 % des décès.
Comment pouvons-nous expliquer ces tendances ?
Pour la grippe, la proportion de décès avec mention grippe est revenue à peu près à des niveaux de mortalité d’avant la pandémie de 2020. Et pour le Covid, la mortalité diminue. Le virus du Covid-19 continue de circuler, il n’est pas à des niveaux que l’on pouvait observer au démarrage de la pandémie, mais il est toujours là et il n’a pas vraiment de saisonnalité. On peut avoir des vagues au printemps, un peu avant l’été, à l’automne et puis, le voir revenir à l’hiver. Comme on peut le voir à travers les données d’hospitalisation par exemple pour les plus âgés, ça reste une infection qui a un impact en matière de santé publique et qu’on peut partiellement prévenir.
De quelles manières pouvons-nous prévenir au mieux ces infections ?
La vaccination et les gestes barrières (notamment le port du masque quand on a les symptômes et quand on est en contact de personnes à risques) sont les deux mesures phares de prévention. Donc, quand on , même en présence de symptômes, ça interpelle. Car ce n’est pas que pour le Covid, toutes les maladies qui se transmettent par voies respiratoires devraient entraîner le réflexe de porter un masque. C’était la leçon qu’on pensait retenue de la pandémie. Et visiblement, ce n’est pas complètement le cas. Pourtant, comme on l’a rappelé précédemment, le Sars-Cov2 sévit toute l’année. Il ne faut donc pas lever sa vigilance tant qu’il circule et ne pas minimiser ses conséquences.
. Et les données de couverture vaccinale pour la saison 2023-2024 étaient vraiment insuffisantes : 54 % des personnes qui ont 65 ans et plus, qui sont dans le public ciblé, se sont fait vacciner. Pour le Covid-19, pour ces mêmes personnes ciblées, la couverture vaccinale était de 30,2 %. Pour les personnes les plus fragiles (par exemple 80 ans et plus, résidents en Ehpad, immunodéprimés), il y a deux rendez-vous de vaccination contre le Covid-19 dans l’année du fait de l’absence de saisonnalité de la circulation du virus et du fait que les vaccins n’apportent pas une protection de longue durée.
Que répondez-vous aux personnes qui pensent que les vaccins ne servent à rien contre le Covid et la grippe ?
Le message important à faire passer c’est que les vaccins grippaux sont réévalués chaque année pour s’adapter au mieux aux virus qui pourraient circuler pendant la saison hivernale. Pour le Covid aussi, la production des vaccins est ajustée aux variants qui deviennent majoritaires. Ainsi, .
Pour information, pour la campagne de vaccination de 2023-2024, on était à une efficacité des vaccins grippaux autour de 53 %. Donc, même si ce n’est pas 100 % efficace, le vaccin permet quand même de réduire de 50 % le risque de contracter la grippe.