Quel est le salaire d’un(e) infirmier(e) en 2024 en France ?SportuneBébés et MamansMinutes Maison
En France, 740.000 infirmiers et infirmières exercent, formant le cœur battant du système de soin. Pourtant, derrière ce chiffre impressionnant se cache une réalité plus préoccupante : 44.970 postes restent vacants, selon la dernière étude BMO 2023 de Pôle emploi.
Près de 77 % de ces emplois peinent à être pourvus, freinés par les contraintes du métier, qu’il s’agisse des horaires ou de la répartition géographique. Dans nos régions, la situation est tout aussi complexe : 5.250 postes attendent en Auvergne-Rhône-Alpes, 4.000 en PACA et 3.700 dans le Grand-Est. Avec le vieillissement de la population, ces besoins ne feront que s’accentuer.
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Un métier en pleine transformation et promis à des évolutions
a consacré six minutes de son discours de politique générale à la santé, annonçant plusieurs mesures phares. Parmi elles, la hausse du nombre d’internes l’an prochain, la santé mentale comme grande cause nationale pour 2025 et une relance de la loi sur la fin de vie. Il a également présenté une réforme majeure pour les infirmiers, visant à élargir leur rôle et à mieux reconnaître leurs compétences.
Cette loi, initialement attendue au printemps 2023, réjouit Gaëlle Cannat, présidente du collectif des Infirmiers libéraux en colère, qui voit là une validation du travail déjà accompli par la profession et un pas vers une meilleure rémunération.
L’Ordre national des infirmiers se félicite, lui aussi, de cette réforme et appelle à la publication des décrets en attente pour concrétiser l’accès direct aux infirmières de pratique avancée (IPA), élargir leur droit à prescrire et officialiser le statut d’infirmier référent. Ces avancées offriraient aux infirmiers une plus grande autonomie.
Devenir infirmier : un métier aux nombreuses opportunités
Pour exercer le métier d’, il est nécessaire d’obtenir le diplôme d’État, délivré par l’un des 350 Instituts de formation en soins infirmiers (IFSI). Accessible dès le bac, cette de trois ans combine enseignements théoriques et stages pratiques. Désormais reconnue comme une licence dans l’Union européenne, elle permet également de travailler à l’étranger. Alliant rigueur, empathie et sens du contact humain, le métier place l’infirmier au cœur de la relation avec le patient et sa famille.
Les opportunités d’exercice varient selon la structure ou la spécialité. En milieu hospitalier, en libéral ou en prévention, les pratiques diffèrent. Les infirmiers en puériculture, par exemple, sont spécialisés dans les soins aux enfants et nouveau-nés, tandis que ceux en prévention veillent à améliorer les conditions de vie au sein des entreprises ou établissements publics, notamment en matière d’ et de sécurité.
Après quelques années d’expérience, des spécialisations comme infirmier anesthésiste ou infirmier de bloc opératoire deviennent accessibles. Ces métiers techniques, réservés aux titulaires d’un diplôme d’infirmier ou de sage-femme avec deux ans de pratique, permettent aux infirmiers d’élargir leur champ d’action tout en renforçant leur rôle dans le système de .
Infirmier en pratique avancée : un rôle clé dans l’accès aux soins
Depuis 2018, le métier d’infirmier a évolué avec l’apparition de l’infirmier en pratique avancée (IPA). Ce professionnel voit ses compétences élargies, pouvant renouveler ou adapter des traitements, prescrire certains examens et mener des actions de prévention ou de dépistage. Travaillant en étroite collaboration avec un , il assure le suivi des patients dont l’état de santé est stabilisé, renforçant ainsi l’équipe de soins.
Cette évolution vise à améliorer l’accès aux soins, en particulier pour les patients souffrant de maladies chroniques ou vivant dans des zones sous-dotées médicalement. En réduisant les délais de prise en charge, l’IPA devient un maillon essentiel pour répondre aux besoins croissants en santé publique.
Après quelques années d’expérience, des perspectives d’évolution s’ouvrent vers des postes de cadre de santé, avec des responsabilités de . Après quatre ans, il est possible de préparer le diplôme d’État de cadre de santé dans un Institut de formation des cadres de santé (IFCS). Des postes de formateurs en écoles d’infirmiers sont également envisageables pour ceux souhaitant transmettre leur savoir.
Des salaires qui varient selon le secteur d’exercice pour les infirmiers
Le des infirmiers en France varie largement selon le mode d’exercice choisi. Après l’obtention du diplôme d’État, plusieurs options sont possibles : travailler dans un hôpital public, dans le secteur privé ou en tant qu’indépendant.
Dans la fonction publique hospitalière, les salaires sont définis par des grilles indiciaires et augmentent avec les échelons et l’ancienneté. En 2020, les infirmiers y gagnaient en moyenne 2.463 euros nets par mois (source Insee), montant revalorisé suite au Ségur de la Santé en 2021. À ce salaire de base, s’ajoutent diverses primes et indemnités. Dans le secteur privé, les infirmiers perçoivent en moyenne 2.215 euros bruts par mois, selon la convention collective en vigueur.
En libéral, les rémunérations dépendent du nombre de patients, des types de soins effectués, des charges sociales et de la région d’exercice. D’après le groupe MACSF, un infirmier remplaçant gagne environ 31.700 euros nets par an, tandis qu’en collaboration, ce chiffre atteint 36.100 euros et jusqu’à 43.000 euros pour les infirmiers titulaires.
Un salaire qui évolue avec l’expérience et la spécialisation
En début de carrière, un infirmier travaillant dans la fonction publique hospitalière touche 1.919,88 euros bruts par mois, avec une augmentation à 2.062,64 euros dès le passage au deuxième échelon. Dans le secteur privé, les débutants perçoivent environ 1.400 euros nets par mois, un montant similaire pour les infirmiers libéraux débutants.
En fin de , dans la fonction publique, un infirmier peut gagner jusqu’à 3.313,03 euros bruts au dernier échelon du grade 1, et 3.554,25 euros au grade 2. Les infirmiers du secteur privé, après plus de 20 ans d’expérience, peuvent atteindre 2.700 euros nets mensuels, tandis que les libéraux les plus expérimentés peuvent gagner jusqu’à 4.500 euros par mois, en fonction du nombre de patients et des heures travaillées.
Les spécialisations permettent également une augmentation de salaire. Par exemple, un infirmier anesthésiste ou de bloc opératoire peut gagner entre 2.046 euros et 3.705 euros bruts, selon le grade et l’expérience (source emploi-collectivités.fr).
Des salaires infirmiers en France bien inférieurs à ceux de leurs voisins européens
Le personnel infirmier en France est moins bien rémunéré que dans d’autres pays européens, selon les données de l’OCDE. En 2020, le salaire annuel brut moyen des infirmiers et infirmières en France était de 32.397 euros, contre 33.567 euros en République tchèque et 33.946 euros en Pologne. En France, ce salaire était également inférieur de 10 % au salaire moyen national.
À titre de comparaison, les infirmiers belges percevaient en moyenne 62.316 euros annuels bruts, et au Luxembourg, ce chiffre atteignait 66.790 euros, soit plus de deux fois le salaire moyen des infirmiers français.
Une enquête de l’, publiée le 10 mai dernier, montre que la part des élèves de 15 ans souhaitant devenir infirmiers a diminué dans la moitié des pays de l’organisation entre 2018 et 2022. Ces chiffres illustrent la désaffection croissante pour ces , en raison de conditions de travail difficiles et de faibles rémunérations dans de nombreux pays. L’OCDE insiste sur l’importance d’améliorer salaires et conditions de du personnel soignant pour répondre à la demande croissante.
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