Interdiction des pouches : « C’est kiffant », « des hallucinations »… Des ados nous racontent leur expérienceSportuneBébés et MamansMinutes Maison
Ces petits sans tabac se glissent dans la bouche, contre la gencive ou sous la langue. Et ils seront bientôt interdits, a annoncé dans un entretien au le 29 octobre. La ministre de la Santé dénonce le « marketing de ces produits directement ciblé vers les jeunes » et appelle à les « protéger ».
Côté jeunes, qu’en pense-t-on ? A Châtelet-les Halles, en plein centre de Paris, des grappes d’ados ou d’étudiants profitent des vacances de la Toussaint pour se balader. Sur plus d’une vingtaine interrogée, une majorité affirme connaître l’existence de ces pouches, indistinctement , mais indique n’en avoir jamais consommé. A la différence des pouches, les snus contiennent du tabac, mais ils sont interdits à la vente en Europe sauf en Suède.
La vente non autorisée aux mineurs
Assise sur une chaise avec son amie dans le parc attenant à la grande halle, Habiba, 17 ans, habitant à Paris, a testé une fois le pouche. « J’en ai pris un sur la gencive, dit-elle en fumant sa cigarette. Ça pique un peu, c’est froid. Je n’ai pas du tout aimé. Je l’ai enlevé au bout de deux minutes. » Un ami le lui avait proposé, indique-t-elle.
Sur des sites de vente en ligne ou dans des tabacs, on retrouve facilement ces « pouches » ou « snus 2.0 ». Présentés comme une alternative à la cigarette électronique ou une aide au , ils en existent plusieurs formats, du mini-sachet au plus large, qu’on peut acheter à partir de 3,50 euros. Leur durée de diffusion varie de vingt minutes à une heure, tout comme la dose de nicotine contenue qui peut aller jusqu’à 12 mg. La vente aux mineurs n’est normalement pas autorisée.
« Si tu attends un peu, c’est kiffant »
Anonymement, un adolescent de 16 ans témoigne aussi avoir voulu essayer « comme tout le monde » et notamment des sportifs. « La consommation au début te met dans un mauvais état, avoue-t-il, mais si tu attends un peu, c’est kiffant. » Il pense que certains continueront d’en vendre ou d’en consommer même illégalement.
L’interdiction de ces boules de nicotine laisse plutôt Habiba indifférente de son côté, même si elle estime que ça peut être une bonne chose. Son amie Lina, 16 ans, qui fume aussi, la rejoint. Elle se souvient toutefois d’un épisode d’intoxication d’une de ses connaissances. Lors d'une fête, cette personne « avait pris quatre snus. Elle avait oublié de les enlever, elle a eu des hallucinations et fait un malaise ». Les pompiers ont été appelés et l’ont prise en charge.
Enfants et ados, principales victimes des intoxications
Un phénomène qui n’est pas isolé. En , l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) avait appelé à « une vigilance particulière » sur ces sachets de nicotine ou sur les snus en soulignant que ces produits, comme les billes aromatiques, entraînaient une dépendance à la nicotine et de plus en plus d’intoxications. « La majorité des personnes intoxiquées suite à la consommation de sachets de nicotine ou de snus était âgée entre 12 et 17 ans », constatait l’agence sanitaire.
Le sujet « préoccupe » aussi la ministre. Au Parisien, elle a indiqué que les centres antipoisons recevaient « de plus en plus d’appels d’adolescents pour des syndromes nicotiniques aigus parfois sévères, en lien avec la consommation des pouches. Ils se traduisent par des vomissements, des convulsions, des hypotensions voire des troubles de la conscience ».