Un selfie de trente secondes pour mesurer ses fréquences cardiaque et respiratoireSportuneBébés et MamansMinutes Maison
Est-on entré dans l’ère 4.0 de la médecine ? La start-up française Quantiq a développé une application permettant de mesurer quatre constantes de santé grâce à un simple selfie. Avec notre propre smartphone, on peut connaître en quelques secondes notre fréquence cardiaque, notre fréquence respiratoire, notre variabilité cardiaque et notre indicateur de .
L’application n’est pas encore disponible pour le grand public et pourrait être certifiée dispositif médical d’ici à la fin de l’année. En attendant, elle est testée par des professionnels de santé afin de mesurer son efficacité. Une première étude clinique a été validée et une étude de ville est en cours. « Pour le pouls et la respiration, c’est considéré comme aussi fiable qu’un oxymètre (le petit boîtier qu’on pose au bout du doigt) », assure Fabien Kaplanas, directeur commercial de Quantiq.
À l’occasion des de Paris 2024, la marque a conclu un partenariat avec le Levallois Sporting Club, en permettant le recours à l’application pour des . Le but : « les aider à réguler leur fréquence respiratoire en détectant leur niveau de stress. » En quoi consiste exactement cette application et à qui est-elle destinée ? On vous explique.
Comment fonctionne la technologie ?
Elle repose sur l’analyse de la lumière absorbée par la peau. Comme pour les utilisés pendant la crise du . « Quand le cœur bat, il fait circuler de l’hémoglobine dans les capillaires qui vont absorber de la lumière, détaille Fabien Kaplanas. On analyse comment la lumière est absorbée et on en sort une courbe. »
Comment l’utiliser ?
Après avoir lancé l’application, une forme ovale et jaune s’affiche à l’écran, dans laquelle il faut insérer notre visage. Le cercle devient alors vert et il suffit ensuite de fixer son téléphone pendant trente petites secondes et… c’est tout. On obtient tout de suite ses différents taux.
Bon, par contre, niveau interprétation, c’est une autre affaire… Si le niveau de stress, gradué de zéro à cinq, est facile à comprendre, et si , que dire des PRQ et HRV ? L’application détaille la fourchette dans laquelle on est censé se situer en fonction de notre âge et de notre . Mais si on est en dehors des clous, que faire ? Le directeur commercial de Quantiq nous rassure : « l’application n’est pour l’instant pas destinée aux particuliers ».
A qui s’adresse-t-elle ?
Alors qui vise-t-elle exactement ? En premier lieu, les professionnels de santé. « Les praticiens hospitaliers aux urgences auprès de qui nous avons fait nos études cliniques ont dit que la mesure du pouls et de la fréquence respiratoire via l’application leur avait fait gagner plus de 20 % de », assure Fabien Kaplanas. Et la technologie pourrait aussi présenter un intérêt lors d’une , « notamment pour le suivi de certaines pathologies chroniques à domicile, comme des maladies cardiovasculaires ou du diabète ».
Mais Quantiq ne s’arrête pas là. L’entreprise tente aussi de gagner du terrain du côté des sportifs. Ils ont notamment conquis Robert Citerne, directeur sportif et événementiel du Levallois Sport Club, en charge du pôle haute performance et ancien athlète paralympique de haut niveau. « Je teste régulièrement l’application et j’obtiens souvent les mêmes données que celles de ma montre médicale. »
Selon lui, l’atout réside surtout dans l’autonomie donnée aux athlètes. Exit les électrocardiogrammes et autres machines encombrantes. « L’application leur permet de gérer leur stress tous seuls. Elle ne va pas remplacer les préparateurs mentaux dont on a toujours besoin, mais c’est un bon outil complémentaire. » Robert Citerne s’intéresse particulièrement à Zen Box, un jeu de respiration visant à diminuer son stress, développé sur la même technologie par Quantiq. Ce « biofeedback » permet de voir en temps réel sa cohérence cardiaque et de l’adapter.
Pour le directeur sportif, l’intérêt est d’autant plus élevé chez les para-athlètes. « Les personnes comme moi ayant une IMC (infirmité motrice cérébrale spastique) ont du mal à faire redescendre rapidement leur fréquence cardiaque. Elles restent souvent à 70 ou 80 BPM au lieu de 60. Avec cette application, elles peuvent s’entraîner à la faire baisser plus rapidement. » Mais les premiers à convaincre seront les athlètes eux-mêmes. S’ils trouvent le concept « rigolo », selon le directeur sportif, ils n’ont pas encore intégré le selfie à leur préparation.