Rentrée scolaire 2024 : Handicapé, le petit Kahil « essuie refus sur refus » et ne peut toujours pas être accueilliSportuneBébés et MamansMinutes Maison
Il a accompagné sa petite sœur Inaya pour en CP. Sauf que lui n’a pas pu rester à l’école. Du haut de ses 8 ans et demi, Kahil n’a pas « fait sa rentrée » ce lundi. Il n’est pas le seul. D’après l’Union nationale des associations de parents, de personnes handicapées mentales et de leurs amis (Unapei), « des milliers d’enfants » . Un constat alarmant au moment où la France célèbre ses athlètes à l’occasion des .
Souffrant d’un lourd handicap moteur et mental, Kahil fait partie de ces enfants qui « ne rentrent pas dans les cases » et se voient privés de vie en collectivité, faute de solutions. Une véritable atteinte à leur épanouissement et à leur développement. Mais aussi une immense contrainte pour leurs parents, contraints de s’en occuper d’eux 24 heures/24. « On met tout en place pour le faire évoluer. Mais là, nous sommes dans une situation qui n’avance pas. Il aura 9 ans en novembre et je ne sais toujours pas quelle solution on aura », témoigne Iteb, sa maman.
Un dossier qui n’avance pas
La famille Panetto habite à Saint-Fons, tout près de . Depuis que son fils aîné a eu 3 ans, le couple n’a eu de cesse de demander à l’administration française d’accueillir le jeune garçon. Mais depuis que ce dernier a quitté la crèche familiale dans laquelle il était si épanoui, . « Ça fait des années que je fais des demandes pour avoir une place en IME [institut médico-éducatif]. On est sur liste d’attente partout mais ça n’avance pas. On ne peut pas se projeter, on ne peut pas avancer. »
Depuis qu’il est en âge d’être scolarisé, Kahil a déjà fait quelques passages à l’école, en milieu « normal » mais selon sa mère, il n’était pas à sa place. Quand il était pris en charge, on lui refusait la cantine. « On m’appelait au bout d’une heure pour que je vienne le chercher. Il y avait toujours un truc. Je n’en veux pas aux enseignantes, elles étaient gentilles avec lui et faisaient ce qu’elles pouvaient mais elles ne sont pas formées pour ça. L’école est censée être obligatoire pour tous. Et pour mon fils ? Quand je mets cela en avant, ça met tout le monde en détresse. Tout le monde se rejette la responsabilité. C’est un IME qu’il faut pour mon fils, nous le savons. Le problème, c’est qu’il n’y a pas de place. »
En France, on estime que . Face à ce manque criant, les écoles servent bien souvent de « garderie » pour des enfants qui n’ont rien à y faire.
« Des périodes de désespoir »
Cheffe d’entreprise, Iteb a eu la chance d’obtenir un créneau chaque lundi au sein de la , une structure basée à Meyzieu qui accueille les enfants sans solution. Une véritable bouffée d’air pour le couple mais surtout un formidable lieu d’épanouissement pour Kahil. Selon la maman, l’association gérée par des bénévoles serait cependant menacée de fermeture, mettant en péril la seule solution d’accueil capable d’accompagner son garçon. « Quand je le récupère, il semble aller tellement bien. Il vit ! C’est très important qu’il ne soit pas avec moi tout le temps. Quand je n’ai pas de solution, je dois parfois l’emmener au travail, je bricole, je m’arrange. Mais je vois bien qu’il régresse. Il lui faut un véritable accompagnement. »
A ceux qui disent à Iteb de lâcher sa société, la maman répond que ce n’est pas une solution. Privée de ses revenus, la famille ne pourrait plus payer les séances de psychomotricité pourtant nécessaires au développement du jeune garçon. Soudé, le couple reconnaît qu’il vit régulièrement des moments difficiles. « On a parfois des périodes de désespoir. » Comme eux, des milliers de parents subissent chaque rentrée comme une gifle. Un miroir révélant une réalité à laquelle ils cherchent à échapper : non, leur enfant n’est pas « ordinaire », mais il fait de son mieux chaque jour pour évoluer dans une société censée l’aider. Dans un monde idéal, on offrirait une solution extraordinaire à tous ces enfants qui le sont. On en est loin.