JO de Paris 2024 : Et si le Club France de la Villette se transformait en giga « bar des sports » toute l’année ?SportuneBébés et MamansMinutes Maison
Et s’il était là, le véritable héritage ? , , village olympique ou piscine à Saint-Denis… Depuis plusieurs mois, et davantage depuis le début des épreuves fin juillet, la mairie de Paris insiste sur la trace que vont laisser ces Jeux.
Mais ce que beaucoup retiendront, c’est l’engouement qu’ils ont suscité. ? Le public français a démontré le contraire, ou du moins a prouvé qu’il ne demandait qu’à le devenir. En témoignent l’affluence et l’enthousiasme vu au et dans toutes les fan-zones.
Vivre le sport ensemble
« Je rêve que [le Club France] devienne permanent, qu’on puisse venir voir du sport toute l’année », entame Thomas, Parisien de 24 ans croisé en fin de semaine dernière. Interrogés par 20 Minutes, les spectateurs de la Halle de la Villette sont unanimes : si on veut prolonger l’esprit des JO, ça passera par ce type de lieu.
« C’est ce qui va le plus me manquer », ajoute Ewen. Pourquoi ? Parce que ce fan de sport regrette de ne voir « que du foot et du rugby » toute l’année à la télé. « Sans être un “geekos”, j’aime bien regarder de l’athlétisme, de l’escalade, et j’ai adoré pendant les JO », explique-t-il. Dur de trouver son bonheur à la télévision ou même sur Internet. Surtout, il peine à rencontrer d’autres fans et un lieu pour regarder.
Jean-Charles a le même problème et verrait dans une fan-zone permanente la solution. Venu de sa Savoie natale à Paris il y a quatre ans, ce féru de b peine à vivre sa passion dans la capitale. « Mes potes ont jeté un œil de temps en temps quand il y avait Fourcade, mais c’est dur de les motiver. Dans un endroit comme ici, ils viendraient. »
La Villette ? Pourquoi pas, mais pas dans la Grande Halle
C’est ce que beaucoup de ceux venus à la Grande Halle de la Villette emporteront avec eux : l’émotion collective. Mais alors, pourquoi ne pas faire de ce lieu la terre promise dans le cœur et l’agenda des amateurs de sport ? Péréniser le Club France, pour en faire le plus grand « Bar des sports » d’Hegaxone ?
De manière permanente, c’est impossible. Car s’il a entièrement été mobilisé pour les Jeux de Paris, le lieu possède déjà tout au long de l’année (festivals, salons, théâtre…) Mais ponctuellement, d’autres parties du site de 55 hectares pourraient accueillir une fan-zone, comme l’explique Sophie-Justine Lieber, la directrice générale, très heureuse du succès du Parc des Nations et du Club France. « Nous restons ouverts et imaginatifs quant aux projets qui pourraient nous être proposés. Cela pourrait se faire par le biais d’une location de lieu, d’autant que le sport est l’une des activités promues par le site. »
Habituée à recevoir ce type d’événements (comme le cinéma en plein air), la Villette a aussi bénéficié d’un héritage des Jeux, notamment avec un nouveau système de sécurité renforcé (éclairage, dispositif sonore et vidéosurveillance) et une nouvelle signalétique. La responsable rappelle cependant quelques limites : « Nous devons faire attention au bruit, puisque plusieurs immeubles bordent le parc et que le canal accentue la propagation du son. Mais aussi au sacrifice des pelouses, puisque l’installation d’une fan-zone, en plus de réserver un emplacement, oblige le plus souvent au remplacement de l’herbe qui a été piétinée. »
« Peu probable de faire tourner la machine avec de la natation ou de l’athlétisme »
Une entreprise événementielle privée pourrait-elle alors se charger de la location ? Celles contactées par 20 Minutes refusent de se prononcer. Et le responsable de l’une d’entre elles rejette directement l’idée : « Quand on s’engage, c’est qu’on est sûrs de rentrer dans nos frais. Sur un événement aussi gros que les JO, ça marche, mais sur toute l’année, il est peu probable de faire tourner la machine avec de la natation ou de l’athlétisme. »
« C’est difficile de vivre uniquement sur du sport, témoigne un employé d’un grand bar de sport dans le centre de Paris. Déjà, ça veut dire qu’il faut servir de l’alcool, et donc avoir la licence. Mais surtout, ce qui va faire venir du monde, c’est le foot et la , la . Mais sinon, il ne reste pas grand-chose. Et encore, il faut payer les droits. »
Car oui : pour diffuser des compétitions sportives, il faut payer via la Sacem des droits sur les écrans, en plus des abonnements auprès des diffuseurs. Jusqu’à plusieurs centaines d’euros pour un grand écran, en plus de la location du matériel.
Les spectateurs savent déjà où trouver l’argent
Bon, c’est mal parti, cette histoire. Mais le public du Club France imagine déjà d’autres solutions pour les financements : la mairie de Paris, le ministère des Sports ou les deux. Joint par 20 Minutes, , adjoint d’Anne Hidalgo en charge des Sports et des JO, trouve l’idée d’une fan-zone permanente « séduisante ». Mais « faire cela veut dire mobiliser un lieu permanent et le financer », répète-t-il. « Un budget conséquent à mon avis ».
Patrice, présent au Club France vendredi, imagine pourtant très bien un lieu géré par une entité sous délégation publique et qui vivrait de subventions : « Pas difficile de trouver vu tout ce qui est versé à gauche et à droite et qui ne sert pas à grand-chose ». On ajoute les entrées, la restauration et des partenariats : « Regardez l’argent versé par les grands groupes dans le sport. Rien qu’ici, il y a Visa, Airbnb, Toyota, Samsung. Pour eux, ce serait un pourboire de faire vivre un endroit comme ça, et une pub incroyable. »
Son acolyte Gaël ajoute : « Les fédérations aussi pourraient mettre un petit billet. Vous imaginez le nombre de gamins qu’on peut capter avec ce genre d’initiatives ? Elles pourraient même proposer des animations comme là [les ateliers d’initiations proposés pendant les jeux]. »
Reste à trouver un lieu
Emma voit même plus loin : le lieu pourrait devenir un lieu touristique incontournable de la capitale. « Tu veux voir un match ou une compet' de triathlon dans une ambiance de fête ? Ben tu en profites pour te faire 2-3 jours de tourisme dans la capitale, et tu vis l’événement dans la fan-zone comme si tu allais au stade. »
Plus terre à terre, Mickaël aimerait que ce type de lieu apparaisse au moins pour les grandes compétitions : JO d’hiver, Coupe du monde de foot, Tournoi des Six nations, … « Franchement, louer la Villette ou un autre lieu dans Paris quelques jours ou semaines dans l’année, ça doit être possible ? Ce serait tellement sympa, ne serait-ce que pour ceux qui ne peuvent pas se payer un billet pour aller au stade. On peut regarder du côté des friches ou des tiers-lieux. »
Mais oui : Si le lieu manque, il peut encore être créé. Le Grand Palais éphémère devrait bientôt quitter le Champ-de-Mars, et , alors… Aujourd’hui, ce n’est qu’un rêve, mais comment ne pas rêver après cet été ? Et promis, si ça se fait, on vous réservera une petite place près du comptoir.