Formule 1 : Trop de politique et beaucoup de critiques, c’est quoi ce bazar chez Red Bull ?SportuneBébés et MamansMinutes Maison
D’une « des voitures les plus dominantes de tous les temps », l’année dernière, à « un monstre » hors contrôle cette saison. Le triple champion du Monde de pourrait encore lâcher quelques noms d’oiseau à l’encontre de sa monoplace, la RB20, dimanche pour le de Bakou (13 heures).
Comme il l’avait déjà fait il y a quinze jours après son inhabituelle 6e place, à 38 secondes de « Elle est inconduisible et je trouve ça très étrange. J’ai déjà souligné tous ces problèmes, c’est maintenant à l’équipe de faire les changements nécessaires. On doit changer toute la voiture, mais, malheureusement, je n’ai pas de diplôme d’ingénieur », pestait après coup le pilote de 26 ans.
La concurrence grossit dans les rétros
Quelques minutes plus tôt, il lançait déjà à la radio un cinglant : « est-ce que les gens derrière peuvent se réveiller ? Je sais que c’est une position de me***, mais c’est important. » Des prises de bec avec son ingénieur piste, Gianpiero Lambiase, et des critiques envers son équipe qui semblaient encore inimaginables en début de saison avec quatre victoires, dont deux doublés, lors des cinq premières courses pour Max Verstappen et Red Bull.
On pensait même que la saison était déjà pliée, comme l’avait été la précédente avec une domination historique pour la firme autrichienne et 21 courses glanées sur 22 par son duo de pilote. Sauf qu’au moment d’arriver en Azerbaïdjan, Red Bull ne dispose plus que huit petits points d’avance sur McLaren, et trente-neuf sur Ferrari au classement constructeur. Pour celui des pilotes la tendance est la même puisque Verstappen voit grossir Lando Norris dans ses rétros, avec ses 62 points de retard. Pire, le Néerlandais n’a plus gagné de course depuis six Grand Prix, sa dernière victoire remonte au 23 juin en Espagne. Une éternité pour lui, il faut remonter à 2020, lorsque Max Verstappen n’était pas encore champion du monde, pour trouver une telle disette.
Une dynamique perturbée par l’affaire Horner
Cette fin d’hégémonie s’explique d’abord par les progrès réalisés par les concurrents de Red Bull, puisque sept pilotes différents ont même remporté un Grand Prix cette saison, preuve du resserrement de la grille, mais aussi par des turbulences internes. Tout a commencé avec : « Alors qu’ils auraient pu terminer tranquillement leur ère de domination, ils sont en train de se jeter des boules puantes pour la suite », nous confiait à ce sujet Gaël Angleviel, auteur de la biographie, Max Verstappen, La Rage de Vaincre.
« « L’histoire avec Horner aura beaucoup influencé l’état d’esprit de l’équipe. Ça correspond au début d’une période de trouble pour Red Bull qui a forcément joué sur le moral de l’équipe, et sur la dynamique. Il y a aussi eu beaucoup de discussions sur un possible départ de Max. Tout ça a beaucoup déstabilisé en interne », pointe également Julien Simon-Chautemps, ancien ingénieur piste de Kimi Räikkönen. »
Vrai départ pour Neway, faux départ pour Perez
Une destabilisation progressive qui a conduit au divorce entre l’écurie au taureau ailé et son directeur technique, le génial Adrian Newey. L’annonce, en début de semaine, de son arrivée chez Aston Martin à partir de 2025, en tant que partenaire technique en chef de l’équipe, tout en devenant actionnaire de l’écurie, a finalement acté cette séparation. « Je ne sais pas où est le curseur de la probabilité que son départ soit lié à cette affaire Horner mais c’est sûr que ça y a joué. C’est le plus grand designer de son époque et Red Bull perd son potentiel de visionnaire », précise Julien Simon-Chautemps.
Or s’il y a une personne que Red Bull aurait aimé voir partir, c’est plutôt son deuxième pilote, Sergio Perez, que son directeur technique. Après une deuxième partie de saison 2023 décevante, le Mexicain était attendu au tournant. Ses six premiers Grand Prix cette saison, lors desquels il a remporté 103 points, n’étaient finalement qu’un leurre puisqu’il n’a ensuite remporté que 40 points lors des dix dernières courses ! La décision de se séparer de Checo par Red Bull avait même fuité immédiatement après le Grand Prix de Belgique, au début de la trêve de mi-saison. Avant un rétropédalage total de l’écurie, et l’annonce de son maintien pour le reste de l’exercice contre toute attente.
« Ce que je comprends, c’est que Sergio Perez apporte un bon budget, et la F1 tient beaucoup au marché mexicain. Il y a donc ce côté budgétaire et politique, il y a peut-être eu des pressions pour le garder, garder cet appui en Amérique centrale. Mais si à la fin Red Bull perd le championnat constructeur, ce sera en grande partie à cause de lui, c’est insuffisant de n’avoir qu’un pilote qui marque des points », rappelle l’ingénieur. Une situation inextricable sur le papier et sur la route : personne n’avait prévu que la médiocrité de Perez commence à être partagée par un Verstappen de plus en plus tendu. Vivement dimanche.