Paris 2024 : Terminés pour de bon, les Jeux ? En coulisses et pour Tony Estanguet, pas tout à faitSportuneBébés et MamansMinutes Maison
C’était festif, émouvant et jubilatoire, comme un dernier shot de bonheur que l’on prend pour repousser le moment de la redescente. Cette , samedi sur les Champs-Elysées, était l’ultime rendez-vous de communion entre le public et toutes celles et ceux qui nous ont offert cet été magique et mémorable. Tout le monde en a bien profité, mais l’heure est désormais venue de tourner la page. Enfin, pour le grand public et les sportifs.
En coulisses, ne sont encore pas tout à fait terminés. Ça va s’activer encore quelques semaines pour démonter, chiffrer et passer le relais comme il se doit, avant de définitivement refermer un chapitre ouvert pour certains dirigeants il y a plus de dix ans. « On est à J + 5 des Jeux, et ça fait un peu bizarre de dire ça, relevait vendredi à l’occasion de la conférence de presse de bilan. On a un peu de mal à réaliser, mais c’est vraiment fini maintenant. »
Pour lui comme ses collaborateurs, le vide est immense. Remerciant en souriant les journalistes d’être venu « pour apporter un peu de soutien à cette thérapie de groupe pour», Estanguet a toutefois souligné qu’il n’était pas encore arrivé tout à fait au bout de « cette aventure inoubliable ».
Un homme convoité
C’est d’ailleurs ce qu’il a répondu à tous ceux, et ils ont été nombreux, qui lui ont demandé si ça ne le tenterait pas de faire partie en train de se constituer. Car le boss – et la figure – de ces Jeux unanimement considérés comme grandioses a pris une envergure nationale, voire internationale, au fil des dernières années. Il est d’ores et déjà un homme très convoité.
« On me pose beaucoup cette question ces derniers jours, comme si l’aboutissement de toute réussite devait être en politique. Pour moi, ce n’est pas une évidence, rétorque-t-il. Je pense qu’il y a d’autres moyens de servir son pays, et je reste convaincu que je peux m’engager dans d’autres défis que forcément un défi politique. Très honnêtement, je n’ai pas encore réfléchi à la suite. Ma mission n’est pas terminée, ensuite je prendrai un petit peu de repos et j’essaierai d’identifier ce qui me motive le plus, ce qui fait le plus sens pour moi dans mes prochains défis professionnels. »
S’ils peuvent dormir à nouveau un peu la nuit depuis lundi, Tony Estanguet et ses bras droits vont conserver un emploi du temps chargé jusqu’à la fin de l’année. Il y a tout d’abord le démontage de tous les sites à superviser. Certains, comme celui du VTT à Elancourt, le golf à Saint-Quentin-en-Yvelines ou le stade Pierre-Mauroy de Lille ont déjà été remis à l’identique. A Paris, que ce soit au niveau du pont Alexandre III, de la Concorde ou du Trocadéro, cela devrait s’échelonner sur septembre et octobre. « On va essayer de ne pas trop se relâcher pour faire ça le plus rapidement possible, promet le directeur général de Paris 2024, Etienne Thobois. L’objectif est d’avoir à peu près tout bouclé sur le plan opérationnel à la fin de l’année. »
En parallèle, les deux hommes et leurs équipes échangeront régulièrement avec les dirigeants de. Certains étaient déjà à Paris pendant ces Jeux pour prendre des infos. Une session est programmée en octobre, une autre en novembre, et ce ne seront pas les seules. Une sorte de commission de coordination entre les deux villes hôtes va se mettre en place, dans un souci évident de coopération. Toute l’expérience accumulée par Paris 2024, ses difficultés, ses réflexions, ses solutions, seront bien utiles aux Américains (même , cela va de soi).
Le chantier du budget
A côté de tout ça, un élément risque de prendre pas mal de bande passante : le bouclage du budget. Le conseil d’administration du Comité d’organisation (Cojo) prévu à la mi-octobre « sera une première étape et pas la dernière », sait Estanguet. Il faut faire le tour de tous les prestataires, flécher la billetterie, les hospitalités et les partenariats, faire le point sur les dépenses et recettes diverses qui n’entrent pas forcément dans des cases prévues. « 4,5 milliards d’euros [le budget du Cojo] ce n’est pas rien à clôturer, bien sûr. Il y a beaucoup d’opérations à faire », rapporte Thobois.
Les équipes de Paris 2024 ont prévu de s’atteler à toute la partie administrative surtout en début d’année prochaine, pour pouvoir présenter un bilan « quasi-définitif » à la mi-2025. Quant au Comité d’organisation en lui-même, il est prévu dans les statuts qu’il soit officiellement dissous dans les 18 mois suivant les Jeux. Si tout avance comme prévu, il le sera bien avant la fin de ce délai, et la page Paris 2024 sera alors définitivement tournée.
Chacun en gardera ce qu’il voudra. Tony Estanguet, lui, a déjà sa petite idée. On lui laisse la conclusion : « Je retiendrai d’abord une aventure humaine très forte. Ensuite, la place du sport dans notre société. Il peut être un puissant moteur de changement, et a permis de rassembler les Français, de leur faire vivre des moments inoubliables. Le troisième enseignement, c’est l’audace, le défi de réaliser des choses qui n’avaient jamais été faites. Certains y ont cru plus tôt que d’autres, peu importe, à la fin ça a dépassé nos espérances et nos rêves les plus fous. »