Une moto qui roule au vin ? Le pari des lycéens de MontpellierSportuneBébés et MamansMinutes Maison
Des anciens pilotes de , des teams professionnelles hyperstructurées, ce qu’il se fait de mieux dans le monde de l’endurance… Dernière épreuve de la saison, le détermine, ce dimanche sur les coups de 15 heures, après 24 heures de course, le titre de champion du monde d’Endurance.
La moto de « Monsieur tout le monde »… ou presque
Et parmi tout ce beau monde, un Ovni, la Team FMR34. La moto est pilotée par trois pilotes professionnels. Et c’est à peu près le seul point commun avec les autres teams en lice sur cette prestigieuse compétition. Le projet est drivé par le lycée Mendès France à , associé à d’autres établissements du rectorat. Et la responsabilité technique entièrement placée entre les mains des lycéens. Avec un objectif : engager la moto de « Monsieur tout le monde » et la rendre performante en utilisant un biocarburant ne comprenant ni pétrole, ni éthanol.
« Nous sommes des enseignants. Même si le sport mécanique est notre passion, nous sommes aussi très sensibilisés aux valeurs de respect de l’environnement », évoque Marc Sanchez, le responsable du projet. « Il y a trois ans, on a essayé de trouver des solutions qui limitent l’impact du moteur thermique », reprend ce prof passionné. « On a présenté un projet où tout le monde a adhéré. Total Energie nous a fourni un carburant d’une autre planète. Jamais une moto n’avait roulé avec ce carburant. Depuis, on a eu de cesse d’améliorer la moto pour la rendre la plus fiable et compétitive possible ».
Booster les molécules d’air et d’essence
Ni pétrole, ni éthanol. La Yamaha R1 d’usine roule à un biocarburant élaboré à partir de moût et de lie de vin. Pour un résultat épatant, avec l’aide des étudiants du BTS qui ont bossé sur les molécules d’air et d’essence pour tenter de limiter le nombre d’arrêts de ravitaillements. Après 16 des 24 heures de courses, la moto numéro 43 du team FMR34 était toujours en course.
« On travaille avec de grands groupes extrêmement intéressés sur les retours techniques de cette moto qui fonctionne de façon totalement innovante. Ils ont été bluffés par les données que nous avons pu leur fournir grâce aux capteurs embarqués sur la moto. Pour les lycéens comme les enseignants, c’est une aventure incroyable », reprend Marc Sanchez. « Ces jeunes ont du talent, mais beaucoup d’entre eux ne le savent pas ».
Primé par la fédération internationale
« Pour nous c’est une opportunité formidable. On est encore lycéens et on participe à un événement comme le Bol d’or, sur un projet aussi innovant, on en est fiers », évoquent Romain Noharet et Antoine Destailleur.
Tellement innovant que la fédération internationale de moto a décidé de le présenter devant la Commission européenne le 12 septembre. Il s’agissait alors de mettre en valeur les actions pour limiter l’impact de la compétition sur l’environnement. « Notre ambition est double. D’abord pédagogique pour les élèves. Mais elle a aussi une ambition plus large d’ouvrir de nouvelles pistes pour des motos plus vertueuses », conclut Marc Sanchez.