JO de Paris 2024 : Des volontaires se sentent « trahis » de voir leurs tenues bradées à n’importe quiSportuneBébés et MamansMinutes Maison
C’est le patron de Paris 2024 qui l’a dit lui-même, les n’auraient pas pu se tenir sans les . Vêtus d’uniformes fournis par l’organisation et que le monde entier leur enviait, au cours des quatre semaines olympiques et . En retour, ils ne demandaient rien d’autre qu’un peu de gratitude, et de conserver ce qui les rendait spéciaux : leurs tenues. Alors, quand ils ont appris que le commun des mortels pourrait s’offrir ce signe de reconnaissance à petit prix sur des braderies, ils ont vu rouge, les volontaires.
Ils sont plusieurs dizaines à avoir d’organiser des braderies pour vendre les stocks restant de tenues, goodies et autres cadeaux faits à ces mêmes volontaires. Unanimement, ils ont d’abord été étonnés d’apprendre qu’il y avait des stocks. « Etant volontaire pendant ces jeux, le Cojo [comité d’organisation des Jeux] ne voulait pas remplacer mon bob perdu sous prétexte qu’ils n’en avaient plus. Et voilà, les jeux sont terminés et le stock bradé », s’indigne Dimbi, 64 ans. « Certains bénévoles se sont fait voler un bob ou une partie du haut de la tenue ou autre et les responsables leur répondaient qu’il n’y avait plus rien », renchérit Choucky, la soixantaine aussi. A croire que ce bob était le nerf de la guerre puisqu’ils sont très nombreux à avoir vu disparaître le leur sans pouvoir en récupérer un nouveau auprès de l’organisation.
« Une volonté de faire de l’argent »
Ne pas remplacer les effets perdus ou volés, outre trouver cela mesquin, les volontaires y voient, pour certains, une manne financière : « même s’il y a une volonté de réemploi, j’y vois beaucoup plus une volonté de faire de l’argent », grince Guillaume, 36 ans. Gilles, un autre sexagénaire, se sent « trahi » pour des « raisons mercantiles ». Et quitte à vendre ces effets, Virginie aurait souhaité que les volontaires aient été prioritaires « pour simplement remplacer ou bien compléter notre panoplie de souvenirs ».
Sauf que ce n’est pas cela qui blesse le plus les bénévoles. Pour eux, la véritable « trahison » du comité olympique est de permettre à n’importe qui de pouvoir « se pavaner » en tenue de volontaire, comme le déplore Alain. « J’étais tellement fière de pouvoir porter l’uniforme en sachant que seuls les volontaires l’avaient. C’était notre manière de nous reconnaître », explique Virginie, 45 ans, qui y voyait un « cadeau » en remerciement de l’investissement des volontaires.
« La tenue, c’était le privilège des volontaires »
« Je voulais me sentir spéciale, unique avec mes 45.000 collègues volontaires, reconnue. La fête est gâchée pour moi et me laisse un goût amer », lâche encore Virginie, écœurée. Tout pareil pour Denis : « nous avons donné de notre temps et de notre sueur sans autre contrepartie qu’un repas par jour, une carte de transport et une tenue de volontaire. La tenue, c’était le privilège des volontaires, la fierté des volontaires. »
Alain, lui, ne précise pas s’il a été volontaire ou non. Néanmoins, il trouve « très bien que le Cojo coupe l’herbe sous les pieds de ces gens-là ». Pour lui, leur « attitude est lamentable », estimant que « beaucoup d’entre eux ne se sont inscrits que pour ce business minable ». Il fait sans doute référence à la déferlante de pièces d’uniforme de volontaire sur des sites de reventes comme Le Bon coin ou Vinted dès le début du mois d’août. A l’époque, 20 Minutes avait relevé : 230 euros le bob, 150 euros le tee-shirt ou encore 70 euros le porte-badge. Bien plus cher que les prix proposés sur les braderies officielles, oscillant entre 1 et 30 euros.