Paris 2024 : La piscine de Léon Marchand, le sable de la Tour Eiffel… Les JO lèvent le camp et laissent un videSportuneBébés et MamansMinutes Maison
En y repensant, la scène est un peu gênante. Un groupe d’une quinzaine de journalistes se pavanent dans ce qu’il reste du bassin témoin des exploits de à l’Arena de La Défense. Certains d’entre eux filment au plus près des ouvriers en plein déboulonnage de plaques métalliques au sol.
Les travailleurs font mine d’ignorer notre existence, mais on a bien conscience de les emmerder. Sentiment de culpabilité, mais privilège enfantin de poser les pieds - après avoir enjambé quelques échafaudages façon Ninja Warrior - là où ceux du nageur toulousain n’ont certes jamais été : il flottait trois, quatre mètres plus haut m’enfin bon, vous avez saisi l’idée. Dans notre tête, on refait le film. « C’était ici, ligne d’eau numéro 4, la folle remontée de Léon Marchand sur 200m papillon. » Une projection de gosse émerveillé.
« Une parenthèse qui se referme et laisse un vide »
Désabusé, aussi, de voir tout ça foutre le camp aussi vite. L’Arena est encore loin de son apparence initiale, mais elle en a déjà retrouvé la fadeur. Les bâches, les kakémonos couleurs pastel et tout ce qui faisait l’identité visuelle des ont disparu. « C’est ce qu’on enlève en premier partout », s’excuse presque Edouard Donnelly, directeur exécutif des opérations de Paris 2024. Un dernier coup de poignard au cœur pour la route ?
Le sable du stade a été quasiment totalement restitué. Le dernier camion quittera le site jeudi après-midi.
« Quand on voit tous ces sites se démonter et retrouver petit à petit leur aspect d’origine, c’est la traduction concrète de cette phase qui se termine, philosophe Donnelly. Ce sont des émotions uniques. C’est le principe de ces grands événements, c’est comme ça. Les JO à Paris, ça n’a lieu qu’une fois, c’est historique et il n’y en aura plus. Il y aura d’autres grands événements, d’autres Jeux olympiques en France, . C’est une parenthèse unique qui se referme et commence à laisser un vide, on le voit chez nos équipes. Il y a beaucoup d’émotion. »
Nager sur les traces de Léon Marchand à… Sevran
Tout n’est cependant pas perdu. Les amateurs de symboles se réjouiront de l’héritage matériel de ces jeux. sera dispersé sur plusieurs terrains de beach-volley du parc départemental de La Courneuve, en Seine-Saint-Denis. Même l’hélium de la vasque sera recyclé (). Les bassins de La Défense, qui avaient fait l’objet d’un appel à manifestation d’intérêt auprès de villes du 93 comme prévu dans le cahier des charges, iront à Sevran et Bagnolet.
La ville récupérera le bassin olympique dans son entièreté en juin 2025 tandis que Bagnolet se contentera de la moitié du bassin d’échauffement, situé de l’autre côté de la salle. 50/2 = 25m, c’est déjà pas mal.
La moitié de bassin restante repartira chez elle en Italie, bien que convoitée par la ville de Toulouse pour des raisons évidentes (doit-on vraiment vous faire un dessin ?). « Les discussions en sont restées au stade informel » nous glisse-t-on dans l’oreillette. Les compatriotes du multiple champion olympique de natation seront donc priés de faire leur pèlerinage au 2.7.0., et c’est pas plus mal comme ça.
Rappelons que la Seine-Saint-Denis est le territoire le moins doté en piscines proportionnellement à sa population. Si l’héritier de Léon Marchand venait à naître de ce bassin, la notion d’héritage prendrait tout son sens. Et nous, on pourra encore dire qu’on y a mis les pieds.