OM : Du culot et des réseaux, la recette de Mehdi Benatia pour flairer les bons coupsSportuneBébés et MamansMinutes Maison
Le culot au service des ambitions. L’arrivée du milieu de terrain à a mis en lumière toute l’audace dont peut parfois faire preuve le directeur sportif du club, Mehdi Benatia. Personne n’imaginait possible une arrivée de l’international tricolore de 29 ans il y a encore quelques jours, et pourtant Benatia et son président l’ont fait.
La genèse de cette arrivée remonte à l’échec du dossier Ismaël Bennasser, lorsque l’OM avait tenté de le faire venir sous la forme d’un prêt sec en fin de mercato estival. Mais l’AC Milan avait finalement refusé cette forme, préférant un prêt avec option d’achat pour son milieu de terrain, qui aurait dû libérer de la masse salariale pour l’arrivée du « Duc » chez les Rossoneri.
« Je ne m’attendais pas du tout à cet appel-là »
Rabiot n’a donc jamais rejoint le Milan AC, pas plus qu’un autre club, et la liste des joueurs engagés en a été publiée sans qu’il n’apparaisse nulle part. De quoi donner l’idée de tenter le coup à Mehdi Benatia, au point même d’étonner le principal intéressé :
« Oui j’ai été surpris au début, et je lui ai même dit clairement. Il a été droit au but, sans faire de jeu de mots, il m’a tout de suite exposé le projet et m’a fait comprendre que c’était une possibilité. Qu’en tout cas, lui était très emballé par ça. Il m’a laissé réfléchir, puis m’a rappelé, j’en ai discuté avec ma famille et ça s’est enchaîné. Je ne m’attendais pas du tout à cet appel-là, mais j’ai aimé la démarche de Mehdi Benatia. C’est quelqu’un d’ambitieux, qui a de la détermination. » »
Un « très bon coup » pour l’Olympique de Marseille, « mais en est-ce un pour Adrien Rabiot ? », s’interroge néanmoins l’agent Franck Belhassen. Parce que selon plusieurs représentants de joueurs, si l’OM a pu attirer Adrien Rabiot, c’est avant tout grâce à sa maman, Véronique Rabiot, qui gère aussi sa carrière. « Il a eu trois ou quatre opportunités d’aller dans des meilleurs clubs. Comme à l’Atlético par exemple, mais les discussions entre les clubs et sa maman étaient très compliquées. C’est pareil avec le Milan AC, ils discutaient et c’est devenu très compliqué », pointe par exemple l’agent. Même si là aussi, être capable de « profiter » de telles situations est l’une des qualités qu’un directeur sportif doit avoir.
Proximité avec les joueurs
Mais ce n’est pas tout, sa grande capacité de persuasion est souvent revenue dans les explications d’Adrien Rabiot, en plus des discussions poussées avec l’entraîneur Roberto De Zerbi. « Mehdi était encore joueur il n’y a pas si longtemps donc il a cette proximité avec le monde du foot. Qui fait que c’est plus facile avec certains joueurs. Et il a aussi été agent après sa fin de carrière, ce passé lui a permis de rester dans le monde du foot, au plus près des clubs et des joueurs, c’est ce qui fait la différence », se félicite-t-on du côté de l’OM, même si on rappelle que chaque dossier est géré collégialement avec Pablo Longoria, Giovanni Rossi, Fabrizio Romano et Mehdi Benatia.
Pour Franck Belhassen aussi, le « background », de Mehdi Benatia est un atout majeur. « Il a joué dans des grands clubs donc il a les codes, il sait comment sont dirigés ces clubs et a côtoyé des dirigeants très compétents. Il sait exactement ce qu’attendent les gens qui ont travaillé ou travaillent dans ces grands clubs. Il sait s’exprimer et faire passer des messages. Il connaît le foot et quand on connaît le foot, on a ces opportunités », détaille l’agent.
« Ça a toujours été clair »
Une capacité à flairer les bons coups, et à convaincre. Mais aussi à se montrer intransigeant. On se rappelle notamment de ses sorties, la saison dernière, qui ont pu paraître surréalistes. Et plus récemment de la mise au loft de plusieurs indésirables, même si là encore la décision émanait d’abord de l’ensemble de la direction plus que du seul Mehdi Benatia. « Pablo a très mal vécu la saison dernière, il ne l’a pas digéré et Mehdi non plus. Ils voulaient des vrais compétiteurs. Ils ont fait venir De Zerbi et son système de jeu très tôt, et avec l’entraîneur ils ne voyaient pas certains joueurs dans ce système et leur ont dit très tôt. Ils ont reçu tout le monde, les mecs n’ont pas découvert le truc », précise-t-on du côté de la Commanderie.
Et là aussi, Mehdi Benatia semble avoir su gérer ces dossiers avec un grand professionnalisme. « Il est très humain. Je n’ai pas senti son côté intransigeant, on ne nous a rien imposés. Aussi parce qu’il sait ce que c’est que d’être un joueur de foot, confie l’agent d’un lofteur parti cet été de l’OM. On a refusé pas mal de clubs et malgré ça, il ne nous a pas embêtés. Ça a toujours été clair, le joueur n’entrait pas dans les choix du coach, si on a une opportunité on part et sinon le joueur se battra pour sa place. Ça a toujours été courtois, ça s’est très bien passé, toujours de manière pro et humainement je n’ai rien à redire. » Et ce sont finalement ces départs, dont certains à la dernière minute, qui ont libéré assez de masse salariale pour se permettre de tenter le coup Adrien Rabiot.